Pour toutes questions, félicitations, menaces de poursuites judiciaires : clarissalarate a gmail point com

lundi 30 novembre 2009

Qui veut rejoindre ma future religion?

Depuis dimanche le mot "minaret" est soudainement bien à la mode, et vous aurez tous lu ou vu les innombrables alarmes contre les relents nauséabonds, le "repli sur les valeurs Suisse" (merci Tariq Ramadan pour ce moment de poilade), et autres "trop de démocratie tue la démocratie"...

Mais je crois honnêtement que ce texte, qui pourtant s'écarte un peu du sujet de base, mérite la palme. Posons le décor. Monsieur Bruno Roger-Petit est journaliste, et il a sous-titré son blog: "Blog le plus surveillé de France". Sur fond d'affiche de campagne présidentielle de Mitterand. Voyant cela, le public sent des sueurs froides lui glisser dans le dos et comprend que l'interlocuteur a soit un sens de l'humour qu'envierait Hannibal Lecter, soit perdu la raison, et peut être les deux à la fois.

Il a intitulé son post: "Xavier Bertrand et les minarets: la beauf attitude de nouveau à la mode à l'UMP?". Une insulte, ça fait toujours bien en titre ; mais il faudra la répéter à plusieurs reprises dans le corps du texte, histoire de ne pas décevoir le chaland alléché, hein.

Et ça commence:


"Dans la série: « je dis n'importe quoi, je ne sais pas de quoi je parle, je ne connais rien au droit français, je n'ai jamais lu la loi de séparation des églises et de l'État de 1905, j'ignore le sens du mot laïcité », let me introducing Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP."

Vous l'aurez compris, je ne citais cette introduction que pour faire remarquer que quand on veut ironiser en anglais, mieux vaut savoir le parler, sous peine de s'écraser le nez (et la crédibilité) sur le sol.


"Pour mesurer l'abyssale sottise de cette sentence, il suffit de s'interroger: Dirait-il la même chose de la religion chrétienne: « je préfère que l'on ait un catholicisme de France »? Ou encore: « Je préfère que l'on ait un judaïsme de France »? Non, il ne le dirait pas."

Ça pourrait être parce qu'on a un catholicisme et un judaïsme de France depuis, oh, une quinzaine de siècles, mais je n'aimerais pas m'appesantir sur cette opinion, j'ai trop peur d'être une raciste ordinaire.

Ceci dit, moi non plus je ne veux pas d'un "Islam de France", ça découle du fait de ne pas vouloir d'Islam en France.


"Est-ce que l'on forcément besoin de minarets pour le faire? ». Celle là n'est pas mal non plus. Rebelote. Dirait-il la même chose pour d'autres religions. Dirait-il: « A-t-on forcément besoin de clochers pour exercer la religion catholique? » ou bien: « A-t-on forcément besoin de synagogues pour exercer la religion juive? ». "

Vous noterez que si le minaret trouve (en apparence seulement) une comparaison facile avec le clocher, il se retrouve ensuite comparé à une synagogue, ce qui coince un tantinet.

Évidemment personne ne me demande de répondre à cette question, mais voilà quand même ma réponse: si j'étais musulmane, vivant en terre d'islam, et que par une inattention saugrenue j'avais laissé des infidèles s'installer dans le quartier voisin, je me dirais sans doute que ces fichus koufar n'ont pas besoin de ces saloperies de clochers qui me cassent les oreilles et qui jurent avec mon paysage, et que si ils ne sont pas contents, c'est pareil ! Allah o Akbar ! Maintenant, allons égorger le prêtre qui a converti Amir.


"Au nom de quoi? De qui? Au nom de quel principe s'accorde-t-il le droit de juger des bonnes manières ou pas d'exercer cette religion? Mystère. Mais il le fait."

Car chacun sait que c'est ça, l'esprit de la loi de 1905, invoquée à deux reprises dans l'article: toutes les religions ont le droit de tout faire tant qu'elles considèrent que c'est nécessaire à l'exercice de leur culte et l'Etat n'a pas à s'en mêler.

