Pour toutes questions, félicitations, menaces de poursuites judiciaires : clarissalarate a gmail point com

lundi 29 novembre 2010

La phrase du soir... ou de la nuit

Vous pouvez l'entendre ici...

"Le suédois Jimmie Akesson, 31 ans, l'autrichien Heinz Christian Strache, 41 ans, la hongroise Krisztina Morvai, 45 ans, le hollandais Geerts Wilders, 47 ans, tous jeunes, tous xénophobes, mais tous notables sans histoires."

Vous l'aurez compris, qu'on les traite de xénophobes, c'est une chose, ils ont l'habitude. Mais les traiter de jeunes ! Entre 41 ans et 47 ans ! Les journalistes veulent vraiment les pousser au suicide...

dimanche 28 novembre 2010

Médaille de la plus belle balle dans le pied

Je regardais cette vidéo, quand quelque chose a attiré mon attention... Et comment !

L'espace de deux secondes, de 1:08 à 1:10...



L'affiche de l'opposition : "Nous sommes tous des étrangers criminels". Eh oui. N'est-ce pas magnifique ? Car je comprendrais le slogan "nous sommes tous des étrangers", qui pourrait peut-être avoir un impact (qui ne se sent pas étranger, différent, isolé ?). Mais je parie que la majorité des gens, quand on leur dira qu'ils sont des étrangers criminels, réagiront par un "Heuuu..." de bon aloi.



(Vous noterez que l'affiche dit non au projet et au contre-projet : c'est parce que les deux sont en réalité proches l'un de l'autre, si j'ai bien compris.)

J'ai décidé de chercher un peu plus de renseignements sur internet, pour vérifier que ce n'était pas un faux, tellement je trouvais ça énorme. Je tombe sur cet article de Rue 89 sur l'homme par qui ces affiches sont venues.

C'est le même homme qui a fait bâtir un minaret sur son toit après leur interdiction... Et le même est aussi responsable du slogan "les moutons votent UDC" (blague par rapport à la célèbre affiche de l'UDC, les moutons blancs chassant un mouton noir).

Donc, résumons : il s'empresse d'enfreindre une loi après son vote ; il traite les gens de moutons ; il leur demande de s'identifier à des criminels.

Il serait payé par l'UDC qu'il ne pourrait pas faire mieux, je crois.

Si vous continuez à regarder la vidéo, vous pourrez apprécier toute l'éthique de TV5MONDE. Évidemment, l'udc se fait traiter de xénophobe (à deux reprises, de manière tout à fait nonchalante). Evidemment aussi, le témoignage de soutien au projet est celui d'une vieille dame qu'on entend difficilement et qui parle d'étrangers qui entrent dans les villas pour tuer les gens, tandis que le refus est représenté par un jeune homme qui s'exprime clairement et posément. (Qui a probablement répété son discours, d'ailleurs).

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Toujours sur le même sujet, un article très sympathique.

"L’acceptation de l’initiative de l’UDC sur le renvoi des étrangers criminels constitue une grave offense pour la population immigrée en Suisse"

C'est vraiment trop méchant.

"Cela ne facilitera pas la cohabitation future."

Attention hein, maintenant, si les étrangers commettent des crimes, ce sera parce-qu'on menace de les renvoyer s'ils en commettent.

"Avec cette décision, presque un quart de la population totale de la Suisse devient l’objet de soupçons"

Un quart. Wahou.

Chiffre à part, cette phrase est ridicule. N'importe quel loi est offensante parce qu'elle sous-entend que tous les citoyens ne se comportent pas de manière irréprochable. Les lois contre le viol font de 50% de la population française l'objet de soupçons. Les professeurs qui arpentent la salle pendant un devoir sont offensants, parce qu'ils sous-entendent que des élèves pourraient être en train de tricher. Les fouilles de sacs sont offensantes, parce qu'elles veulent dire que quelqu'un pourrait être un terroriste. Les radars sur la route sont offensants... Et à chaque fois que je fais sonner un portique et que le vigile vient vers moi, je lui hurle dessus et je proteste, car cela m'offense beaucoup. Je m'arrête là. Les gens qui s'indignent dès qu'on les soupçonne de quelque chose, ça m'agace.

"dont l’image va pâtir dans le monde."

Encore plus boycottés qu'avant par les pays musulmans ?

"Ce vote ouvre une querelle pour des années à Berne sur la manière dont le texte devra être mis en application"


Pfiou, voter des lois c'est trop compliqué, après faut les appliquer.

"Au final, les partisans de l’initiative risquent bien d’être frustrés lorsqu’ils constateront que la Suisse ne peut pas expulser les étrangers comme le texte de l’UDC le demande."

