Pour toutes questions, félicitations, menaces de poursuites judiciaires : clarissalarate a gmail point com

lundi 29 novembre 2010

La phrase du soir... ou de la nuit

Vous pouvez l'entendre ici...

"Le suédois Jimmie Akesson, 31 ans, l'autrichien Heinz Christian Strache, 41 ans, la hongroise Krisztina Morvai, 45 ans, le hollandais Geerts Wilders, 47 ans, tous jeunes, tous xénophobes, mais tous notables sans histoires."

Vous l'aurez compris, qu'on les traite de xénophobes, c'est une chose, ils ont l'habitude. Mais les traiter de jeunes ! Entre 41 ans et 47 ans ! Les journalistes veulent vraiment les pousser au suicide...

dimanche 28 novembre 2010

Médaille de la plus belle balle dans le pied

Je regardais cette vidéo, quand quelque chose a attiré mon attention... Et comment !

L'espace de deux secondes, de 1:08 à 1:10...



L'affiche de l'opposition : "Nous sommes tous des étrangers criminels". Eh oui. N'est-ce pas magnifique ? Car je comprendrais le slogan "nous sommes tous des étrangers", qui pourrait peut-être avoir un impact (qui ne se sent pas étranger, différent, isolé ?). Mais je parie que la majorité des gens, quand on leur dira qu'ils sont des étrangers criminels, réagiront par un "Heuuu..." de bon aloi.



(Vous noterez que l'affiche dit non au projet et au contre-projet : c'est parce que les deux sont en réalité proches l'un de l'autre, si j'ai bien compris.)

J'ai décidé de chercher un peu plus de renseignements sur internet, pour vérifier que ce n'était pas un faux, tellement je trouvais ça énorme. Je tombe sur cet article de Rue 89 sur l'homme par qui ces affiches sont venues.

C'est le même homme qui a fait bâtir un minaret sur son toit après leur interdiction... Et le même est aussi responsable du slogan "les moutons votent UDC" (blague par rapport à la célèbre affiche de l'UDC, les moutons blancs chassant un mouton noir).

Donc, résumons : il s'empresse d'enfreindre une loi après son vote ; il traite les gens de moutons ; il leur demande de s'identifier à des criminels.

Il serait payé par l'UDC qu'il ne pourrait pas faire mieux, je crois.

Si vous continuez à regarder la vidéo, vous pourrez apprécier toute l'éthique de TV5MONDE. Évidemment, l'udc se fait traiter de xénophobe (à deux reprises, de manière tout à fait nonchalante). Evidemment aussi, le témoignage de soutien au projet est celui d'une vieille dame qu'on entend difficilement et qui parle d'étrangers qui entrent dans les villas pour tuer les gens, tandis que le refus est représenté par un jeune homme qui s'exprime clairement et posément. (Qui a probablement répété son discours, d'ailleurs).

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Toujours sur le même sujet, un article très sympathique.

"L’acceptation de l’initiative de l’UDC sur le renvoi des étrangers criminels constitue une grave offense pour la population immigrée en Suisse"

C'est vraiment trop méchant.

"Cela ne facilitera pas la cohabitation future."

Attention hein, maintenant, si les étrangers commettent des crimes, ce sera parce-qu'on menace de les renvoyer s'ils en commettent.

"Avec cette décision, presque un quart de la population totale de la Suisse devient l’objet de soupçons"

Un quart. Wahou.

Chiffre à part, cette phrase est ridicule. N'importe quel loi est offensante parce qu'elle sous-entend que tous les citoyens ne se comportent pas de manière irréprochable. Les lois contre le viol font de 50% de la population française l'objet de soupçons. Les professeurs qui arpentent la salle pendant un devoir sont offensants, parce qu'ils sous-entendent que des élèves pourraient être en train de tricher. Les fouilles de sacs sont offensantes, parce qu'elles veulent dire que quelqu'un pourrait être un terroriste. Les radars sur la route sont offensants... Et à chaque fois que je fais sonner un portique et que le vigile vient vers moi, je lui hurle dessus et je proteste, car cela m'offense beaucoup. Je m'arrête là. Les gens qui s'indignent dès qu'on les soupçonne de quelque chose, ça m'agace.

"dont l’image va pâtir dans le monde."

Encore plus boycottés qu'avant par les pays musulmans ?

"Ce vote ouvre une querelle pour des années à Berne sur la manière dont le texte devra être mis en application"


Pfiou, voter des lois c'est trop compliqué, après faut les appliquer.

"Au final, les partisans de l’initiative risquent bien d’être frustrés lorsqu’ils constateront que la Suisse ne peut pas expulser les étrangers comme le texte de l’UDC le demande."

De toute manière VOUS POURREZ PAS. C'EST PAS POSSIBLE. PUISQU'ON VOUS LE DIT. NA.

"Beat Meiner estime ainsi urgent d’entreprendre une démarche concrète pour stopper les dérives du droit d’initiative. Les autorités devraient examiner avant la récolte de signature si les initiatives populaires violent ou non la constitution et les droits humains."

Ah bah oui, un peuple aussi entêté à voter comme il le souhaite, tu m'étonnes qu'il devient urgent d'arrêter cette dérive.

samedi 27 novembre 2010

Rien à battre.

Quand on met en évidence l'immigration de peuplement en France (sa violence, ou sa simple existence), on se retrouve souvent face à des allogènes qui clament fièrement : "Vos ancêtres n'avaient qu'à pas nous coloniser". Certains le présentent comme une sorte de compensation financière que nous leur versons, d'autres comme une expiation morale, d'autres carrément comme une vengeance de leur part. Loi du talion. Terre pour terre, colonisation pour colonisation. Et je comprends parfaitement leur jubilation. Ils sont excités, on le serait à moins : conquérir un pays si ancien, si (autrefois) puissant, contre lequel on a des comptes à régler, et tout cela sans même risquer sa vie, c'est certainement jouissif.

Mais cet "argument" me laisse de marbre. Mon propre grand-père aurait pu aller tuer leur grand-père, violer leur grand-mère, et piller leur village que ça ne changerait rien. J'en serais navrée. Je désapprouverais ces actes. Mais je ne m'en excuserais pas, parce que je n'ai rien fait de mal. Et surtout, ça ne me pousserait pas à leur céder le moindre bout de terrain, ni symbolique, ni concret.

Alors que ce soit dit, une bonne fois pour toutes : mes ancêtres ont colonisé les vôtres, et je n'en ai rien à battre.

Dans le même ordre d'idée, j'adhère tout à fait à ce que dit Didier Goux ici.

mardi 23 novembre 2010

Immigration et consumérisme

Rominet (autrefois Félix le chat) a la vilaine manie de laisser des commentaires largement assez longs et intéressants pour mériter d'être des notes de blogs... Avec son accord, je récupère donc celui-ci pour le mettre à sa juste place. C'est donc une :

Tribune libre (dans les limites raisonnables de la liberté d'expression) de Rominet.


Je pense [que le consumérisme] est une des raisons majeures [à l'immigration massive]. Le temps où on organisait l’immigration afin de faire pression à la baisse sur les salaires est terminé, à présent de toutes façons du boulot y’en a plus, ils les font venir pour consommer.

Les CPF sont d’excellents consommateurs, et ils consomment notamment beaucoup de merdes : gadgets divers et variés, conneries à la mode, junk food, bulle des mille et un produits hallal industriels, etc.
Or, le marché de la merde est un marché très juteux.
Là où les anciens consommateurs font défaut, les CPF eux achètent à tour de bras, on peut leur refiler n’importe quelle verroterie, il y a des profits formidables à faire sur leur dos.

Pourquoi les anciens consommateurs font-ils défaut ? Trois raisons d’après moi :

- La classe moyenne FDS est ratissée, c’est fini, elle n’a plus les moyens de consommer à outrance. C’est elle qui crache au bassinet pour supporter tout le monde, les très riches, les très pauvres, tout le monde lui bouffe sur le dos. Jusqu’à présent elle continuait de consommer grâce à Cofidis, mais c’est de moins en moins possible.

- La classe moyenne FDS commence à se conscientiser par rapport au consumérisme forcené. Pas assez, pas assez vite, on ne transforme pas du jour au lendemain la petite cadre du tertiaire shopaholic en vieux sage adepte de la simplicité volontaire… mais l’idée commence à traverser la société, et à devenir un phénomène. Les gens ont les dents du fond qui baignent, ils n’en veulent plus de toutes ces conneries, ils commencent vraiment à piger que tout ça ne les rend pas heureux. Surproduction généralisée. Je me souviens d’un article, il y a un mois ou deux, dans un journal de référence lambda, citant un expert ordinaire issu d’un organisme à acronyme : ” – Qu’est-ce que traduit ce ralentissement de l’inflation sous-jacente ? – Qu’il y a un excédent d’offre par rapport à la demande. Les capacités de production sont sous-exploitées : leur taux d’utilisation est historiquement bas. Les entreprises disposent de marges de manoeuvre en termes de production sans investir.” Ite missa est.

- La classe moyenne FDS, relativement aux populations arrivant d’Afrique, est raisonnablement éduquée, prudente, rationnelle. C’est la crise, on ignore si on pourra payer les études des gosses, donc on arrête d’acheter des conneries.

Donc nos zélites ont vite fait le calcul : il faut trouver de nouveaux débouchés pour vendre les conneries. D’où l’importation massive de consommateurs faciles à berner, qui consommeront avec l’argent des impôts de la classe moyenne FDS, via les allocs. La boucle est bouclée.
Si on ajoute à ça la croissance induite par les capuchards de banlieues (assurances, sécurité privée, remplacement et reconstruction des biens dégradés ou détruits, etc.), c’est du tout bon.


Je me permet d'y ajouter une partie d'un autre message, en réponse à l'objection : pourquoi donc les faire venir pour qu'ils consomment, on ne pourrait pas la leur envoyer à domicile, la merde ?