Dès demain je vais prétendre entendre des messages de Dieu dans mon sommeil - avec un peu de chance, dans mille quatre cent ans, mes descendants auront le droit de construire des temples en pain d'épice avec l'argent public, d'interdire le salé à la cantine et d'aller travailler vêtus de strings en bonbons.


Tu te moques, infidèle?

"Aujourd'hui, il existe moins de dix minarets en France. On comprend que ça pose problème à Xavier Bertrand."

Mieux vaut s'aplatir que prévenir, combien de fois il faudra vous le répéter?


Remontons un peu plus haut:

"Voilà le vrai visage du racisme banal tel que le pratique le beauf de base."

J'ai compté, c'est la quatrième répétition de l'insulte dans le texte, sans parler du titre, et tout cela sans répondre à la question que nous nous posons tous: ce boeuf, il est halal?

Coloured is better!

Au moins c'est explicite!





Sur un tout autre sujet, pour les anglophones, un article (attention, il date de 2002) sur le progrès en matière de création d'utérus artificiels: pour le moment des foetus se sont accrochés aux parois et ont commencé à se développer avant d'être avortés au bout de six jours. L'article évoque tout à la fois l'espoir d'aider des femmes stériles, la possibilité que les homosexuels fassent grandir des petits clones, et l'éventualité qu'au lieu d'avorter les fœtus on les transplante dans des utérus artificiels pour qu'ils terminent leur croissance et qu'éventuellement la mère change d'avis. Oh, et bien sûr, la peur des féministes que les hommes n'en profitent pour exterminer toutes les femmes et conquérir le monde.

Si vous sentez poindre une migraine, c'est normal.

dimanche 29 novembre 2009

"Bon week end"...


Eh bien oui, c'en était un!

J'étais assez contente mais, "c'est juste les minarets, et uniquement en Suisse", me disais-je.

Mais penser à tous ces défenseurs du peuple qui vont aller pleurer devant les cours de je-ne-sais-quoi que le résultat du vote est horrible, ignoble, et doit vite être annulé parce que finalement le peuple ça pue m'amuse tellement...

("L'initiative contre les minarets est anti-constitutionnelle, précise Ueli Leuenberger. Il veut par conséquent étudier la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, à Strasbourg.")

Et puis j'ai des amis qui ont commencé à s'indigner de mes réjouissances...

Je prendrai cette petite victoire sans faire la difficile: tant que c'est une victoire dans leurs dents.

Pour le coup, j'ai donc un vrai sourire collé aux lèvres.

vendredi 27 novembre 2009

Harry Potter et le Président de Sang-Mêlé

"Je suis un français de sang mêlé", pérore Sarkozy. C'est vrai que le fait est d'une grande originalité en France, pays dont les rois n'ont jamais épousé que des parisiennes.

Cette très profonde pensée m'a été inspirée en apprenant que le prince "Louis XX" se reproduit toujours, quelque part au Venezuela. Bon week end à tous.

samedi 21 novembre 2009

Merci Mehmet - pour pas grand chose.


En complément de cette note.

"A consulter les sources du temps, textes ou monuments, il s'avère que ce qui caractérise la Renaissance, celle du XVIe siècle, et rend cette période différente de celles qui l'ont précédée, c'est qu'elle pose en principe l'imitation du monde classique. La connaissance de ce monde, on la cultivait déjà. Comment ne pas rappeler ici l'importance que prend, dans les lettres, l'Art d'aimer d'Ovide dès le XIe siècle, ou encore, dans la pensée, la philosophie aristotélicienne au XIIIe siècle.

Le simple bon sens suffit à faire comprendre que la Renaissance n'aurait pu se produire si les textes antiques n'avaient été conservés dans des manuscrits recopiés durant les siècles médiévaux. On a souvent évoqué, il est vrai, pour expliquer cette "redécouverte" d'auteurs antiques, le pillage de Constantinople par les Turcs en 1453, qui aurait notamment eu pour résultat d'amener en Europe des bibliothèques d'auteurs antiques conservées à Byzance; mais quand on examine les faits, on s'aperçoit que cela n'a joué qu'à une échelle infime et n'a été aucunement déterminant.

