Pour toutes questions, félicitations, menaces de poursuites judiciaires : clarissalarate a gmail point com

samedi 31 octobre 2009

L'initiative du siècle: apportez votre soutien!

Vous en avez peut être déjà entendu parler, c'est la nouvelle invention: le 1er mars 2010 sera "la journée sans immigrés".

Non, ce n'est pas le dernier coup des vilains fachos de l'hexagone, c'est une initiative contre le racisme et l'intolérance.

C'est tellement fantastique que j'ai cru que j'allais en mourir de rire, et tout ce que je pourrais rajouter sur le sujet serait superflu.

Une fois mon fou rire calmé, j'ai pensé au Comité Expulsion Sans Frontière, dont le nom et le slogan sont voués à la postérité.


Sur leur exemple, donc, je me demande quel comité pourrait être créé pour mars 2010. J'ai déjà envisagé un certain nombre de mauvaises blagues sur le thème: "24h sans immigrés, 240 000 profs soulagés", "24 heures sans immigrés, 24 viols évités", "Une journée sans immigrés: l'extrême droite en rêvait, ils y sont arrivés", "24 ans sans immigrés, parce que 24 heures c'est pas assez"... Mais ça manque de punch.

J'ai besoin d'idées, allez, c'est pour la bonne cause.

jeudi 29 octobre 2009

Mais si, c'est logique.

Un problème avec les musulmans? Donnez plus de sous à l'Islam et tout ira bien!

Ils sont vraiment trop drôles.

Rions avec les réacs.

Il y a des gens qui ne prendront jamais la peine de lire un seul bout de mes textes: ma liste de liens leur suffit. Je ne cite personne (*tousse*CSP*tousse*). Je ne leur en veux pas ; d'abord chacun est libre de lire ce qu'il veut, et ensuite, il est certain que ma liste de liens signifie quelque chose sur mes lectures et donc sur mes centres d'intérêts et mes affinités.

Cependant, que je lise régulièrement un blog ou un site n'implique pas que son auteur soit pour moi un dieu vivant et que je vénère chacun de ses textes, très loin de là.

Et puis il y a Fdesouche, qui donne des boutons à l'ami CSP, et qui est un exemple un peu particulier. Parce que les articles sont une chose, mais les commentateurs... Les commentateurs, c'est une autre histoire...

Aujourd'hui, par exemple, je découvre cet article. Deux jolies filles, européennes enracinées, qui s'arment de courage pour découvrir pas à pas les paysages et les légendes de leur continent, que demander de mieux ?

C'est sans compter sur l'infinie réserve de mauvaise foi, d'insatisfaction permanente et de venin de nos amis commentateurs.

Commençons avec tous ceux qui ont aussitôt proclamé que c'était des sales gauchistes qui marchaient pour la paix dans le monde et donc "pas des nôtres": il suffit d'écouter un peu parler ces jeunes filles ou de lire leur blog pour comprendre que c'est tout le contraire. Mais non, rien ne fera changer d'avis ceux qui l'ont décidé: leur marche est "politiquement correcte", et c'est tout. Sachez le bien, quand vous partez en voyage, vous avez intérêt à pouvoir prouver que vous votez Lepen depuis dix ans même si vous n'en avez que vingt.

Il y a aussi ceux qui ont hurlé à l'inconscience: elles vont évidemment se faire violer et découper en morceaux entre deux poubelles. Le fait que peut-être, juste peut-être, il s'agisse de filles sérieuses et bien préparées, qui vont tout faire pour éviter les situations risquées, ne leur vient pas à l'esprit. Je ne parle même pas de la possibilité que ces filles, visiblement sportives, pourraient se défendre en cas d'agression: tout le monde sait qu'avoir un vagin prive aussitôt de toute capacité à donner un coup de pied.

Et puis, peut-être que leur projet vaut la peine de prendre des risques ? Peut-être que vingt ans, c'est le bon âge pour entreprendre un tel voyage initiatique, même s'il n'est pas sans péril? Non, pas pour nos amis réacs. Qu'on se le dise, une femme ne doit s'aventurer hors de sa rue que protégée par son mari ou son frère. Ou les deux. Et un molosse. Et si possible en burka... Ah non, je confonds.