Vous ne voyez pas la différence entre le consommateur africain en France, matraqué de publicité omniprésente, financé par les allocs donc en mesure d’acheter, déculturé et programmé pour suivre n’importe quelle mode, ne pouvant pas faire un pas sans tomber sur un lieu de consommation à enseigne géante… et son homologue vivant dans un village à deux cent bornes de Bamako ?

Du reste, je n’ai jamais prétendu que la recherche de nouveaux consommateurs abrutis était la seule raison. Je pense que c’est une des raisons majeures, il y en a d’autres.

De manière générale je ne suis pas super convaincu par la théorie d’un grand complot idéologique, homogène et universel, mené par telle ou telle obscure puissance à majuscule.

dimanche 21 novembre 2010

Pat Condell et les Dupont

Je n'aime pas toujours Pat Condell, mais dans sa dernière vidéo, il s'est surpassé :



Compte tenu du débit très rapide, la performance est plus agréable à regarder si votre niveau en anglais vous permet de vous passer des sous-titres. Les autres auront peut-être besoin de faire des pauses pour tout lire.

La partie qui me plaît le moins, au milieu d'un message très énergique sur la liberté d'expression, est celle sur le traitement des femmes par l'Islam, à cause de son ethnocentrisme acharné. Mais si on considère que Condell ne se préoccupe que de ce qui se passe en terre occidentale, alors je suis d'accord avec lui. Ethnocentrisme chez soi, relativisme à l'échelle du monde : je n'ai pas encore trouvé mieux.

En outre, je comprends qu'on se focalise sur le sort que l'Islam fait aux femmes : c'est, aux yeux de l'occidental moyen, le plus voyant, le plus choquant, le plus facile à rejeter. Cependant, une fois que l'on progresse dans la connaissance de l'Islam, on découvre de nombreuses autres raisons de le bouter hors de nos frontières : le traitement qu'il réserve aux dhimmis ou aux athées, la manière dont il efface à jamais les cultures conquises, son idéologie de violence, sa méconnaissance du moindre individualisme, son mépris de la raison humaine... Je pense que vous pouvez continuer la liste sans moi. En un mot comme en cent, mais Pat Condell ne l'exprime pas trop mal, l'Islam n'est pas une religion qui a pour défaut oppresser les femmes. L'Islam est un fascisme qui se fait passer pour une religion.

Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, voilà une chose qui m'a fait rire aujourd'hui : les rues de Rezé qui ont été renommées.

8h du matin, Mme Dupont sort de chez elle pour partir au travail, accompagnée de son mari. Elle se frotte les yeux. Trois fois.

"Marcel, le nom de la rue n'aurait pas changé ?
-Tiens, tu as raison... Le maire a du choisir un nouveau nom par signe de respect envers nos concitoyens musulmans...
-Tu crois ?
-Mais oui, certainement pour protester envers les attaques nauséabondes dont ils sont victimes ! Allah-Akbar, ça veut juste dire Dieu est grand, tu sais bien, on l'a même écrit sur une église, alors tu penses, c'est que c'est parfaitement acceptable pour les chrétiens...
-Mais... Mais je suis athée, moi... Je trouve ça un peu bizarre comme nom de rue...
-Arrête donc de râler et monte dans la voiture, je vais finir par croire que tu es raciste !"

Le soir venu...

"Tiens, le nom de la rue est revenu à la normale ?
-Oh, arrête ça, s'écrie M.Dupont furieux. Tu sais bien que ce n'était pas un vrai changement, ce sont des sales petits nazis qui ont procédé à cette mascarade pour essayer de faire monter les tensions entre les communautés !
-Je n'y comprends plus grand chose...
-Mais ils n'y arriveront pas, tu m'entends ? Hors de question ! Je ne suis pas raciste, et je ne le serai jamais, la diversité est une richesse !
-Tiens, à propos de ça, la boucherie a changé de propriétaire. C'est du halal maintenant, il faudra trouver nos côtes de porc ailleurs.
-QUOI ?
-Marcel, du calme, tu es tout rouge...
-Je... Non, ce n'est rien... Je suis tout à fait pour le halal... Ca fait moins souffrir l'animal, j'ai lu ça quelque part.
-Ah ? Ca tombe bien, je crois qu'ils ont aussi une rue pour ça..."

samedi 20 novembre 2010

De l'indifférence.

Après avoir terminé d'écrire ce message, j'ai pris conscience qu'il pouvait ressembler à un sermon, et à un sermon adressé nommément à Marie-Thérèse Bouchard et à certains de ses commentateurs. Je ne vais pas le réécrire pour ne pas risquer d'offenser des "sensibilités", alors je le dirai une seule fois : ce n'est pas mon intention. Je ne veux donner de leçon de vie à personne. Chacun voit le monde et les moyens de l'affronter à sa manière : voilà la mienne.

Aujourd'hui, je suis allée lire le dernier message de Marie-Thérèse Bouchard, dont je ne suivais plus le blog depuis un moment. Elle avait écrit des textes que je trouvais très bons, et bien sûr c'était agréable de voir une fille de ma génération dans la "réacosphère" (si c'en est bien une, mais je suis bien placée pour savoir que c'est parfaitement possible). Mais pendant une longue période, ses messages ne m'intéressaient plus. Et à vrai dire, son dernier message ne m'intéresse guère plus. Elle y dessine une galerie de personnages qui est peut-être fine et acerbe, mais voilà : je ne fréquente pas de faux-cathos-tradis. Je ne fréquente pas d'étudiants des grandes écoles de commerce. Les petits anarchistes qui font des AG ? Oui, je vois mieux, et cela fait longtemps que moi-même, je les caricature pour le plaisir de mes camarades.

Elle parle un peu des étudiants et des professeurs de lettres et autres sciences humaines, et c'est un sujet que je connais bien. Est-ce qu'il y a un formatage idéologique ? Certainement. Est-ce qu'il s'agit d'une bande de crétins sans culture, sans esprit, sans passion ? Non. Surtout parmi ceux qui sont au niveau bac +3 ou +4. Est-ce que malgré tout, il y a des étudiants, des professeurs que je méprise ? Bien sûr. Mais je suis comme ça, un peu méprisante. Malgré cela, j'ai envie de défendre ce que j'ai connu : des professeurs d'une grande culture, préoccupés de la réussite de leurs élèves, consternés par l'état de l'éducation (qui autrefois, était "l'instruction", nous a un jour rappelé l'un d'eux) en France. Des élèves qui affrontent un système décourageant et des perspectives d'avenir dégueulasses, et qui malgré cela veulent lire, écouter, savoir, comprendre.

Mais je ne suis pas venue défendre ma chapelle universitaire. Chacun rencontre les étudiants et les profs qu'il veut ou peut : chacun les juge comme il le souhaite.

J'ai eu envie d'écrire à cause de ce mot "d'indifférence" que je retrouvais dans le discours de Marie-Thérèse et de plusieurs de ses commentateurs. L'indifférence, ses motifs (la médiocrité des français, la futilité de la lutte), ses conséquences (l'exil, le renoncement moral).

Comment se peut-il que je sois autant en opposition avec ce discours ? Pourtant, je suis indifférente, moi aussi. Vraiment. Je m'en fiche. De ce qui arrive. De ce qui arrivera.

J'ai deux pôles opposés. Il y a mon microcosme : ma famille, mes amis, mes œuvres préférées. Ma vie. Mes enfants, un jour. Rien d'autre ne compte pour moi. Le monde peut disparaître dans les flammes - je me fiche du monde.

Et il y a le macrocosme : l'univers, l’immensité du temps et de l'espace. Pas Dieu, peut-être que s'il y avait un Dieu, ça changerait les choses, mais même s'il y en a un dans l'univers, il n'y en a pas dans ma tête. Pour moi, l'univers, c'est ce vide infini, qui inspire en général cette réaction : nous ne sommes rien. Rien n'a d'importance.

Au milieu de cela, il y a ma civilisation, mon continent, ma langue, ma culture, mon peuple. Tellement plus grand que la bulle privilégiée que je veux protéger à tout prix. Tellement plus petit que l'univers. Mais c'est mon monde, et il est important pour moi parce que c'est dans ce monde que je veux élever mes enfants, et qu'ils élèvent leurs enfants. Il est important parce que mes ancêtres ont voulu que j'y vive, et que je le protège. Et parce que oui, je l'aime, profondément. Mes parents ont cru nous élever sans religion : ils se sont trompés. Les livres, le savoir, le génie occidental étaient leur religion, même s'ils l'ignoraient. Et je défendrai tout cela comme un fidèle défend son Église : mais si je dois choisir entre ma famille et mon temple, le choix est tout fait.

A grande échelle, rien n'a d'importance. A l'échelle de ma vie, il n'y a qu'une poignée de personnes et de livres qui ont de l'importance. Cette contradiction reste dans mon esprit en permanence, et c'est par rapport à elle que je pèse tout.

A ce stade là j'imagine que beaucoup ont déjà cessé de me lire, et parmi ceux qui restent, beaucoup écarquillent les yeux en se demandant ce que j'ai bu, et d'autres soupirent en me voyant débiter de telles platitudes.

Ce sont effectivement des platitudes philosophiques, mais l'application pratique de cette philosophie est très utile, très concrète. C'est simple : maintenant, chaque nouvelle ignominie dont j’entends parler, chaque nouvelle absurdité que je remarque autour de moi, me fait rire. Elle me fait rire parce qu'elle n'a pas d'importance. Dans un siècle, nous aurons perdu et tout ce pour quoi nous avons combattu sera mort et enterré. Ou bien nous aurons gagné, et ces injustices affreuses, cette propagande grotesque, feront s'étonner ou s'amuser les lecteurs du XXIIe siècle. Dans un cas dans l'autre, tout cela n'aura bientôt plus d'importance.