Les catalogues de bibliothèques qui nous ont été conservés, antérieurs au XVe siècle, le prouvent abondamment. Pour prendre un exemple, la bibliothèque du Mont-Saint-Michel au XIIe comportait des textes de Caton, le Timée de Platon (en traduction latine), divers ouvrages d'Aristote et de Cicéron, des extraits de Virgile et d'Horace..."

Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Age. (Pages 17 et 18 de l'édition représentée en illustration.)

samedi 14 novembre 2009

Objection - épilogue


Je ne voulais pas mélanger les deux, mais cet extrait de roman se pense par rapport à mon message précédent.


"Un instant, pendant que Julia leur tourne le dos, Mary et Clarissa se font face. Pauvre conne, pense Mary, qui s'efforce pourtant de rester charitable, ou du moins sereine. Et puis non, que la charité aille se faire foutre. Tout plutôt que ces lesbiennes de la vieille école, habillées comme il faut, bourgeoises jusqu'à la moelle, vivant comme mari et femmes. Mieux vaut être ouvertement pédé, être John qui baise Wayne, qu'une gouine bien sapée avec un job respectable.

Hypocrite, pense Clarissa. Tu as trompé ma fille, mais moi, tu ne me trompes pas. Je sais reconnaître une conquérante quand j'en rencontre une. Je sais ce qu'il faut faire pour épater le chaland. Ce n'est pas difficile. Si l'on crie assez fort et assez longtemps, la foule se rassemble pour voir à quoi rime tout ce raffût. C'est le propre de la foule. Elle ne s'attardera pas longtemps, à moins de lui donner de bonnes raisons. Tu es tout aussi détestable que la plupart des hommes, tout aussi aggressive, tout aussi boulimique, et ton heure viendra puis passera."

Michael Cunningham, Les heures. (Traduction d'Anne Damour.)

Objection!

Je ne fais pas grand chose d'autre sur ce blog que commenter l'actualité, et récemment, l'actualité, c'est l'autorisation qu'une lesbienne a reçu d'adopter un enfant. Pour simple rappel, elle adopte en tant que célibataire, chose que les homosexuel(le)s pouvaient déjà faire. Avec difficulté peut être, mais j'ai moi même connu un couple d'homosexuelles qui avaient adopté chacune un enfant, et ce avant la quarantaine, ce qui prouve que la procédure s'est pour elles faite dans les délais habituels (longs, mais habituels) et sans le moindre battement médiatique. Peut être qu'elles ont obtenu cet accord en cachant leur situation de couple - mais j'en doute. Et pourtant, ces enfants étaient là, je ne les ai pas rêvés.

Le plus probable pour expliquer le refus qui avait été opposé à Emmanuelle B. est donc... que les raisons données étaient purement sincères et réalistes.

"Votre projet d'adoption révèle l'absence d'image ou de référents paternels susceptibles de favoriser le développement harmonieux d'un enfant adopté, note-t-il. Par ailleurs, la place qu'occuperait votre amie dans la vie de l'enfant n'est pas suffisamment claire."

Bref, ce qu'il y a de nouveau dans ce cas, ce n'est pas qu'une lesbienne élève un enfant, ni même en adopte un, mais c'est ça:

"Cet arrêt de principe rendu par la Cour siégeant en grande chambre marque un tournant dans la jurisprudence européenne."

Ce n'est pas avec cet article que je remporterai une adhésion facile, pour cela je devrais me contenter de me moquer des poulpes de Fadela Amara, mais je vais malgré tout essayer de commenter le sujet, en distinguant trois points:

Le premier est l'adoption. Je ne suis a priori pas favorable à l'adoption d'enfants d'autres continents, mais je pense qu'il y a une bonne réserve d'orphelins en Russie. Il semble normal de les confier avant tout aux personnes les plus normales: ça veut dire les couples hétérosexuels d'abord. Si jamais il restait encore des enfants à adopter, là oui, je serais favorable à ce qu'ils sont confiés à d'autres "cas de figure". Ce qui veut dire, dans ma tête: les lesbiennes avant les gays, et les gays avant les célibataires.