Puisque la réalité dépasse toutes les parodies que je pourrais en faire, je cite le commentaire de Zefi: "Qu’ont-elles prévu pour se défendre ces deux féministes récurrentes au cas où ? Rien je parie. " Ne me demandez pas ce que c'est qu'une féministe "récurrente", je l'ignore.

Dans la catégorie "comment ces insolentes osent-elles sortir de chez elles sans être escortées par un homme bien couillu ?", il y a aussi les commentateurs qui se cachent derrière un pragmatisme de bon aloi. Elles feraient mieux d'entrer sur le marché du travail ! Elles feraient mieux de trouver un logement ! Elles feraient mieux de faire des enfants! C'est ça, l'aventure ! Du moins toute l'aventure à laquelle on a le droit d'aspirer quand on a un petit F sur sa carte d'identité.

Un grognon s'indigne aussi qu'elles partent à la découverte de l'Europe, et pas de la France. Vous allez y rester, dans notre terroir, nom de Dieu ?!

On peut aussi trouver une petite touche de: "c'est du tourisme déguisé, du erasmus". D'une, j'aimerais savoir la raison de ce mépris contre les étudiants erasmus. Partir un an dans un pays étranger pour étudier dans une langue étrangère, ça demande du courage. De deux, les étudiants erasmus ne passent pas un an chaussures aux pieds sous la pluie ou la neige...

Pour finir, notons un retentissant: "Aucune jeune fille n'est de notre côté". Vous comprenez, être patriote, ça demande trop d'efforts. Peut être même d'avoir deux neurones. Peut être même de savoir lire.

Bien sûr, beaucoup d'autres commentaires avaient un ton totalement différent. Mais quand même, il y a des jours où les réacs se surpassent pour mériter leur réputation de machistes xénophobes et allergiques à tout ce qui ne rentre pas dans le moule.

mardi 27 octobre 2009

Citations

Parce qu'il n'y a pas de raison que M. Goux soit le seul à citer Julien Freund (même si je reconnais que lui cite des extraits de l'essence du politique quand j'en suis encore au dialogue avec Pierre Bérard):


"P.B. - Le racisme et l'antiracisme... Il y a quelques années le racisme seul suscitait interrogation et condamnation. L'antiracisme allait de soi ; c'était la réponse légitime à la vilenie.

J.F. - Oui, il devient urgent non seulement d'interroger l'antiracisme, mais de le faire parler. La révérence pieuse qui entoure ce prêchi-prêcha est devenue insupportable !

P.B. - Il y a une hésitation de la doxa antiraciste. L'Autre doit-il être envisagé comme le semblable ou comme le différent ?

J.F. - Mais, Bérard, ce n'est pas une hésitation, mais une confusion ! La vulgate antiraciste, c'est un alliage d'insuffisance théorique et d'arrogance rhétorique. Et en prime, l'alibi d'une morale incontestable.

P.B. - Soit. La substance de l'antiracisme est mouvante parce qu'elle est surdéterminée par des manigances tactiques, tantôt assimilationniste sur le mode républicain, tantôt différentialiste dans une perspective qu'on pourrait dire... américaine...

J.F. - Ce sont ces errements qui le rendent difficile à saisir. Je ne suis pas persuadé qu'ils soient seulement tactiques. D'ailleurs les deux discours fonctionnent côte à côte dans un agrégat extravagant de paralogismes. Mais de leur point de vue ça n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est la posture morale. La pureté des intentions est censée cautionner l'échafaudage intellectuel, comme dans le pacifisme."

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"J.F. - Vous savez... Justifiant les noyades de Nantes, le conventionnel Carrier proclamait déjà que c'était par " principe d'humanité " qu'il purgeait " la terre de la liberté de ces monstres "...Porté à l'incandescence idéologique le concept d'humanité comme n'importe quel autre peut devenir une incitation au meurtre. Il n'y a pas d'idée tolérante ; il n'y a que des comportements tolérants. Toute idée porte en elle l'exclusivisme, et les énoncés mirobolants d'aujourd'hui n'échappent pas à cette règle."

Je surligne cette partie qui relève du bon sens élémentaire mais qui, formulée si clairement, a permis de démêler des noeuds dans ma tête.

Je ne dirai jamais assez ce que je dois à ce "dialogue" de Bérard et Freund. Il restera sans le moindre doute la pierre de touche de mon passage à l'âge adulte*.