Alors bien sûr, tout cela n'est ni théorique ni amusant pour la gamine de 12 ans qui s'est fait violer et dont l’agresseur a pris 5 ans dont 2 avec sursis. Mais je pense que nous avons le droit d'en rire, non, nous devons en rire. Nous devons en rire, avec mépris, avec colère, et avec indifférence.

Le rire n'est pas une chose insignifiante : c'est une arme indispensable pour supporter la vie, pour affronter le monde, et garder sa santé mentale. Le monde a toujours été laid, le monde a toujours été affreux, cruel, décevant, médiocre. Vivre a toujours été une souffrance. Et cela fait longtemps que des hommes prônent la solution que je prône à mon tour : apprécier la beauté que l'on peut, et rire de tout.

Voilà ce que j'aurais pu dire en une phrase, mais il fallait l'expliquer : l'indifférence est une bonne chose, parce qu'elle amène le calme. Le détachement est essentiel, parce qu'il permet de rire - ou plutôt, le rire permet ce détachement.

Si dans l'indifférence vous êtes encore en colère, il me semble que quelque chose cloche.

Si parce que vous êtes indifférents, vous renoncez, c'est votre choix. Mais pas le mien.

Qui peut savoir ce qui fera basculer les choses ? Aucune idée. Mais elles basculeront. Elles basculent toujours. Dans le sens que nous espérons ? Peut-être pas. On peut être indifférent, et pourtant coller des affiches, distribuer des tracts, préparer des élections, se débattre. On peut être indifférent et pourtant, comme je le fais, essayer encore de parler, de dénoncer, d'analyser, de rire et de faire rire. Peut-être, juste peut-être, que nous pourrons sauver ce monde (ou plutôt, lui donner un sursis). Ce monde qui n'a pas d'importance et qui compte plus que tout.

Malgré ce dernier paragraphe, quand je parle de "renoncer", je ne parle pas du fait d'abandonner la lutte politique (sous quelque forme que ce soit). Je ne parle pas non plus du fait de s'exiler (que ce soit dans un autre pays ou dans un coin tranquille de France). Faire passer en premier son temps, son plaisir, sa sécurité, ses proches : c'est tout à fait ce que je préconise.

Je parle de ce renoncement intérieur, existentiel, total. De cette résignation qu'exprime Marie-Thérèse en conclusion de son message, et que beaucoup partagent certainement.

De quoi avez-vous peur ? D'être ridicules ? Nous le sommes tous. De ne servir à rien ? Bien sûr. De la défaite ? La défaite n'a pas d'importance.

Vous avez découvert l'indifférence, je vous en félicite. Arrêtez de chialer, et riez un peu, maintenant.

mercredi 27 octobre 2010

Fdesouche

Un petit mot aux quelques lecteurs qui errent encore ici pour transmettre une simple information : fdesouche ne fonctionne pas actuellement, mais il existe un blog de secours. Merci pandawarrior.

jeudi 16 septembre 2010

Et d'une !

Et d'une loi contre la burqa !

Et d'une femme en niqab (Je crois. J'ai pas appris l'arabe.) pas loin de chez moi !

Toujours la même que j'avais déjà aperçue dans le coin, toujours dans la même tenue. Évidemment. Soit elle a peur du créateur, soit elle aime emmerder les créatures, ou les deux, mais elle n'a en tout cas aucune raison de se dénuder les joues.

Tout ceci à quelques rues du plus grand commissariat d'une des plus grandes villes de France, précisons-le. Les flics ne manquent pas dans le coin, et leurs sirènes nous cassent les oreilles très régulièrement.

Que va-t-il se passer ? La police va-t-elle bondir pour sévir et, attention, lui infliger une amende de 150 euros ?

Mon petit doigt me dit que non. Il n'y en a qu'une. Les policiers auront pitié d'elle. Et le jour où il y en aura vingt, ils auront peur de leurs maris et de leurs frères et de leurs fils.

Cette note est également l'occasion de vous dire qu'à l'image de l'an dernier, je vais devoir prochainement m'enterrer dans des bibliothèques poussiéreuses et que, épuisée après de longues journées à déchiffrer des grimoires (non, je n'ai pas du tout le sens de l'exagération), je me ferai moins active ici, voire tout à fait muette.

vendredi 10 septembre 2010

Plus bas que les touristes.




La visite quotidienne de fdesouche permet de vérifier régulièrement que même quand on se croit habituée, blasée, on ne l'est pas encore assez.

Aujourd'hui...



Alors d'abord, visite de mosquée pour la semaine du patrimoine, ha ha.

Deuxièmement, il y a une dizaine d'années, j'ai visité des mosquées en Égypte. J'enlevais mes chaussures, certes, mais personne n'a jamais essayé de me coller un foulard sur la tête. J'étais pourtant plus âgée, largement pubère, pas à l'école primaire. Je l'aurais sans doute fait, si on me l'avait demandé, mais ce n'était pas le cas. On fichait la paix aux touristes.

Il paraît que l’Égypte a bien régressé depuis. Quel plaisir de voir que la France a régressé avec...

samedi 4 septembre 2010

Roi Soleil et pays du soleil levant


Une chose qui me casse les pieds en ce moment, c'est d'entendre régulièrement parler de l'exposition de Murakami à Versailles sur Fdesouche et Novopress.

Et que ça pleurniche, et que ça s'indigne ! Versailles souillé, Versailles humilié ! Non aux mangas à Versailles ! Mon Dieu, des seins et du sperme ! De l'art contemporain même pas de chez nous, berk !

Vous n'aimez pas ? Bien. Vous n'irez pas voir l'exposition ? Personne ne vous force. Vous trouvez ça déplacé ? Soit...

Mais tout ce tintouin pour une exposition temporaire, je n'arrive pas à le comprendre.

Bon, il se trouve que je trouve par exemple cette statue de Murakami plutôt bizarre et amusante. Je suis prête à admettre que c'est une faute de goût...

Mais même si on déteste de toute son âme ce que fait Murakami, tout cela sera envoyé ailleurs au bout de deux mois. Certaines des "œuvres d'arts" que nos maires placent en ville de manière définitive, en revanche...

jeudi 2 septembre 2010

Vive la viande !

J'adore la viande, surtout la viande rouge. Je serais incapable de devenir végétarienne, même si je sais que ce régime a beaucoup d'arguments (économiques, écologiques, de santé) pour lui.

Ça ne me dérange pas qu'on tue des animaux pour me nourrir, puisque je considère que toutes les espèces omnivores/carnivores le font depuis la nuit des temps, je ne vois pas ce que ça a d'immoral. Je suis capable de regarder les scènes d'abattage ; je me suis forcée à le faire pour ne pas me faire accuser de ne pas savoir ce qu'il y a derrière mon joli steak bien net. Je crois même que, si je vivais différemment, je serais capable de tuer moi-même ces animaux au lieu de les acheter sous cellophane. J'ai, à l'occasion, vécu à la campagne, où on connaît l'animal qu'on est en train de manger.

Mais le privilège de l'homme, c'est de pouvoir se soucier un minimum de ces animaux qui le nourrissent.

Ne pas les laisser vivre coincés entre deux grillages de leur naissance à leur mort. Leur permettre de se dégourdir les pattes, de voir le jour.

Ne pas les nourrir de machins dégueulasses qui, en plus, passeront ensuite dans notre assiette.

Ne pas les tuer de manière inutilement cruelle, c'est-à-dire douloureuse et aussi stressante.

En un mot, ne pas les torturer.

Je ne suis pas contre le halal à la cantine, je ne suis pas contre le halal non-étiqueté en supermarché, je suis contre le halal, tout simplement. Contre son autorisation.



Abattage sans étourdissement : la réalité
envoyé par GAIA-TV. - Regardez des vidéos d'animaux mignons.

Allah ordonne de lapider les femmes infidèles et de jeter les homos du haut d'une tour, mais personne ne songe (ah, "pour le moment", me souffle-t-on) à l'autoriser en Europe. Par contre, quand il s'agit d'égorger des animaux tous vifs, là... Le consommateur est roi, hein !

mardi 31 août 2010

Un point pour Sopo !

Et voilà Dominique Sopo qui renvoie tous ses adversaires dans les roses avec sa question : puisque dans les cas d'infanticides médiatisées ces derniers temps, les mères sont blanches, y-a-t'il un rapport entre leur couleur de peau et ce type de crime ?

Évidemment, personne ne lui réponds : eh bien peut-être !

Si on remarque que toutes les mères impliquées dans ce genre d'histoires sont blanches, oui, il faut se poser cette question.

J'ai quatre hypothèses :

1 : Ce n'est pas vrai, si on faisait le compte des cas d'infanticides connus, on se rendrait compte qu'il ne s'agit pas spécialement de blanches.

2 : Ces crimes sont trop rares pour qu'on puisse tirer de conclusions quelconques sur les criminelles. Échantillon insuffisant.

3 : Ces crimes existent à proportion égale dans tous les types de population, mais ce sont en majorité des blanches qui se sont fait prendre, pour une raison ou une autre. Ce qui impliquerait une certaine "organisation" derrière l'infanticide dans les autres communautés (ou alors les mères sont plus rusées).

4 : Ce sont effectivement en grande majorité des blanches qui tuent des bébés. On pourrait alors se demander si les dénis de grossesse ne sont pas particulièrement nombreux parmi les européennes, alors que la maternité semble plus naturelle, inévitable, chez les immigrées et descendantes de. Ou bien ça n'a pas de rapport particulier avec les femmes et la maternité mais c'est un signe que les français souffrent de nombreuses maladies mentales.

Je ne dis pas que je crois quelque chose là-dedans. Ce sont simplement les seules options qui me viennent à l'esprit pour le moment.