Car on en parle rarement, mais les célibataires hétérosexuels peuvent adopter aussi: et cela me semble encore bien plus grave pour un enfant qu'être élevé par deux femmes. Même sans référent masculin, l'enfant peut au moins voir deux adultes être en couple, interragir, prendre des décisions ensemble, se garder du temps à part, ce genre de choses qui font la vie de famille ; c'est plus sain à mes yeux qu'un rapport mère-enfant exclusif. A moins, peut être, que l'enfant ne soit déjà assez âgé, mais là j'entre dans des détails et je suis très loin de mon domaine de compétence.

Le deuxième point est "l'homoparentalité" par d'autres biais que l'adoption. Ca peut être les enfants d'un précédent lit, ou des arrangements entre amis, jusqu'aux cas extrêmes type: "je me suis prostituée pendant des années, j'ai trouvé une copine, et j'ai choisi un client avec qui enlever la capote pour tomber enceinte" (oui, je l'ai entendu, quant à savoir si c'est vrai je ne garantis rien).

Sur ce sujet là, je ne pourrai que ressortir le vieux refrain: ça existe, et c'est tout. Il y a des homosexuels qui se marient et quittent leur femme pour un homme plus tard, j'en ai rencontré toute une floppée. (Et vice versa, mais je n'en ai pas été témoin.) Dans ce cas là, il n'y a pas de questions particulières à se poser: l'enfant a un père et une mère, et la manière dont il accepte ou n'accepte pas l'homosexualité de l'un d'entre eux est une affaire familiale privée. Je classe dans la même catégorie les amis qui se mettent d'accord pour avoir un enfant: il y a un père et une mère, et si il y a aussi un beau-père et une belle-mère ce n'est pas une raison pour leur conférer davantage de droits qu'à des beaux-parents classiques. Dans certains cas, parler de famille homoparentale est même un abus de langage: j'ai connu une femme hétérosexuelle qui avait eu un enfant avec un ami gay - elle ne se sentait pas du tout concernée par le terme...

On me dira qu'il y a aussi l'insémination in vitro: il s'agit des cas où une homosexuelle va faire un tour en Belgique pour collecter du sperme anonyme et revient avec un petit belge dans le ventre. (Vous pouvez toujours lire et elles eurent beaucoup d'enfants, sur le sujet.) Les problèmes moraux qui s'attachent à cet anonymat du père sont très compliqués, mais ils concernent aussi les couples hétérosexuels qui ont recours à cette solution. Quant à la situation problématique sans cesse évoquée, qui est que la belle-mère n'a pas de droits sur l'enfant, je ne suis pas sûre que ça mérite de légiférer. Le cas extrême serait que la mère décède et que la belle-mère se voit retirer la garde: mais est-ce que ça arriverait sans bonnes raisons dans l'Europe actuelle? Je ne crois pas.

A part la PMA où le père est vraiment anonyme et invisible, il y a tout cet éventail de cas particuliers, tous ces gens qui ont trouvé une solution pour avoir les enfants qu'ils désiraient, parce que, tout bêtement, on ne peut pas les en empêcher. Ca ne veut pas dire qu'on est forcé de tout démolir et remonter dans le désordre pour les arranger non plus, je suis d'accord : ils peuvent rester des cas particuliers par rapport à une norme. Mais je ne peux pas prétendre désapprouver alors que je sais très bien que même si je faisais ma vie avec une femme, j'aurais des enfants, coûte que coûte.

Et on en arrive à la troisième et dernière partie de ma réflexion, qui est: le matriarcat. Parce que à mes yeux, le sujet n'y est pas lié, mais depuis que l'histoire d'Emmanuelle B. fait son petit chemin sur internet, les blogueurs hurlent (encore) que nous assistons à l'instauration du matriarcat.