(* Félix, Brisby, on ne se moque pas!)

lundi 26 octobre 2009

Et pendant qu'on blablate...

... c'est ici que ça se passe :




C'était la minute de propagande de Rominet, gentiment relayée par notre hôtesse. Merci !

Par contre, comme je suis une grosse balance, je ne résiste pas à vous copier/coller la réaction spontanée de Clarissa : " Du plâtre sur un mur!! * morceau de guitare endiablé* Un ... REPAS!! *cri guerrier* "

Oui... je suppose que les premiers sons qui jaillirent de sa bouche furent pour se moquer de la tronche du gynéco qui venait de la mettre au monde. Mais c'est comme ça qu'on l'aime.

Tout ça pour dire que : d'accord, la musique est (probablement, pour ce que j'en sais) non-conforme au hype du jour. Et l'enthousiasme, quand on se cantonne à une position d'observateur, ça paraît facilement naïf. D'accord.

Mais pour ma part, il en faudra beaucoup, beaucoup plus pour entamer mon admiration envers ces gens-là. Ce qu'ils font, c'est en gros la seule chose à faire à présent, la seule qui ait vraiment un sens et une utilité. Alors si vous pouvez : donnez-leur du temps, donnez-leur des sous !

vendredi 23 octobre 2009

Reductio ad diversitum

Je suis un peu longue à la détente, parfois.

J'avais déjà eu du mal, ayant été élevée dans cette mentalité, à comprendre que la seconde guerre mondiale, d'une guerre entre des nationalismes (et des intérêts financiers...), avait été transformée en une guerre de la Démocratie contre le Racisme.

(Qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas: personne ne nie qu'Hitler avait une idéologie fondée sur le racisme, et je n'ai aucune admiration pour lui, ni aucun regret qu'il ait été vaincu, contrairement à certains réacoblogueurs.)

Quoiqu'il en soit, je viens seulement de comprendre qu'avec la nouvelle mise en avant perpétuelle des combattants non-blancs dans les forces alliées, on était en train de transformer ce conflit, même plus en guerre de la Démocratie contre le Racisme, mais bien en guerre de la Diversité contre le Racisme.

Ca m'a sauté aux yeux (et aux oreilles) en regardant cette vidéo:




Comme je disais... Je suis longue à la détente.

Au fait, saviez vous que quand on cherche "reductio ad" dans google, il propose aussitôt "hitlerum" pour complèter la phrase? C'est le deuxième résultat après "absurdum"...

Je me redisais, encore hier, à quel point l'universalisme européen actuel est en réalité proche des idées nazis. Nier la présence de la moindre goutte de sang étranger dans son peuple et se battre pour qu'il reste pur, ou décréter que tout le monde a du sang étranger dans ses veines et que donc les peuples n'existent pas... Je simplifie ; mais au final, dans un cas comme dans l'autres, une focalisation concentrée sur la pureté ethnique, pour en tirer des conclusions ridicules et des idéaux démentiels. Enfin, prêcher des convaincus commence (et je suis gentille) à être stérile!

Gérer la diversité...

C'est fdesouche qui le dit: L’Université Paul Verlaine-Metz va mettre en place un diplôme de «Gestion de l’égalité, de la non-discrimination et de la diversité».

Pas de panique... Enfin, si, mais tempérons la... Comme le dit un commentateur, un "diplôme d'université", ça ne vaut rien. ("Le diplôme d'établissement ou d'université (DU) est une certification créée et habilitée par une université (voir circulaire N°5 du 12 avril 1994 (RLR 540-6)). Il sanctionne un parcours de formation spécifique, créé pour répondre à des besoins locaux ou régionaux non couverts par les diplômes nationaux.")