A part ça, vous noterez que Sopo ne nie pas réellement le lien entre immigration et délinquance. Simplement, il trouve des explications (pas forcément les bonnes, le culturel était totalement évincé de la discussion) au fait que beaucoup de délinquants soient immigrés : pauvreté, déracinement, situation sociale...

Donc, cela revient au même, puisque (presque) personne n'a prétendu que ce lien était magique et que c'était du à la couleur de peau des gens...

"-Non mais... Si on parle de l'immigration en tant que phénomène socio-politique... Et du fait que des gens en arrivant ici sont dans des situations de déracinement, et dans des situations en général...

-Financières compliquées aussi...

-Et des situations financières compliquées, et que donc il y a davantage de phénomènes de délinquance, évidemment (...)

-Mais alors ça veut dire qu'il y a plus de délinquance chez les immigrés ?

-Non, il y a... Certains types... De délinquance... Que l'on peut davantage retrouver chez les immigrés...

-Mais en fait vous dites comme Nicolas Sarkozy là ?

-Absolument pas."

Et de repartir sur Woerth.

Donc - soit que la réalité soit devenue impossible à dissimuler soit qu'il veuille ses subventions - il ne nie absolument pas les faits en bloc. En revanche, il essaie de faire croire que ceux qui lient délinquance et immigration le font pour des raisons "génétiques".

Si je dis clairement ici que mon opposition à l'immigration est "socio-culturelle" et non "génétique", je devrais donc recevoir l'agrément de SOS Racisme...

"Comme si y'avait une transmission d'une sorte d'immigritude de génération en génération"

...Mouais. Peut-être pas pour demain, l'agrément.

Sinon, ne manquez pas la rediff de la planète des singes sur le CulturalGangBang.

"Sur le Coran, moi, m, jjj, chttt, moi j'la menotte".

Mais j'ai du mal entendre, à travers ce mot de Coran, ce jeune homme signifiait en réalité la douleur de la précarité et sa vaine recherche d'un emploi...

jeudi 26 août 2010

Brèves d'août

Nous sommes tous des enfants d'immigrés. BIEN.

90% des faits divers sont commis par des immigrés ou des descendants d'immigrés. MAL.

Cherchez l'erreur.

Plaisanterie mise à part, je n'aurai pas l'occasion de passer à Barbès cet été. Je sais, vraiment, je le fais exprès... Il faudra donc se contenter de ces affiches, trouvées aujourd'hui* Porte de la Villette, et qui se passent de commentaire.

Click to enlarge, comme on dit dans les spams.

La première affiche et son texte français :






La seconde et son logo :



J'aime tous ces appels à découvrir l'Autre. Eux en tout cas nous ont bien découvert, si j'en juge par la population parisienne.

*Oui, il est 2h du matin, aujourd'hui est donc hier. Arrêtez de faire les malins.

jeudi 12 août 2010

Fièrement absurde

Quant on discute d'universalisme, de tolérance et d'immigration, on se retrouve fréquemment à utiliser le même genre de comparaisons : "tu ne voudrais pas que ton voisin vienne repeindre ton salon en rose fushia, ça ne veut pas dire que tu le détestes parce que le sien est de cette couleur", et autres variantes.

Malheureusement, la comparaison marche aussi dans l'autre sens.

Imaginons que vous ayez fait la stupidité (oui, je commence par vous supposer stupide. Désolée.) d'adopter un gamin qui s'avère être un voyou doublé d'un ingrat. Finalement, à bout de nerfs, vous le chassez de chez vous en déclarant que ce n'est plus votre problème. Le souci ? Les voisins chez qui il ira camper et dont il tentera de piller les frigos ne seront pas du même avis. Ils risquent de vous en vouloir et, en fin de compte, de se liguer pour renvoyer le gosse chez vous en vous ordonnant de faire l'effort de l'éduquer ou au minimum de l'enfermer dans votre cave où il ne généra personne.

Vous l'aurez compris, je parle de la déchéance de la nationalité pour les délinquants d'origine étrangère. La première fois que j'en ai entendu parler, je me suis dit que j'y étais plutôt favorable, mais que ce n'était qu'un coup de gueule de Sarkozy qui essayait de reconquérir l'opinion publique.

Il me semblait totalement évident qu'on parlait des délinquants ayant la double nationalité. Mais je commence à réaliser que non, on parle juste de délinquants d'origine étrangère (français depuis moins de dix ans), sans plus de précisions. Ce qui pose des soucis à tous les étages :

D'abord, beaucoup de "jeunes" que nous appellerions sans doute "d'origine étrangère" (puisqu'ils se baladent avec des t-shirts Algérie ma patrie jusqu'à la mort et autres Enterrez moi en Afrique...) sont en fait exclusivement français, et ce depuis une, deux, trois générations. Autant un individu pourrait sans doute trier ceux qui sont vraiment français, autant légalement, ça coince.

Ensuite, même parmi ceux qui viennent devenir français, je ne suis pas persuadée que beaucoup aient la double nationalité. A vérifier. Pour ceux qui l'ont, je ne suis pas contre le fait de la leur enlever. Ça leur fera les pieds. (Oui je sais, ça vole haut. Mais c'est un peu comme les femmes en burka : au fond de moi je m'en fiche que ces idiotes choisissent d'étouffer sous leur toile de tente et je ne crois pas que la loi aura un effet important, mais une occasion d'enquiquiner quelques intégristes ne se refuse pas.)

Enfin, comme ma petite histoire tentait de l'illustrer, virer les délinquants qui n'ont pas d'autre nationalité me semble tout bonnement impossible. Leur pays d'origine n'en voudraient pas même si on le payait et les balancer dans la nature, apatrides, n'aurait aucun effet bénéfique même si c'était faisable.

Donc, arrêtez moi si je me trompe, mais il me semble que c'est juste encore une bonne occasion pour certains de crier au nazisme, pour d'autres de faire les coqs, et pour à peu près tout le monde d'en pleurer ou d'en rire.

Pendant ce temps, j'ai des ami(e)s qui fricotent avec des français(es)-d'origine-étrangère. Ces derniers ne souhaitent pas se passer de sexe pre-marital ni de consommation d'alcool, parce que quand même, avouons le, c'est drôlement chouette. Mais la nourriture halal leur a donné un moyen pas trop contraignant de "vivre leur foi", et évidemment, leur partenaire se retrouve à adopter le même menu.

Je me contente de refuser d'en manger si on m'en propose, et de ne pas applaudir pour leurs aventures exotiques ceux qui m'annoncent qu'ils vont partager un dîner de ramadan avec la famille de chérichou. (Le ramadan, ce mois de jeun pendant lequel on ne parle que de bouffe...)

Mais si, comme le dit Bardot, 80% de la viande vendue en France est halal, je pourrais aussi bien arrêter de jouer les mécréantes et me faire inviter à la fête histoire de goûter les pâtisseries. Ou alors ne plus manger que du porc, là au moins on est sûr qu'aucun imam ne s'en est approché. J'hésite.

lundi 2 août 2010

Le poulpe et le chaman



Comme à mon habitude, je me suis tenue aussi loin que possible de la frénésie footballistique cette année. Cependant, durant quelques jours (suite à des circonstances indépendantes de ma volonté...) j'ai pris tous mes repas devant une télévision allumée en juillet. Et évidemment, cela voulait dire du foot. Beaucoup de foot. Et la célébration de l'Allemagne victorieuse.

Voilà ce que je retiens d'une soirée de plongée dans cet univers inconnu.

D'abord, il y avait le poulpe qui prédisait l'issue des matchs. J'avais été assez surprise qu'on prenne ce genre d'augures, mais c'était amusant. Si il n'y avait eu que ça...

Ensuite, il y avait eu un "reportage" sur l'équipe d'Allemagne qui avait vanté ses joueurs de tant de nationalités différentes, ce symbole d'une immigration bien intégrée et enfin acceptée, cette richesse, etc. L'Allemagne "découvrait enfin la vertu du football métissé". (Bizarrement on n'a plus entendu parler de cette vertu quand ils ont été vaincus.)

Ce reportage n'avait rien de surprenant, mais j'avais tout de même été frappée par son caractère incantatoire. On était censé comprendre que l'Allemagne avait gagné parce-qu'elle était métissée, et donc, par simple retournement, que la victoire de l'Allemagne prouvait la supériorité du métissage. Il n'y avait rien de raisonnable là-dedans, aucun lien logique entre les parties de la démonstration, aucun argument qui justifierait en quoi le métissage ferait gagner une équipe.

Et pour cause, comment le justifier ? Il faudrait dire que les hommes de couleur sont de meilleurs sportifs. On ose d'ailleurs un peu le dire, mais avec des pincettes. Alors, affirmer clairement que le métissage est Bien et que c'est cette supériorité morale qui confère la victoire ? Ça passe beaucoup mieux si on ne fait que le suggérer.

Rien de surprenant dans le fond, donc, mais j'avais été frappée par le caractère magique de cette éloge.

Et puis était arrivé le récit des aventures capillaires de je ne sais plus quel joueur. Eh oui, expliquaient les présentateurs, il avait eu une barbe, et l'équipe perdait, il l'avait rasé et ils avaient gagné, alors il avait continué à la raser, et ils avaient encore gagné.

Je suppose que c'était de l'humour, mais ça aurait aussi bien pu ne pas en être : il n'y avait pas de rires enregistrés, de grands sourires appuyés de clin d’œil. Juste cette série d'absurdités, et le spectateur le prenait comme il le souhaitait.

Là, entre le poulpe devin, le métissage magique et la barbe porte-poisse, je me suis dit que ça faisait tout de même beaucoup pour une seule soirée de football à la télé.