Basons nous sur l'affaire en elle même. Une femme va élever un enfant sans homme: la belle affaire, ce n'est rien de neuf. Ce qui est important, c'est que ce n'est pas arrivé par accident, c'est arrivé parce que la cour Européenne a dit qu'une présence paternelle n'était pas indispensable. Exclamations de rage: l'image du père est baffouée, la virilité reçoit un coup de plus, etc. Mais la Cour Européenne a-t-elle vraiment dit cela? Non, elle a dit, soyons exacts: "L'absence de référent paternel ou maternel ne pose pas nécessairement problème en soi". Et je suis supposée avaler que ça, c'est le matriarcat?

Récemment, dans le même ordre d'idées, un ami me disait (je résume et déforme sans scrupules): "Le matriarcat ce serait vraiment nul, regarde nos femmes politiques, elles sont encore plus connes que les hommes." Mais là encore, est-ce que Ségolène Royal au second tour des élections, c'est l'avancée du matriarcat? Absolument pas. C'est une femme qui a fait son chemin dans un système patriarcal, et pour cela, il a fallut qu'elle ait les mêmes armes que les hommes, exacerbées même: l'ambition, l'aggressivité, et j'en passe.

Tout cela, ce n'est pas le matriarcat, c'est toujours le patriarcat, mais qui se pète la figure. La négation de la différence des sexes, ce n'est pas le matriarcat. Les femmes politiques plus détestables que leurs collègues masculins, ce n'est pas le matriarcat. Pas plus que la défense des sans papiers n'est le christianisme. Pas plus que la Halde n'est la République. Pas plus que les "jeunes" ne sont des jeunes, ou la "diversité" la diversité. C'est un mot de plus privé de sens, sauf que cette fois-ci, ce n'est pas par les mêmes.

Et tout comme je ne vais pas oublier ce qu'a un jour voulu dire tolérance sous prétexte que ce mot a été dévoyé, tout comme je sais que je ne suis pas xénophobe même si on essaie de me le faire croire, je ne vais pas me mettre à acclamer le patriarcat parce qu'on prétend que la seule alternative possible serait un fouillis sans repères et sans sens.

Pour un exposé plus précis de ce qu'on devrait appeller matriarcat, je refilerai la corvée à Félix le chat dès que je pourrai. Il n'avait qu'à pas raconter que je suis une petite conne et qu'il m'a tout appris, ce sale misogyne.

vendredi 13 novembre 2009

Allez, encore un effort, on y est presque.


Il y a quelques mois: "Je ne suis pas sûre que le choc des civilisations se terminera dans le sang. J'ai bien peur qu'on ne se mette tous d'accord en allant manger halal au mac do."

Aujourd'hui: Quick Halal fait un tabac...

" Ben-Nassur Madi, assistant manager en alternance au Quick Saint-Louis et engagé tout juste un mois avant le lancement du halal, analyse : « Le chiffre d’affaires du Quick Saint-Louis n’était pas celui auquel il pouvait prétendre. Pour s’adapter à la situation géographique et à la population qui peut fréquenter cette zone, explique-t-il à Saphirnews, il se devait de tester la mise en place du halal. »

À Saint-Louis, la fréquentation aurait doublé en quelques jours, les soirs et les week-ends surtout. Un véritable succès. Les clients viennent même d’Aix-en-Provence et de Marignane. Et ils consomment globalement plus : le ticket moyen est ainsi passé de 9 à 14 €. Pour faire face à l’afflux de la nouvelle clientèle, les horaires d’ouverture sont désormais prolongés jusque 23 heures. "

Je vous conseille vivement d'aller lire les commentaires, qui semble-t-il ne sont pas censurés, ou alors pas encore! Leur variété est très intéressante.

A part ça, j'attends avec impatience d'en parler avec mon entourage, histoire de me voir gratifiée d'un "et alors, ça a le même goût pour nous" de bon aloi.