Et donc, moi, je décerne le "diplôme non-universitaire de satire du D.U.G.E.N.D.D" (diplôme universitaire de gestion de l'égalité, de la non-discrimination et de la diversité, suivez un peu) à ce commentaire:


"Cadoudal
Commentaire Nº14 - 23/10/2009 - 10:51


J’imagine bien les examens :
- Alors, que voyez vous sur cette photo ?
- L’équipe de France de football
- Voyez vous des joueurs de couleur dans cette équipe ?
- Ils sont tous habillés en bleu.
- Que pouvez-vous dire du sélectionneur ?
- Il semble lui-même peu métissé, mais il a fait un bon recrutement.
- Pourquoi ?
- Il n’a pas sélectionné que des blancs.
- Bien. Combien de blancs voyez-vous dans l’équipe ?
- Trois
- Combien de noirs ?
- Les joueurs sont tous habillés en bleu.
- Voyez-vous des joueurs de type asiatique ?
- Les joueurs sont tous habillés en bleu, impossible de répondre.
- Que suggéreriez-vous pour améliorer cette équipe ?
- Recruter des femmes.
- Et ?
- Des homosexuels.
- C’est bien, je métisse 17/20 et 15/20 et je vous donne 16/20"

lundi 19 octobre 2009

Anticléricalisme, poissons rouges et étoiles filantes.

Je vous préviens que cette note est, comme pas mal d'autres, un prétexte pour donner un lien: vous pouvez donc aller directement à celui-ci. Il s'agit d'un billet de Sir Shumule sur les histoires de mœurs et autres plaisanteries du clergé catholique, qui m'a agréablement distraite (et donné un bon prétexte pour ne pas me mettre au boulot).

On m'a élevée presque sans contact avec la religion (chrétienne ou autre, d'ailleurs). Mes parents sont athées, ma mère penchant sur l'agnosticisme avec un peu plus de compréhension interne de la religion puisqu'elle a été très croyante jusqu'à l'adolescence. J'avais des voisins cathos chez qui je passais la moitié de mon temps libre, mais qui n'ont jamais essayé de m'éduquer dans le domaine ; d'ailleurs ils avaient assez à faire de leur propre progéniture qui est dans l'ensemble devenue athée. J'ai bouquiné des livres du genre "la bible expliquée aux enfants"... Ca s'arrêtait à peu près là. Même ma grand-mère, la seule à se dire catholique, est loin d'être un exemple de piété: la dernière fois que je l'ai vue elle a passé une heure à faire l'éloge de l'invention de la pilule (à mon âge elle était mariée, maman, et pas ravie de l'être à mon avis).

J'ai fait une expérience à environ huit ans, quand mon poisson rouge est tombé malade, en priant pour qu'il vive ou au moins qu'il ne souffre pas trop. Le lendemain en le regardant flotter lamentablement, je me suis demandée si sa mort avait prouvé quoi que ce soit. Mais non. Et me serais-je mise à croire en l'intervention divine si il avait vécu? Non. Donc ma tentation religieuse a été aspirée dans les toilettes en même temps que lui.

Comme tout le monde je suppose, j'ai rencontré des croyants qui comptaient parmi les pires tarés qui rampent sur la surface de la terre ; d'autres que j'aimerais sans hésiter avoir pour voisins. Ajoutez à cela une fascination intellectuelle pour la théologie et le tableau sera à peu près complet.

Mères chrétiennes adorables et mères chrétiennes timbrées ; curés amis de l'espèce humaine et curés enculeurs de gosses ; neuneus pro-immigration et grands penseurs ; tarés qui hurlent sur tout ce qui n'est pas un accouplement conjugal sans pilule et pédés-cathos qui fantasment sur leur mariage à l’Église... Finalement, c'est maintenant que je n'ai pas une image claire de cette religion que j'en ai l'image la plus fidèle.

De nos jours et en traînant un peu trop sur les blogs, mon principal souci est d'éviter de me frapper la tête contre les murs en lisant les réacs qui croient à un renouveau catholique qui restaurera la France. Je n'ai pas non plus l'espoir puéril que l'humanité se débarrasse de la religion, j'ai bien compris que ça n'arrivera pas, et je ne le désire même plus. Mais pour me visser les fesses sur un banc d'Eglise et me faire pleurer mes fautes, il va falloir plus que la menace du croissant.

Me convertir n'est pas une option. Je peux faire des conjonctures sur l'existence de Dieu et sur un plan intellectuel préférer certaines religions à d'autres... Mais je n'y crois pas. La raison est une chose, la foi en est une autre, et je n'ai appris que la première. J'ai l'impression qu'on ne m'a tout simplement pas stimulé dans l'enfance les zones du cerveau qui y sont liées.