Je ne sais pas si c'est nouveau, d'où ça vient, ni ce que ça signifie profondément. Mais voilà ce dont je suis à peu près sûre : nous ne sommes pas plus rationnels que les africains qui payent des sorciers assurer la victoire de leur équipe. Sauf que eux affirment croire à la magie, et nous prétendons que "c'est juste une blague"... Jusqu'au jour où ça n'en est plus du tout une.

vendredi 23 juillet 2010

Fierté et souvenirs de jeunesse

La première fois que j'ai remarqué quelque chose de louche, c'était dans un magazine pour la jeunesse. Je suppose donc que j'avais entre 10 et 15 ans. Est-il besoin de préciser qu'à cette époque, tout ce que je savais de la politique, c'était le nom du président ? Et les noirs que je fréquentais, eh bien, ils étaient dans ma famille ou alors nous avions été amis.

Après ces précisions (qui ne dissuaderont personne de me traiter de raciste), voilà ma petite histoire.

Je lisais le courrier des lecteurs du magazine Jenesaisquoi quand je suis tombée sur le message d'une jeune demoiselle qui annonçait "je suis fière d'être noire".

Quel était le contexte ? Pourquoi était-elle fière ? Pourquoi le disait-elle ? Je ne sais plus. Je crois qu'elle faisait allusion à ses ancêtres, esclaves.

Depuis le fond de ma totale innocence, j'avais trouvé ça louche.

D'abord je trouvais cela idiot, parce que je n'étais pas fière d'être blanche. Je ne le suis toujours pas d'ailleurs, même si cela a pris une autre dimension. Je ne voyais pas pourquoi je l'aurais été. Ce n'était pas quelque chose que j'avais fait mais que j'étais, depuis ma naissance. Pareil pour les ancêtres. Et le raisonnement s'appliquait à toutes les couleurs de peau.

Ensuite, je trouvais cela étrange, parce que je comprenais bien que non seulement cette fille avait écrit cela, mais surtout, le magazine avait choisi de le publier.

Auraient-ils accepté une lettre d'une lectrice affirmant "je suis fière d'être blanche" ? Non. C'était totalement évident. Mais ils avaient sélectionné et affiché, sans aucun commentaire, ce "je suis fière d'être noire". Je me souviens de mon malaise et de mon agacement en constatant que ce qui était jugé mauvais chez les blancs était encouragé pour les noirs.

Dans la même tranche d'âge, alors que j'étais au collège, notre prof d'histoire géo nous avait passé une vidéo sur le commerce triangulaire. Un Nantais, descendant d'un armateur esclavagiste, montrait les plans des navires qu'il avait retrouvé. Et il précisait devant la caméra qu'il savait qu'il aurait du avoir honte de ce qu'avait fait son ancêtre... mais qu'en fait, il était fier de lui.

Qu'il n'en ait pas honte, ça me semblait tout à fait normal, puisque, encore une fois, nous ne sommes pas magiquement responsables des actes de nos ancêtres - ni en bien, ni en mal. Mais qu'il en soit fier ? Et fier de quoi ? Que son grand-père se soit enrichi en vendant des hommes et des femmes ? Je ne le comprenais pas, et je ne comprends toujours pas.

C'est pour cela que j'avais décidé de justifier la "fierté" de la noire. Je l'avais mise sur le compte de l'antiracisme, mais surtout bien sûr, sur le compte du racisme. Quelque chose du genre : "c'est totalement crétin, mais les noirs se sentent fier parce qu'il y a encore du racisme". Tant qu'il y aurait des gens pour se sentir fier de leurs ancêtres négriers, il y aurait des gens pour se sentir fiers de leurs ancêtres esclaves.

C'est le même raisonnement qui m'a fait justifier, quelques années plus tard, les termes de gay pride. "Il ne s'agit pas à proprement parler de fierté d'être gay, mais de fierté de l'être ouvertement malgré les difficultés" ou alors, plus simplement, "les gays revendiquent qu'ils sont fiers parce que certains veulent qu'ils aient honte".

Aujourd'hui, je pense qu'on est fier quand on a encore un peu honte, au fond.

Ou quand, effectivement, on est entouré de gens qui veulent nous convaincre d'avoir honte.

Ou quand on y est encouragé par trois cent associations subventionnées par l'état, bien sûr...

Je ne nie en rien l'importance de l'héritage, de la succession, appelez ça comme vous voulez. Bien sûr qu'on peut être fier des accomplissements de ses aïeuls, tout comme on peut être fier de ceux des plus jeunes que soi. On est fier de ceux dont on a hérité, on est fier de ceux qui héritent de nous.

Mais je conçois cette fierté de manière "active", à défaut d'un meilleur terme.

"Je suis fière de mon grand-père qui était un héros pendant la première guerre mondiale et j'essaie de m'inspirer de son courage", "Je suis fier de mon père qui est parti de rien et j'espère être digne de lui", "Je suis fière de ma grand-mère et je veux perpétuer sa mémoire chez mes enfants", tout cela me semble bien et bon.

Et si le père, la grand-mère et le grand-père étaient tous des malfrats ? Alors, être fier de ne pas être comme eux, je suppose. Ou alors trouver quelque chose chez eux qui mérite le respect : les gens sont rarement uniquement des saloperies, tout de même. (Même les braqueurs peuvent être de bons "grands frères", il paraît.)

Bien sûr que c'est important de faire partie d'une chaîne, comme on dit. Être fière d'être française (ou blanche, ou je ne sais quoi), pour moi, cela veut dire respecter les accomplissements de ceux qui sont venus avant, et essayer de s'en montrer digne, pour à son tour transmettre quelque chose aux générations qui suivent. C'est replacer l'individu dans son contexte pour valoriser les deux, si je puis dire.

Ça vaut pour l'héritage matériel, d'ailleurs. Pourquoi est-ce que les descendants d'un écrivain touchent de l'argent sur les ventes de ses livres ? Ont-ils fait quelque chose pour le mériter ? Sans doute pas. Mais l'écrivain a mérité de transmettre quelque chose.

Il en est de même pour la fierté. Ne pas être fier de son ancêtre héroïque, c'est un peu cracher sur sa tombe. Nous ne sommes pas des héros, nous ne méritons pas de nous attribuer ses actes, mais lui mérite notre souvenir.

Mais si cette fierté est une vague notion abstraite, qui permet de se parer des vertus d'autrui pour s'admirer dans un miroir avant de se vautrer dans la médiocrité, je passe.

lundi 19 juillet 2010

Tout va bien !

Une nuit, on tire avec une arme à feu sur des flics, à deux reprises. Comment qualifiez-vous les événements ?

"Calme" ? "Assez calme" ? "Relativement calme" ? "Très calme" ? "Pas de flambée de violence" ?

Avec en prime un petit reportage sur l'éden guilleret qu'était la Villeneuve il y a quarante ans :



D'abord, c'est "une utopie, un projet urbain pour vivre ensemble". Vivre ensemble ? "Toutes classes sociales confondues", bien sûr : à aucun moment on ne parle d'immigration, si ce n'est en disant que le quartier était "cité en exemple pour sa diversité".

Tout était merveilleux, les voisins rentraient les uns chez les autres (mon rêve) et la vie associative était riche (itou). Puis les classes moyennes décident de fuir ce paradis terrestre. Décidément, elles ne savent pas ce qui est bon pour elles.

Et une fois qu'il n'y a plus de mixité sociale, on achète des armes lourdes, on braque des banques et puis ensuite on crame tout. Logique.

samedi 17 juillet 2010

Avortement

Un article intéressant qui vient d'ici.


Je me suis posée des questions. Mais le droit d'une femme de choisir son propre style de vie passe avant tout.

Dans le « Cradle Tower » de la Tour de Londres une exposition interactive demande aux visiteurs de voter pour dire s'ils sont prêts ou non à mourir pour une cause. Mmm, voyons. J'aime les dauphins, mais si on en venait vraiment à un choix, adieu Flipper. Je suis prête à invectiver un juge de ligne uruguayen lorsque mon pays m'appelle, mais je ne suis pas prête à me prendre une coupure avec du papier pour l'Angleterre, sans même parler d'une balle.

Debout dans le lieu où les martyrs religieux ont été retenus et torturés pendant la turbulente réforme britannique, je ne pouvais penser qu'à une cause pour laquelle je serais prête de jouer ma vie : le droit d'une femme d'être éduquée, d'avoir une vie au-delà de son foyer et de se voir reconnaître par la loi et par la coutume d'ordonner sa propre vie comme elle l'entend. Et cela inclut le contrôle complet de sa propre fertilité. Mais quelque chose d'étrange affecte cette croyance qui a constitué pendant tant de temps le cœur de mon être : ma certitude morale à propos de l'avortement vacille, ma position absolutiste est assiégée.

Ce n'est pas un bébé, c'est un fœtus, bande de militants de Dieu, aurait balancé la moi adolescente aux pro-vie. C'est le corps de la femme, et son choix, point, aurais-je proclamé en n'importe quel patois qu'on utilisait à cette époque-là. Le rapport du Collège royal des gynécologues et obstétriciens publié la semaine dernière et affirmant que le fœtus humain ne peut pas ressentir la douleur avant 24 semaines aurait été triomphalement brandi devant quiconque aurait croisé mon chemin, avec une invitation à apprendre ce que signifie la douleur. Car il ne s'agit pas, voyez-vous, d'un débat rationnel, mais d'un débat tribal tout de passion et de vitriol.

Survint un bébé, et tout changea. Je pense à cela comme à l'énigme d'Anna Karenine. Si vous avez lu ce livre-là adolescent, vous aurez soutenu tous ses choix avec la passion de la jeunesse. L'amour avant les conventions, vas-y Anna ! Après quoi vous avez des enfants et vous vous rendez compte qu'Anna abandonne son fils pour vivre à la colle avec un joli soldat, puis sa fille lorsqu'elle se jette sous le train. Elle devient une sorcière égoïste. Avoir un bébé conduit à repeindre le monde d'une couleur tout à fait nouvelle. Le blanc et le noir ne font plus tout à fait l'affaire.