Simple rappel factuel sur ce sujet, sans même parler de la signification politique du halal en France:
"la règlementation européenne qui impose l'étourdissement de l'animal avant son abattage autorise des dérogations pour obéir aux rites juifs et musulmans. Ceux-ci stipulent en effet que l'animal ne peut être blessé et donc étourdi avant d'être égorgé." Source: le figaro.

mercredi 11 novembre 2009

SOS Poulpes battus



Encore une note sans grand contenu original et philosophique, mais que voulez vous, j'aime partager les petites joies que nous procurent parfois nos "élites".

En l'occurence il s'agit de Fadela Amara lors du débat sur l'identité nationale...

Reprenons au ralenti...

"il faut aussi qu'on se dise qu'on est contents et fiers": Je sais que ça demande un effort intense, mais juste pendant une seconde, essayez de vous dire que vous êtes contents.

"...de notre histoire, parce qu'elle permet de faire briller les valeurs universalistes, il se trouve que c'est chez nous mais elles doivent être partagées par tout le monde".

Il se trouve que c'est chez nous. Car les valeurs naissent par hasard, dans n'importe quel pays, plop, et elles précèdent l'histoire qui n'est là que pour les mettre en valeur (si j'ose dire).
Mais elles doivent être partagées par tout le monde. Superbe.
A partir de maintenant dans les écoles, plus d'Histoire ni de Géographie: dès la rentrée 2010 les enfants auront cours de Valeurs universelles et Territoires à conquérir.

"surtout que la littérature, et tout ce qui fait la grandeur de la France, il faut quand même qu'on se dise que c'est bien": J'aimerais également ajouter que la gangrène, et tout ce qui fait des moignons aux gens, il faut quand même qu'on se dise que c'est mal, et je n'ai pas peur de le dire, même si je sais que mon discours va choquer.

"et qu'on arrête de se taper la poulpe, si j'puis m'permettre": et d'ailleurs, pour continuer c'que j'disais, la littérature française j'en ai lu tout un tas, et... Pourquoi tu rigoles Elisabeth?

samedi 7 novembre 2009

Ne cliquez pas sur ce lien!


Ce soir, je suis allée lire cet article du figaro. Les paragraphes défilaient donc:

"Elle porte le jilbab (voir encadré p. 53), mais se voile intégralement lorsqu'elle est maquillée ou pour ne pas laisser apparaître son visage en photo. Derrière la porte, point de voile ni d'austérité, mais un accueil chaleureux et le sourire d'une beauté d'ébène au corps de liane. Elégante et féminine, la jeune femme a pris le soin d'accorder la couleur de ses boucles d'oreilles au bleu de son piercing au nez."

"A 29 ans à peine, déjà mère de quatre enfants, (Sephora, 11 ans, Shaïma 10 ans, Thaouban, 9 ans, Ajar, 7 ans), Kenza a de l'énergie à revendre sous son niqab."

"Pour le reste, Fatima raconte une vie de jeune femme comme les autres. (...) Elle n'osera exprimer qu'un regret : l'exclusion du monde du travail. Mais aussi une douleur : les regards pesants, les sarcasmes cruels et les insultes blessantes."

A ce moment de la lecture à peu près, mon regard a glissé vers les liens de la colonne de droite, et je suis tombée sur ceci (encadré en rouge si vous agrandissez mon image):

"La Scientologie sera plus observée: Renaud Leblond, spécialiste des sectes, explique en quoi la condamnation de l'organisation risque de compliquer son exercice."

Pendant quelques minutes, la réalité est tombée en panne. Ou alors juste mon cerveau. Je ne savais plus si je riais ou si je pleurais.

Plus sérieusement, lisez l'article en entier.

jeudi 5 novembre 2009

Tout est dit.

Je n'ai même pas lu les cent premières pages de 1984 d'Orwell, et je sais qu'il est très commun d'y faire référence, mais tout de même... Cela fait longtemps que je n'ai pas été aussi effrayée par une lecture.