Pour autant, je ne nie pas le charme des rituels: la majesté des temples, le réconfort des gestes qui ont été accomplis depuis des siècles, la beauté des mots répétés comme des formules magiques. Depuis quelques années, si je vois une étoile filante, je fais un vœu, si il faut faire un signe de croix à un enterrement, je le fais, et si j'avais de la monnaie à perdre dans une église, j'allumerais une bougie. Ado, j'avais besoin de me prouver que je n'étais pas croyante, pas superstitieuse, que je savais que c'était débile. Aujourd'hui, je me souviens qu'enfant, je le faisais, sans aucune arrière-pensée, parce que c'était joli.




A part ça, je viens de voir un cygne noir agresser un cygne gris (un "jeune", quoi) sous le regard passif de quelques cygnes blancs. J'appelle la Halde...?

vendredi 16 octobre 2009

Cara Dillon - Garden Valley



This is really not my home
Oh where are you my lovely Johnny?
I'm afraid and all alone
There is no peace for me
I'm sitting in the stranger's room
Playing at the stranger's table
Shining empty like the moon
There is no peace for me

Chorus:
But in the darkness struggle cold
I think about a garden valley
Gentle as the leaves unfold
Singing out across the bay
Distant and so far away
There is no peace for me

I'm blinded by your city lights
I wander through these fearful places
The colours fade to black and white
There is no peace for me
And these are not the friends I know
These are not their smiling faces
A desert that no-one should know
There is no peace for me

Chorus

Now I know and feel it well
Poor immigrants deep sunken feeling
Standing at the gates of Hell
There is no peace for me
Burned out by their master's greed
Cruel exile transportation
Robbed of every love and need
There is no peace for me

Chorus

lundi 12 octobre 2009

Comment je me suis convertie au foot.

Je n'ai jamais aimé le foot, ou plutôt sa surmédiatisation. Du coup, comme je suis un peu têtue, j'ai toujours eu pour principe d'en savoir le moins possible sur l'état des matchs et autres coupes du monde. Du temps où j'étais au lycée, cette ignorance bénie était souvent rompue par les discussions de mes camarades dans les couloirs ; mais cinq ans ont passé et hier elle l'a été par un concert de klaxon dans la rue... Je me suis penchée à la fenête pour assister au passage en trombe d'une douzaine de voitures, pleines d'hommes debout à moitié sortis par les vitres qui faisaient flotter des drapeaux algériens parfois énormes. Le pire est que ça ne m'a même pas surprise.

Et encore, chez moi ces patriotes sont visiblement de douces créatures, puisqu'ils se contentent de s'exposer à un sacré carambolage, alors que ceux de Marseille...

Je pense donc que je vais commencer à me tenir au courant des actualités footballistiques, histoire de ne pas être prévenue, dans cinq ans, par un incendie improvisé.

samedi 10 octobre 2009

Quelqu'un a du feu?

Il y a eu deux affaires assez drôles, ou sidérantes, ça dépend de l'angle sous lequel on les regarde, ces derniers temps.

D'abord celle du match de foot: amusante, mais pas plus importante que ça, parce que le fait que les musulmans et les gays sont des ennemis héréditaires ne peut surprendre que les journalistes et autres grands naïfs.

Mais en ce qui concerne l'affaire Polanski-Mitterand, c'est plus grave, parce qu'il ne s'agit pas juste des élites en butte à une réalité contrariante. Il s'agit des élites tentant de défendre des hommes qui représentent, de nos jours, des ogres, des monstres. Est-ce qu'ils font le pari que le peuple déteste plus les fachos que les pédos ? Est-ce qu'ils se posent encore cette question saugrenue de ce que pense le peuple ?

J'ai envie de leur crier dans les oreilles, "Qu'est-ce que vous faites ? Vous voulez que Marine Le Pen gagne des élections, c'est ça ? Etre cyniques, c'est tout ce que vous savez faire et vous ne le faites même pas correctement ?"

Je déteste l'incompétence.




Mais peut être qu'il faut juste renoncer à comprendre certaines choses. Je renvoie à une note du Bal des Dégueulasse, découverte grâce à Flavius, sur la dissociation des modernes. Ce passage en particulier remporte toute mon adhésion:

"J'ai déjà répété moultes fois que l'actualité dépassait mon imagination. En fait, elle me dépasse complètement. Je ne peux même plus rationaliser ce que je vois, ce que je lis. D'un dégoût spécifique et argumenté, je retombe parfois dans mon malaise diffus d'avant-le-blog."