La question de l'avortement tourne autour de la notion de la vie. La position pro-vie est claire : un bébé, c'est une vie, avec des droits, depuis l'instant de la conception. La position pro-choix insiste au contraire sur le fait que nous ne parlons là que d'une vie potentielle, sans droits. Et l'embryon n'est pas une personne.

Pour le dire crûment, le débat est celui des droits fœtaux contre les droits reproductifs. Mais vous ne verrez jamais une formulation aussi dépassionnée de la part des militant. Les deux parties s'emploient à utiliser un langage qui leur permet de faire avancer leurs positions. Les femmes interrompent leur grossesse ou tuent leurs bébés, tout dépend de qui en parle. Dans la propagande pro-vie, les détails gore sont racontés avec une délectation purulente : au cours d'un avortement par aspiration, le fœtus est « décapité et démembré ».

Si les scientifiques avaient établi qu'un fœtus peut ressentir la douleur dès un très jeune âge, plutôt que l'inverse, les pro-vie s'en seraient saisis, mais en vérité cela n'a que peu d'incidence sur les arguments principaux des deux côtés. Soit un fœtus est une vie depuis la conception, soit il ne l'est pas : la capacité à sentir la douleur n'est pas en elle-même un facteur déterminant.

En fait, il est extraordinairement difficile de parvenir à une définition de la vie. Friedrich Engels a dit : « La vie est l'état d'être des protéines. » Mais aucune définition unique n'emporte l'adhésion des scientifiques ou des philosophes. Certains scientifiques avancent que l'Univers est agencé de telle façon que l'irruption spontanée de la vie est inévitable – Christian de Duve, biologiste nobélisé, a décrit la vie comme un « impératif cosmique ». D'autres soutiennent que l'existence de la vie est tellement peu probable qu'elle constitue un coup de bol miraculeux. Dans les deux cas, il y a quelque chose d'absolument extraordinaire dans la notion que nous sommes tous de la matière recyclée – que nos atomes ont jadis fait partie d'autre chose, d'animé ou d'inanimé, et qu'une sorte de miracle d'assemblage nous a créés, vous et moi.

La vie est-elle définie par la conscience ou par la connaissance de soi ? Est-elle simplement la capacité de respirer ? Prenez donc quelques instants pour essayer de définir ce qu'est être humain et en vie. Ça y est ? Pas facile, n'est-ce pas ?

Ce qui devient de plus en plus clair à mes yeux, c'est qu'en l'absence d'une définition objective, le fœtus est une vie, quelle que soit l'aune subjective que l'on adopte. Ma fille a été formée à la conception, et toute cette alchimie à peine comprise qui a transformé l'heureux accident de la rencontre de ce spermatozoïde-là avec cet ovule-là en ce marmot chéri, cette petite bourrée de personnalité, s'est produite en cet instant-là. Elle est si évidemment elle-même, sa propre personne : forgée en mon sein, et non pas par mon maternage.

Toute autre conclusion est un mensonge commode que nous autres, côté pro-choix, racontons à nous-mêmes pour nous sentir mieux à propos de l'action de prendre une vie. Le petit être en forme d'hippocampe qui flotte dans un utérus accueillant est un miracle de la vie qui grandit. Dans un utérus hostile il ne s'agit plus d'une vie, mais d'un fœtus – qu'on peut donc tuer.

Nous voici donc avec un problème. Un mouvement qui se développe en Amérique, conduit par Sarah Palin, est le féminisme pro-vie. Il tente de découpler le féminisme du droit d'avorter, arguant que l'on peut croire au droit de la femme à l'autonomisation sans croire en son droit d'avorter. Ses promoteurs font état d'une lame de fond de soutien parmi les femmes jeunes qui cherchent à réinventer l'idéologie de leurs mères.

Mais on ne peut séparer les droits des femmes de leur droit de contrôler leur fertilité. Le facteur unique le plus important pour la libération des femmes a été notre nouvelle capacité d'imposer notre volonté à notre biologie. L'avortement aurait été légal depuis des millénaires si c'était les hommes dont les espoirs d'avenir et les carrières qui avaient été soudainement bloqués par une grossesse inattendue. Le mystère sur lequel on s'est penché au cours de bien des sorties avec les filles est bien de savoir comment diantre les hommes, que Dieu nous les garde, ont réussi à se garder l'hégémonie politique et culturelle pendant une si longue période. La seule réponse possible est qu'ils ne sont pas soumis à leur biologie autant que nous le sommes. Regardez la carte du monde : le droit à l'avortement à la demande est presque exactement corrélé à l'attente que l'on peut avoir de vivre une vie libre de toute misogynie.

Comme toujours, lorsqu'une question que nous croyions blanche ou noire devient plus nuancée, la réponse consiste à choisir le moindre mal. Les presque 200.000 bébés avortés chaque année au Royaume-Uni chaque année sont le moindre mal, quelle que soit la manière de définir la vie, ou même la mort. Si vous êtes prêt à mourir pour une cause, vous devez être prêt à tuer pour elle, aussi.


Je pourrais commenter des points précis, mais ce serait du chipotage. Le titre dit ce que je pense : avorter c'est tuer, mais le droit à l'avortement est un moindre mal. Je trouve que cette femme a vraiment du courage : elle va se faire insulter par les pro-life parce qu'elle est pro-avortement, et elle va se faire insulter par les féministes parce qu'elle parle de meurtre.

Le Salon Beige s'est d'ailleurs fendu d'un commentaire aussi lapidaire que ridicule : "Comment réagira la délicieuse petite fille d'Antonia, le jour où elle apprendra que sa mère aurait pu la sacrifier au nom de son « style de vie » ?"

Vraiment ? C'est tout ce qu'ils ont à opposer à un texte aussi intelligent ? "Que pensera ta fille du fait que tu es pour-l'avortement-ce-qui-veut-dire-que-tu-aurais-pu-la-tuer ?". Mais elle ne l'a pas fait, précisément.

C'est une des choses que déplore l'auteur dans son texte : on fait passer l'émotion avant tout, et on transforme un sujet sérieux en foire d'empoigne. Les uns font passer les docteurs pour des bouchers sataniques, les autres prétendent qu'on devrait avorter le cœur aussi léger que si on se coupait un ongle.

Et puis, le terme "style de vie" me fait grincer les dents. Il s'agit de vie, et de choix, tout bêtement. Quant on dit qu'une femme avorte pour "son style de vie", on s'imagine aussitôt une traînée qui ne savait même pas qui était le père et qui en était à son troisième avortement. Il en existe, je suppose. Combien en existe-t-il d'autres qui utilisaient une contraception, mais qui se sont retrouvées enceintes quand même, alors qu'elles étaient étudiantes ? Je suis sûrement une occidentale gâtée, mais pour moi, finir ses études au lieu de se retrouver avec le BAC et un bébé ad vitam aeternam, c'est plus que "préserver un style de vie". Et combien avortent parce que leur copain/mari/plombier amical ne souhaite pas d'enfant ? C'est facile d'en vouloir à celle qui, après un choix mutuel, auquel elle est peut-être même la plus réticente, est celle qui va à la clinique, parce que oui, l'utérus, c'est elle qui l'a.

Personnellement, je considère que si on proposait davantage d'aide aux femmes qui tombent enceintes sans l'avoir désiré, il y en a un certain nombre qui n'avorteraient pas. Malheureusement, les féministes crient que c'est une atteinte au droit de choisir (!) et les pro-life sont trop occupés à faire des montages vidéos pleins de bouts de bébés hachés.

Quant à celles qui souhaitent avorter quoiqu'il en soit, qu'elles le fassent. Que puis-je dire de plus ?

Ma grand-mère m'a parlé de cette vieille femme, dans son village, qui a boité toute sa vie. Sa mère voulait avorter. Avec une épingle. La petite est restée bien accrochée, mais elle a eu la hanche transpercée. Alors pour ceux qui veulent du pathos, en voilà : qu'est-ce que cette femme a éprouvé, toute sa vie, en sachant à chaque mètre qu'elle faisait que sa mère avait essayé de la tuer ?

Ma mère était pour l'avortement, mais ma hanche se porte bien, merci.

jeudi 1 juillet 2010

En rtard, en r'tard, je suis en r'tard !

Décidément avoir un blog est un exercice bien difficile. En voyant des vidéos sur desouche ces derniers temps, j'ai remarqué des "détails" qui me semblaient intéressants. Mais aujourd'hui, quand je me suis enfin décidée à écrire, j'ai découvert que les vidéos incriminées avaient disparu dans les méandres d'internet... Vous devrez donc me croire sur parole (je suis sûre que ce sera facile) et moi, je devrai croire ma mémoire (plus difficile).

D'abord, il y avait la vidéo de cet article, qui n'existe plus.

Rokhaya Diallo n'en est pas à son coup d'essai ; elle est à peu près aussi fascinante (mais moins vulgaire) que Houria Bouteldja. Mais ce qui m'avait vraiment fait sourire, c'était de l'entendre, dans cette émission, s'indigner contre "une justice aveugle". Je crois qu'elle évoquait le fait que les accusés ont été dénoncés par un témoin anonyme et rémunéré. C'était vraiment un cas de "justice aveugle", prostestait longuement Madame Diallo, qui visiblement ne réalisait pas qu'elle faisait un compliment...
L'artiste engagé déclare que son œuvre est une dénonciation de la justice aveugle qui ronge la France. La statuette étant noire, la Halde envisage de porter plainte pour discrimination.

C'est tout de même fascinant, que cette militante puisse ne pas savoir ce genre de choses. Mais très révélateur : autrefois (un autrefois assez proche), on aurait prétendu que les gens de couleur étaient punis plus lourdement que les blancs, et on aurait réclamé une justice aveugle. Désormais, on s'indigne que la justice ose s'en prendre à ces "jeunes", sans prendre compte de leur couleur/origine sociale/etc.