Et après avoir lu ça le soir, qu'est ce que je lis au réveil?

"Quel rapport entre les peuplades gauloises et autres ethnies, l’ancien régime féodal et la France post-révolutionnaire ? La France aujourd’hui, ce sont les valeurs de la déclaration des droits de l’Homme et celles de la République. Tout autre concept me semble des plus fumeux."

J'aimerais bien l'avoir inventé, mais hélas non, ça a été écrit au premier degré.

A ce stade, j'ai donc une suggestion en trois points pour faire avancer le débat sur l'identité nationale:

-Me conférer des pouvoirs illimités.

-Me fournir une guillotine.

-Me laisser faire le tri entre ceux qui cancannent ces phrases par habitude et ceux qui les pensent réellement.

Fantasme de puissance à part, je retourne travailler. J'ai une étude à faire sur un auteur du 17e ; c'est à moi de lui annoncer qu'il ne fait pas partie de l'identité française, ça va lui briser le coeur.

dimanche 1 novembre 2009

Avis de décès et autres joyeusetés

Les lecteurs de Desouche le savent déjà: nous sommes le 2 novembre, et c'est l'anniversaire de l'assassinat de Theo Van Gogh. Malgré son nom illustre, il ne fait pas du tout une bonne "victime du racisme". Un peu trop blanc et blond pour ça, d'abord. Et puis il a insulté les juifs, craché sur Jésus, et enfin fait son affaire à Allah, l'étape trois lui ayant été fatale.

Depuis sa mort en 2004, Ayaan Hirsi Magan, qui avait écrit le scénario de son film Submission, est évidemment menacée de mort elle aussi. Selon wikipédia (source des plus élitistes, je sais), quand elle est venue recevoir un prix en France en 2008, Rama Yade a lu "un message du président Sarkozy préconisant une prise en charge de la protection par l'Union Européenne pour toutes les personnalités menacées, au-delà [du] seul cas" d'Ayaan. C'est toujours aussi émouvant, de telles déclarations de la part des mêmes gens qui font tout pour que dans trente ans les "personnalités" soient autant menacées en Europe qu'en Afrique.

Finissons sur une touche plus réjouissante. A l'université de Cambridge, apprend-t-on, les étudiantes auront le droit de porter une burqa pendant la cérémonie de remise de diplôme. Tout le monde voit à quoi est supposé ressembler ce moment très symbolique: une bande d'étudiants, tous vêtus de robes noires et tenant leur diplôme en main, lancent en l'air un étrange chapeau carré tout en poussant de grands cris de joie à l'idée des quantités phénoménales d'alcool qu'ils pourront ingurgiter dès qu'ils auront remis une tenue normale.

Imaginez une ou deux emburqinées au milieu, en train de sautiller de joie sous leur toile de tente parce que leurs parents les ont autorisé à poursuivre des études avant de se marier et de faire douze enfants. Ah, c'est beau la tradition.

Mais le plus drôle est qu'à cette annonce, les étudiants écossais ont réclamé le droit de porter des kilts au lieu des robes noires.

Ils me plaisent bien, d'un coup, ces écossais.

Enfin, je vais faire partie de ceux, nombreux j'espère, qui citeront le dernier billet d'Hank, qui a eu le courage de vraiment écrire sur le sujet de "l'identité nationale" au lieu de se contenter de railler ce faux débat.

"Cette longue lutte, nous devrons certes la mener contre ceux qui se déclarent ennemis. Nous devrons aussi la mener contre ceux des nôtres qui ne voient pas le précipice vers lequel leur marche insouciante les précipite. Mais nous devrons surtout la mener contre nous-mêmes. C'est notre grande guerre spirituelle. Celle qui verra nos descendants mieux armés que nous le fûmes, celle qui les verra pétris de ce sens si particulier, de cette ode au courage d'exister en hommes, de cette volonté d'exister debout, de cette rage de vivre, cette rage d'explorer, de penser, de courir dans les cieux, sur la mer, parmi les songes et les étoiles."