Il est difficile de se défendre contre une telle hydre, dont les têtes se contredisent les unes les autres, s'entre-dévorent régulièrement.

Merci Mehmet!




Il est devenu courant d'entendre dire, ici et là, que ce sont les musulmans qui sont à l'origine de la Renaissance Européenne. Discours qui a le don de faire saigner les oreilles et qui souvent, s'accompagne de variantes plus ou moins polies, comme "sans nous vous boufferiez avec les doigts dans vos étables" et autres "soyez reconnaissants bande de fachos".

Aujourd'hui donc, je vais prendre un risque en écrivant: ce n'est pas à 100% faux. Non, ne brisez pas déjà votre écran: c'est à 99% faux, et le pourcent restant est assez drôle.

En France, nous considérons en général que le début de la Renaissance date de la prise de Constantinople (l'actuelle Istanbul), en 1453. Celle-ci a été conquise par Mehmet (ou Mehmed) II le Conquérant, qui l'a arrachée à l'empereur Constantin XI Paléologue (supposé être mort épée à la main pendant l'assaut).



Constantinople était la capitale de l'Empire romain d'Orient, la "Nouvelle Rome". Quand elle tombe, c'est l'empire Byzantin qui achève d'agoniser. Mehmed II, pour fêter une si belle prise, s'envoie un petit cocktail, puis, "suivant la tradition", ordonne de mettre à sac la ville pendant trois jours. Une partie de la population est taillée en pièces ; après quelques heures de boucherie et de viols, les soldats sont un peu plus détendus, et décident de plutôt vendre le reste comme esclaves. (La seule estimation que j'ai trouvée est de 4000 morts et 25000 esclaves.)

Sainte Sophie devient une mosquée. Quant à la bibliothèque, difficile d'être sûr de son sort: certains disent que Mehmet l'a fait brûler, d'autres parlent d'un incendie cette année là mais sans en mentionner la cause, d'autres racontent que c'est un successeur de Mehmet qui l'enflamma dans un accès de piété.



On peut noter que l'Europe n'aura pas fait le moindre effort pour défendre l'empire Byzantin, qui lui servait pourtant de "tampon" contre les attaques des musulmans. Les catholiques et les orthodoxes avaient eux même passé pas mal de temps à se massacrer gaiement et à mettre en feu des bibliothèques dans les siècles précédents.

Mais bref, j'en arrive à ce qui nous concerne: pour fuir le Vivre Ensemble et la Dhimmiversité, les savants grecs prennent leurs jambes à leur cou, et s'enfuient en Italie (et en France, et en Allemagne) avec leurs merveilleux manuscrits antiques, l'impressionant contenu de leurs cerveaux, et, en fin de compte, l'ultime héritage d'une civilisation.

Et c'est de cet apport, dit-on, qu'est née la Renaissance.

C'est une simplification. Les savoirs antiques étaient pour une bonne part déjà présents en Europe, en Italie on parlait de Renaissance depuis la fin du XIVe... Un phénomène aussi important n'a pas une date de naissance précise ni une seule cause, bien sûr. Mais ce lien de cause à effet existe cependant.

Evidemment, de "les musulmans ont fait fuir des savants qui ont contribué à la Renaissance" à "L’islam a ouvert la voie à la Renaissance et au Siècle des Lumières en Europe", il y a un gouffre, que certains franchissent d'un pas léger et dansant.

Voici mon conseil: la prochaine fois qu'on vous dira "les musulmans ont provoqué la Renaissance Européenne", rajoutez: "Oui, sans le faire exprès." Moi en tout cas, ça m'aide à faire passer la nausée.

"Super bain de sang, les gars, on récupère les savants à qui vous avez foutu une trouille bleue, merci pour tout et à la prochaine!"

La prochaine risquant d'être l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, je devrais peut être arrêter de faire la maligne...

vendredi 9 octobre 2009

La voix d'Hawaii

Tribune libre de Brisby la souris.