Nous sommes au moins d'accord sur une chose, Madame Diallo et moi : le terme "black" est inutile et passablement ridicule.



Mais moi je m'en fiche, je dis nègre.


Bref. On peut soupçonner que la bévue était involontaire et ne provenait que d'un manque de culture, bien qu'elle soit révélatrice d'un état d'esprit.

Dans l'autre vidéo qui avait retenu mon attention en revanche, aucun doute : il ne s'agissait pas d'une maladresse. Vraiment cela me désespère de ne pas pouvoir remettre la main dessus, mais je me lance tout de même, car je pense que les propos tenus étaient importants.

Il s'agissait d'une émission sur l'apéro saucisson-pinard, avant son interdiction me semble-t-il. Dans le camp des pro-apéro, Ivan Rioufol et un des rédacteurs de Riposte Laïque, un fils de musulmans d'ailleurs, selon ses propres mots. Dans le camp des pro-interdiction, un "habitant de la Goutte d'or" (visiblement un vieux gauchiste) et une des têtes de SOS Racisme, un dhim... pardon, un blanc.

Beau visage, avec des yeux bleus qui crevaient l'écran sous ses cheveux noirs. Normalement, les hommes comme ça vous donnent envie de propager leurs gènes : lui, dès le premier instant, j'ai eu envie de le tuer avec un épluche légume. Et non, pas juste parce qu'il représentant SOS Racisme, mais parce qu'il était si visiblement immoral que cela me hérissait le poil. C'est une expérience fascinante que de voir quelqu'un de si beau qu'il devrait être attirant, sauf que dès le premier instant, vous sentez que c'est quelqu'un d'infect. Et évidemment, cela s'est confirmé quand il a ouvert la bouche...

Ivan Rioufol, me semble-t-il, a un moment ou l'autre, parlait d'islamisme, le mot accepté généralement pour séparer méchants musulmans et gentils musulmans. (Tandis que le représentant de Riposte Laïque essayait vaguement de se faire entendre pour dire que le problème n'est pas l'islamisme mais bien l'Islam - personne n'écoutait).

Et là, surprise, le représentant de SOS Racisme le reprend sur ce mot, et lui sort quelque chose dans ce goût là : "Vous avez parlé d'islamisme, c'est la preuve que [insérer accusations habituelles]. Si vous aviez parlé des courants sectaires comme le salafisme ou le [j'ai oublié le nom], d'accord, mais vous avez parlé d'islamisme".

Vous comprenez maintenant pourquoi avoir perdu cette vidéo, et donc la citation exacte, me tue ? C'était le premier exemple - à ma connaissance - d'une nouvelle règle de novlangue : il n'est plus acceptable de séparer Islam et Islamisme pour condamner ce dernier. Le salafisme, terme dont une poignée de gens doivent connaître le sens, c'est mal. L'islamisme, terme derrière lequel tout le monde se réfugiait, c'est bien.

Peu importe que ça n'ait aucun sens. Est-ce que "islamisme" avait un sens, d'ailleurs ? L'important est simplement de brouiller les repères, déstabiliser la pensée, changer le vocabulaire suffisamment vite pour que personne ne sache comment s'exprimer, jusqu'à ce qu'il n'existe plus aucun mot pour désigner un Islam dont on ne veut pas. Car quand le mot n'existe plus, on sait ce que devient le concept...

Qui a un épluche légume ?

Il reste une seule solution, à mon humble avis. C'est de dire, régulièrement et fort, ce que le représentant de Riposte Laïque a échoué à dire à ce moment là. On s'en fiche du salafisme. On s'en fiche de l'islamisme. C'est l'Islam que nous rejetons. Bien sûr, cela attire des protestations plus ou moins extrêmes. Mais utiliser un autre mot, c'est rentrer dans un jeu dont les règles changent sans cesse et auquel nous ne pouvons que perdre. Il faut refuser d'y jouer.

samedi 26 juin 2010

C'est la faute à Voltaire !

De toutes les contrevérités qui sont partagées autant par les chrétiens hystériques que par les athées bornés, "Voltaire était athée" est l'une des plus agaçantes. Voici un tout petit exposé sur le sujet, histoire que je puisse le copier/collier au premier qui m'agacera.

Il est évidemment très difficile de citer Voltaire, étant donné que la majorité du temps, il est ironique, et que régulièrement il met ses mots dans la bouche d'autres personnages. Vous devrez donc me faire confiance, ou aller vérifier les citations en contexte.

"L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer

Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger."

Voltaire se bat "contre l'infâme" : il se moque du clergé mais aussi des textes bibliques. En particulier, il critique avec une férocité rare l'ancien testament, les contradictions et les fables immorales qu'il contient.

Mais pour lui, la réaction d'un "sage" face aux sottises des croyants n'est pas l'athéisme.

Nos maîtres attribuent à Dieu leurs absurdités et leurs fureurs, donc Dieu est le contraire de ce qu'ils annoncent, donc Dieu est aussi sage et aussi bon qu'ils le disent fou et méchant. C'est ainsi que s'expliquent les sages. Mais si un fanatique les entend, il les dénonce à un magistrat sergent de prêtres ; et ce sergent les fait brûler à petit feu, croyant venger et imiter la majesté divine qu'il outrage.*

Anti-fanatisme oui, anti-clérical souvent, anti-chrétien si on veut. Athée ? Jamais.

La position réelle de Voltaire est difficile à cerner. Mais on peut souligner deux points essentiels:

Voltaire est déiste, convaincu que la raison mène à conclure que Dieu existe (opinion qui sent le catholicisme), et sa vision de Dieu est finalement très chrétienne.

Il est également persuadé de l’utilité sociale de la religion, arguant que les athées ont bien moins de raisons d'agir moralement que les croyants. Pour une défense de la moralité des athées, il faut chercher chez Diderot.

Bayle examine ensuite si l'idolâtrie est plus dangereuse que l'athéisme [...] Il est évident qu'il valait infiniment mieux pour les Grecs de craindre Cérès, Neptune et Jupiter, que de ne rien craindre du tout. Il est clair que la sainteté des serments est nécessaire, et qu'on doit se fier davantage à ceux qui pensent qu'un faux serment sera puni, qu'à ceux qui pensent qu'ils peuvent faire un faux serment avec impunité. Il est indubitable que, dans une ville policée, il est infiniment plus utile d'avoir une religion, même mauvaise, que de n'en avoir point du tout.

Il paraît donc que Bayle devrait plutôt examiner quel est le plus dangereux, du fanatisme ou de l'athéisme. Le fanatisme est certainement mille fois plus funeste ; car l'athéisme ne s'oppose pas aux crimes, mais le fanatisme les fait commettre.**

Toujours dans la logique de l’utilité sociale de la religion, Voltaire approuve les petits curés qui enseignent la morale au peuple (par opposition au clergé riche), même s'il voudrait bien qu'ils se rendent encore plus utiles en faisant des enfants.

Enfin, et comme beaucoup d'autres penseurs à son époque, il évoque les limites de la connaissance humaine pour se moquer de ceux qui prétendent les dépasser. Cela vaut autant pour les théologiens qui cherchent à justifier l'existence du mal ou à comprendre la nature de l'âme, que pour les pédants qui prétendent savoir comment un bébé se forme dans l'utérus (puisque personne ne le savait à l'époque).

Mettons à la fin de presque tous les chapitres de métaphysique les deux lettres des juges romains quand ils n'entendaient pas une cause : N.L., non liquet, cela n'est pas clair.***

On fait aussi de Voltaire le champion de la tolérance ; il plaide en effet pour que celle-ci existe entre les diverses "sectes" chrétiennes. Mais il faudrait veiller à ne pas déformer le langage. Tolérance ne veut plus dire grand chose de nos jours, ou plutôt veut dire tout et n'importe quoi.

Voltaire veut que les croyants cessent de s'étriper dans les rues, mais les étripages par lettres interposées, pas de souci ! C'est une tolérance agressive, qui n'a rien à voir avec l'espèce de béatitude castrée et muette que l'on érige aujourd'hui en modèle.

Et vis à vis de ses adversaires personnels, oh, Voltaire est tout sauf ce que nous appelons "tolérant". Qu'est-ce que j'aime entendre des gens rabâcher le "même si je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, je me battrai pour que vous puissiez le dire" (et autres variantes)... La nouvelle mode étant de préciser que la citation est apocryphe, mais tout en continuant à la vénérer comme quelque chose que Voltaire aurait pu dire.

En vérité, tous les coups, même les plus bas, sont bons pour disqualifier les gens que Voltaire a dans le nez. Celui qui contredit notre charmant philosophe sur le plan des idées court bien des risques, en guise de réponse, de se voir traiter de crétin pédéraste qui n'a pas d'amis et encore moins de talent littéraire. (Voltaire à l'époque de l'internet et des blogs, j'aimerais voir ça !)

Terminons sur une petite note ironique : Voltaire est l'auteur de la pièce Le fanatisme, ou Mahomet le Prophete. Pourrait-on encore se permettre un tel titre de nos jours ? C'est déjà un miracle que l’œuvre soit encore étudiée. Mais "ne vous en faites pas" dit-on, "il ne parlait pas vraiment de l'Islam, c'était un biais détourné pour condamner le christianisme". Ouf. Voltaire n'était pas islamophobe. Tout va bien au pays de la tolérance-religieuse-laïque-héritée-des-Lumières.

*Dictionnaire philosophique, article Athée, Athéisme partie II

**
Dictionnaire philosophique, article Athée, Athéisme partie I

***Dictionnaire philosophique, article Bien (tout est)

mercredi 23 juin 2010

Anecdote(s)

Petits contes du "multiculturalisme" ordinaire.