Hawaii est un cas d'école, presque une caricature de ce que signifie l'universalisme et le métissage "forcé" de toute la planète. Un peuple qui ne demandait rien à personne mais qui avait le tort de posséder une terre paradisiaque, et dont les rivages sont maintenant défigurés, la langue en voie de disparition, les traditions déformées pour convenir aux goûts des Occidentaux, qu'ils soient là pour une semaine ou pour la vie.
Hawaii est trop petite pour tous ces amateurs de baignade et de noix de coco, pour tous ces gens qui mangent, boivent, consomment et jettent ensuite plusieurs millions de tonnes de déchets par an. Hawaii, lentement, se transforme en décharge.



Israel Kamakawiwo'Ole était un musicien hawaiien né en 1959.


Lui-même l'un des rares Hawaiiens de pure souche, il s'est battu toute sa vie pour sauver le peuple et la culture hawaiienne de l'extinction.


Voici une traduction partielle de sa chanson "E Ala E" :


Nous, les voix derrière le visage

De la nation hawaiienne, de la race hawaiienne

nous levons pour la justice, le jour est venu

pour notre peuple de faire front


Le temps de se comporter en alamihi* est terminé

Le pouvoir du peuple est dans le piko*


Nous, les guerriers nés pour vivre

De ce que la terre et la mer peuvent nous donner

Défendons le droit d'être libres, que nous avons reçu à la naissance

Le droit de donner la liberté à nos enfants.


* Alamihi : Un lieu commun à Hawaii consiste à dire que les Hawaiiens de souche se comportent comme des crabes "alamihi" dans un seau : dès que l'un grimpe à la paroi pour sortir du seau, un autre le tire vers le bas pour l'empêcher d'accéder à une liberté que lui n'a pas.

Article wikipédia, en anglais, sur ce comportement

Article en anglais, très intéressant, critiquant l'attribution de ce comportement au peuple hawaiien


* Piko : Eléments de la spiritualité hawaiienne, les "piko" sont des centres d'énergie dont les deux plus importants sont le nombril (symbole de la naissance dans le monde physique et de la lignée) et le haut de la tête (symbole de la liaison avec le monde spirituel ou "aumakua").


Egalement surnommé "Iz" ou "Brother Iz", il était adoré non seulement des Hawaiiens, mais de nombreux fans à travers le monde, qui le qualifiaient de "gentil géant", en référence à son poids.

Il est décédé le 26 juin 1997, d'une maladie respiratoire liée à son obésité. Le jour de ses funérailles, auxquelles assistèrent plus de 10 000 personnes, les drapaux de l'Etat d'Hawaii furent mis en berne sur les bâtiments fédéraux.

Deux jours plus tard, comme on peut le voir à la fin de cette vidéo, ses cendres furent dispersées dans l'Océan Pacifique.


Sous toutes les vidéos de ses chansons, on peut voir des commentaires d'Hawaiiens jeunes et moins jeunes que son message continue à inspirer et qui croient encore qu'un jour, leur peuple retrouvera toute sa dignité.

vendredi 2 octobre 2009

Des goûts et des couleurs, on ne discutait point.

Cette petite note est un hommage à cette info de Desouche, elle même tirée de ce courrier des lecteurs. (En outre, elle vous permet d'admirer mes talents de graphiste et ma maitrise de paint.)

jeudi 1 octobre 2009

Reconnaitre l'ennemi.

"Alors viendra le moment de la décision, celui de la reconnaissance de l'ennemi... Ce sera le sursaut ou la mort. Voilà ce que je pense."

Julien Freund ; je vous renvoie vers la dernière note de Didier Goux pour retrouver cette phrase dans son contexte.

J'ai dit dans mon premier post que j'étais bisexuelle. Je ne compte pas en discuter plus avant ; je le mentionne uniquement parce qu'il me paraît intéressant que malgré cela je sois devenue une réac. En fait, je suis convaincue que cela m'y a predisposée.

D'abord parce que, ne pouvant pas être accusée d'homophobie (quoique, certains en seraient capables), j'ai pu réfléchir librement à ce sujet: est-ce moral, est-ce naturel, est-ce génétique? Etc. Cela m'a permis de réaliser que les hétérosexuels n'avaient plus le droit à la même liberté de pensée sur ces sujets. Quand j'ai compris jusqu'où ça allait, le réveil a été brutal.