Une jeune fille de ma connaissance mange un kébab avec son ami. Au moment de régler, elle sort sa carte bleue. "Non", lui assène le patron, "C'est pas la femme qui doit payer."

Mauvaise nouvelle pour notre faux galant/vrai pénible, il est tombé sur une grande-gueule qui lui a proposé d’appeler les flics, pour voir si oui ou non elle pouvait payer.

Recul immédiat du type qui, à mon humble avis, craignait plus une perquisition dans sa cuisine qu'un blâme pour misogynie.

Le pluriel à mon titre, je le justifie en vous redirigeant vers cet article. Bien sûr, je n'y étais pas... mais si il y a seulement une moitié de vérité dans les mots de l'auteur, c'est très intéressant.

Edit : ajout d'un article avec beaucoup de photos.

jeudi 17 juin 2010

Je vis !

Le titre dit tout, mais développons cependant.

Je n'ai donc pas été abattue dans une ruelle sombre par un être humain dont l'origine n'aurait eu aucune importance.

Mes parents n'ont pas non plus payé des hommes louches pour me kidnapper et me deprogrammer.

Je n'ai pas non plus sombré dans la dépression et l'alcool (tant qu'on a encore le droit d'en boire) à cause de la méchanceté du MRAP et ses petites listes.

J'ai seulement - stupide moi - considéré que j'avais d'autres priorités pour le moment. Vous savez, "préparer son futur" et autres trucs du genre. En admettant bien sûr que notre futur à tous, ce ne soit pas de grimper sur des barricades (en barquettes de jambon, ça repousse les envahisseurs mieux que les pavés) en criant "la liberté ou la mort !"

Comme je ne fais pas les choses à moitié, non seulement je n'ai pas écrit, mais je n'ai même pas lu ce que d'autres écrivaient. Changement d'horizon complet. J'en suis sûre, vous avez bien fait tourner le petit monde réac sans mon aide.

Juste un mot avant de devoir repartir. Je ne vais pas discuter l'évidente ignominie que représente l'idée de manger du saucisson et boire du vin en plein Paris. Tout a été dit sur le sujet. CRS = SauciSSon = SS, bien sûr. Sans parler du délicieux "journaliste" des Grandes Gueules (ou est-ce le curé qui était invité ?) qui a demandé à la représentante de Riposte Laïque si elle était prête à avoir des morts sur la conscience... Il n'était pas dit clairement qui seraient les assassins ou les victimes : l'alcool, les divers offensés dans leur foi, les nazis à petites bottes moustachues, les pauvres cochons réduits en charpie ?

Je vais seulement vous faire part des réactions dans mon microcosme. Ma mère m'a demandée si j'avais vu que l'apéro "de mes copains" (terme à la fois sincère et teinté d'ironie dans sa bouche) avait été interdit, et je lui ai expliqué ce qui se passe (de merveilleux, bien sûr) le vendredi à la goutte d'or. J'ai cru lire dans ses yeux une violente envie d'aller y boire du jus de raisin, mais je peux me tromper.

Mon père en revanche m'a expliqué (de ce ton bourru qu'il a quand il sait qu'il dit une connerie) que ça fait longtemps que ça existe, les prières publiques dans ces rues là, et que c'est devenu une "tradition". J'attends avec impatience l'occasion de replacer ce mot dans la conversation.

Décidément, je regrette qu'ils aient divorcé il y a longtemps. Ça aurait été un motif de séparation bien plus rigolo, de s'engueuler pour du saucisson, pas vrai ?

dimanche 31 janvier 2010

Je proteste, je m'indigne.

Le MRAP, mon meilleur ami, est bien cruel avec moi. Aucune toute petite mention dans son rapport 2009 sur le racisme sur internet, et cela malgré mes propos puants et mes liens odieux. C'est vraiment trop injuste...

Je ne vois qu'une seule explication possible au fait que mon œuvre ne soit pas référencée par leurs soins. Ils sont homophobes.

lundi 11 janvier 2010

Est-ce que les statues des païens parlaient ?

"Le témoignage de ceux qui croyent une chose déja établie, n'a point de force pour l'appuyer, mais le témoignage de ceux qui ne la croyent pas, a de la force pour la détruire. Ceux qui croyent, peuvent n'estre pas instruits des raisons de ne point croire, mais il ne se peut guere que ceux qui ne croyent point, ne soient pas instruits des raisons de croire.

C'est tout le contraire quand la chose s'établit ; le témoignage de ceux qui la croyent, est de soi-mesme plus fort que le témoignage de ceux qui ne la croyent point ; car naturellement ceux qui la croyent, doivent l'avoir examinée ; et ceux qui ne la croyent point, peuvent ne l'avoir pas fait.

Je ne veux pas dire que dans l'un ny dans l'autre cas, l'autorité de ceux qui croyent, ou ne croyent point, soit de décision, je veux dire seulement que si on n'a point d'égard aux raisons sur lesquelles les deux partis se fondent, l'autorité des uns est tantost plus recevable, et tantost celle des autres. Cela vient en general, de ce que pour quitter une opinion commune, ou pour en recevoir une nouvelle, il faut faire quelque usage de sa raison, bon ou mauvais, mais il n'est point besoin d'en faire aucun pour rejetter une opinion nouvelle, ou pour en prendre une qui est commune. Il faut des forces pour resister au torrent, mais il n'en faut point pour le suivre."

Fontenelle, Histoire des oracles.

jeudi 7 janvier 2010

Le fossé se creuse...

Vardon a été condamné par la "justice".

Ma mère m'a fait un chèque à joindre au mien.

Mon père a traité les identitaires de fachos répugnants.

Bien sûr. Les fachos ce ne sont pas les gens qui crachent sur ta fille quand ils la croisent dans la rue parce qu'elle est blanche et blonde et jolie... Les fachos ce sont ceux qui écrivent des tracts sur le sujet.

Je sens que les temps à venir vont être amusants.

lundi 4 janvier 2010

De la métissophilie, mais surtout de ses contradicteurs.

Cela fait un moment que j'ai délaissé ce blog, et je crains que ça ne s'arrange guère dans les mois à venir. Mais je passe tout de même, pour vous souhaiter à tous une bonne année 2010. Santé, vin, saucisson, etc.

J'ajoute en cadeau (si, c'est un cadeau!) un texte, même si c'est du réchauffé : il s'agit du contenu à peine modifié d'un email que j'avais envoyé à Brisby, il y a de cela quelques mois. A l'origine de ce mail, une crise de colère de Brisby qui avait lu - la pauvre - les commentaires postés sur desouche au sujet de la chanson "elle sort qu'avec des blacks". Voilà, donc, ma réponse :


Moi non plus, je ne supporte pas cette mentalité de "toutes les filles qui ont couché avec un noir, on les enverra en Afrique avec eux QUAND ON AURA LE POUVOOOOIR". On sent bien la frustration sexuelle derrière. On pourrait leur faire remarquer qu'apparaître comme aigri, frustré, revanchard et complètement mis en danger dans sa virilité n'est pas le meilleur moyen d'inverser cette tendance qu'ont ces filles à aller vers les noirs, mais ce serait de l'acharnement thérapeutique.

Et évidemment les "divers" le savent et se gargarisent de "sale raciste, reste tout seul et fermé sur toi même pendant que je me tape des blanches". (Oui, je l'ai lu.)

Donc d'un côté, "ouvrez vous à la tolérance comme moi j'ouvre les cuisses de vos copines", et de l'autre, "ouiiin, mes femelles! Sale pute, tu me paieras d'avoir préféré Mamadou en ce tragique janvier 2004!". Tout cela est charmant.

C'est une chose quand il s'agit des métissophiles... après tout, on pourrait se dire qu'elles l'ont choisi, qu'elles voient elles même cette vie sexuelle comme un grand acte de défi au racisme; donc elles ne seraient peut être pas surprises de découvrir que oui, effectivement, ça marche, ça rend les "racistes" fous de rage.

Mais c'est beaucoup plus grave quand il s'agit de victimes de viol. Ouais, même une fille de 15 ans qui se fait choper par toute une bande dans la cave peut avoir droit, en guise de compassion, à "elle avait sûrement couché avec l'un d'entre eux, elle le méritait." Et souvent d'ailleurs c'est vrai, on sait bien qu'une des méthodes habituelles dans ce genre de pratiques, c'est qu'une fille accepte de sortir avec un garçon, et puisqu'elle couche, il considère qu'il peut la partager avec tous les copains, ou même la prostituer.

Tout ça pour dire que les machistes bien de chez nous ou les muzz ont sur ce point le même schéma mental. Et c'est encore plus grave de la part des français qui seraient censés faire preuve de pitié envers "leurs Soeurs", comme ils le disent si bellement : mais non, ils n'ont de soeurs que celles qui se sont gardées pures pour un blond aux yeux bleus et qui ont "bien voté".

Je lisais dans le livre Riposte Laïque (avant de le laisser tomber) une analyse des liens entre le FN et l'Islam. L'analyse n'était pas parfaite mais je n'en nie pas le point central: beaucoup de frontistes et autres excités se réjouissent que, au moins, les musulmans viennent remettre les femmes/athées/etc à leur place.

D'ailleurs, qui en France, de nos jours, fait des tags avec des signes nazis? Deux types de personnes: soit des skinheads... Soit des musulmans. Petit indice: quand c'est sur une mosquée, c'est pas des musulmans. (Je crois.) Ailleurs, les paris sont ouverts.

Mais c'est comme ça, il y a des connards partout. Je viens de dire que j'ai laissé tomber le livre de riposte laïque, écrit en majorité par des femmes de gauche. Dans ce livre, certains travers de fdesouche étaient complètement absents, évidemment... mais d'autres les remplaçaient.

On ne peut pas faire grand chose d'autre qu'avoir notre voix à nous, en attendant que quelqu'un nous dise quelles sont nos propres fautes.