Plus important, cela a constitué un des premiers éléments de mon identité que j'étais clairement capable de nommer comme tel. Cela m'a permis de comprendre que notre identité se définit par rapport à un groupe, à partir d'un Nous et un Eux, et non de manière abstraite ; abstraite dans l'universalisme ("je suis citoyen du monde", "je suis juste humain"), ou abstraite dans l'individualisme ("je suis unique et je ne me définis par rapport à personne"). Cela m'a fait prendre conscience d'autres vérités de bon sens: un individu aime vivre avec des gens qui lui ressemblent.

Ensuite, cela m'a donné une certaine résistance aux insultes. Se faire traiter de déchet de l'humanité marque une fois, deux fois... dix fois: et puis plus rien. (A ce sujet, il serait très intéressant d'analyser comment les homos passent leur temps à se qualifier entre eux de pédés, un peu comme les noirs-américains se traitent de "nigger" mais ne l'acceptent pas dans la bouche d'un blanc.) Et quand un jour ce sont les qualificatifs de "raciste" ou de "facho" qui se mettent à pleuvoir, cela fait longtemps qu'on a appris à prendre ce genre d'insultes comme des compliments involontaires de la part du chimpanzé qui les assène.

Je voulais en arriver à cela: depuis pas mal d'années, j'ai des ennemis. Pas dans ma rue au quotidien comme certaines, heureusement, mais du moins sur le plan idéologique, symbolique. Je ne fais pas allusion aux gens qui pensent que le mariage doit rester une affaire d'hétéros, non, ce sont de petits joueurs. Je parle de ceux qui ne me considèraient pas comme humaine. Je ne dis pas cela pour le pathos: c'est une chance que j'ai eu, une leçon de réalisme.

Car beaucoup de mes compatriotes pensent que l'on choisit ses ennemis. Que si on ne veut pas en avoir, on n'en aura pas. Que tout conflit sera résolu par, au choix: la raison, le progrès, la tolérance, le dialogue... L'idée que d'autres pourraient les considérer comme des sous-hommes, pourraient souhaiter leur disparition et voir le futur en termes de guerres et de conquêtes leur est purement inconcevable. Je soupçonne que leurs esprits s'arrêteraient net, paralysés, s'ils venaient à le soupçonner: car dans notre mentalité, le combat est impossible, l'individu doit l'éviter de toutes ses forces, le nier, le refuser, le fuir, jusqu'au suicide si nécessaire.

Je vous renvoie encore à Freund, magistral, cette fois par intermédiaire du blog de Hank.

Est-ce que j'exagère? Je ne crois pas. Je me souviens avoir réussi à convaincre un proche d'au moins examiner la possibilité qu'un autre peuple nous remplace sans que nous laissions de traces: il m'a répondu qu'il faut fuir. Et si on ne le peut pas ou qu'on ne le veut pas? Alors, disparaître. Au nom de "nos principes". (Certainement pas les miens, d'où les guillemets.) Oui, juste comme ça. Comme des moutons qui pensent que le tranchoir du boucher n'est là que pour décorer, et que de toute manière, protester, ce n'est pas très poli.

L'avantage d'avoir déjà eu des ennemis, c'est de savoir reconnaître et accepter une déclaration de guerre.

Une fois de plus je parle de l'Islam, car il nous adresse beaucoup de déclarations de guerre, et j'aimerais que mon entourage les prenne enfin au sérieux. Mais le fait que ce soit l'Islam est accessoire. Ce n'est que l'opposant le plus visible pour le moment.

C'est vrai, un Islam conquérant s'est levé qui progresse comme un tsunami et qui ravale les pays musulmans qui avaient commencé à lui échapper. Mais cela n'explique pas pourquoi nous l'avons laissé faire en Europe: et tant que nous n'aurons pas répondu à cette question, si nous chassons cet ennemi, un autre le remplacera.

Quelque soit la population qui nous remplace, quelque soit la culture qui noie la nôtre, ce ne sera jamais que le symptôme le plus évident, et non la cause du mal. Ce que font les musulmans en ce moment, ce que d'autres pourraient faire à leur place, c'est tout simplement prendre avantage de la faiblesse dans laquelle nous a plongé notre propre idéologie. Les vautours qui vont se partager notre carcasse ne sont pas nos assassins: nous avons commis un suicide.