De toute manière VOUS POURREZ PAS. C'EST PAS POSSIBLE. PUISQU'ON VOUS LE DIT. NA.

"Beat Meiner estime ainsi urgent d’entreprendre une démarche concrète pour stopper les dérives du droit d’initiative. Les autorités devraient examiner avant la récolte de signature si les initiatives populaires violent ou non la constitution et les droits humains."

Ah bah oui, un peuple aussi entêté à voter comme il le souhaite, tu m'étonnes qu'il devient urgent d'arrêter cette dérive.

samedi 27 novembre 2010

Rien à battre.

Quand on met en évidence l'immigration de peuplement en France (sa violence, ou sa simple existence), on se retrouve souvent face à des allogènes qui clament fièrement : "Vos ancêtres n'avaient qu'à pas nous coloniser". Certains le présentent comme une sorte de compensation financière que nous leur versons, d'autres comme une expiation morale, d'autres carrément comme une vengeance de leur part. Loi du talion. Terre pour terre, colonisation pour colonisation. Et je comprends parfaitement leur jubilation. Ils sont excités, on le serait à moins : conquérir un pays si ancien, si (autrefois) puissant, contre lequel on a des comptes à régler, et tout cela sans même risquer sa vie, c'est certainement jouissif.

Mais cet "argument" me laisse de marbre. Mon propre grand-père aurait pu aller tuer leur grand-père, violer leur grand-mère, et piller leur village que ça ne changerait rien. J'en serais navrée. Je désapprouverais ces actes. Mais je ne m'en excuserais pas, parce que je n'ai rien fait de mal. Et surtout, ça ne me pousserait pas à leur céder le moindre bout de terrain, ni symbolique, ni concret.

Alors que ce soit dit, une bonne fois pour toutes : mes ancêtres ont colonisé les vôtres, et je n'en ai rien à battre.

Dans le même ordre d'idée, j'adhère tout à fait à ce que dit Didier Goux ici.

mardi 23 novembre 2010

Immigration et consumérisme

Rominet (autrefois Félix le chat) a la vilaine manie de laisser des commentaires largement assez longs et intéressants pour mériter d'être des notes de blogs... Avec son accord, je récupère donc celui-ci pour le mettre à sa juste place. C'est donc une :

Tribune libre (dans les limites raisonnables de la liberté d'expression) de Rominet.


Je pense [que le consumérisme] est une des raisons majeures [à l'immigration massive]. Le temps où on organisait l’immigration afin de faire pression à la baisse sur les salaires est terminé, à présent de toutes façons du boulot y’en a plus, ils les font venir pour consommer.

Les CPF sont d’excellents consommateurs, et ils consomment notamment beaucoup de merdes : gadgets divers et variés, conneries à la mode, junk food, bulle des mille et un produits hallal industriels, etc.
Or, le marché de la merde est un marché très juteux.
Là où les anciens consommateurs font défaut, les CPF eux achètent à tour de bras, on peut leur refiler n’importe quelle verroterie, il y a des profits formidables à faire sur leur dos.

Pourquoi les anciens consommateurs font-ils défaut ? Trois raisons d’après moi :

- La classe moyenne FDS est ratissée, c’est fini, elle n’a plus les moyens de consommer à outrance. C’est elle qui crache au bassinet pour supporter tout le monde, les très riches, les très pauvres, tout le monde lui bouffe sur le dos. Jusqu’à présent elle continuait de consommer grâce à Cofidis, mais c’est de moins en moins possible.

- La classe moyenne FDS commence à se conscientiser par rapport au consumérisme forcené. Pas assez, pas assez vite, on ne transforme pas du jour au lendemain la petite cadre du tertiaire shopaholic en vieux sage adepte de la simplicité volontaire… mais l’idée commence à traverser la société, et à devenir un phénomène. Les gens ont les dents du fond qui baignent, ils n’en veulent plus de toutes ces conneries, ils commencent vraiment à piger que tout ça ne les rend pas heureux. Surproduction généralisée. Je me souviens d’un article, il y a un mois ou deux, dans un journal de référence lambda, citant un expert ordinaire issu d’un organisme à acronyme : ” – Qu’est-ce que traduit ce ralentissement de l’inflation sous-jacente ? – Qu’il y a un excédent d’offre par rapport à la demande. Les capacités de production sont sous-exploitées : leur taux d’utilisation est historiquement bas. Les entreprises disposent de marges de manoeuvre en termes de production sans investir.” Ite missa est.

- La classe moyenne FDS, relativement aux populations arrivant d’Afrique, est raisonnablement éduquée, prudente, rationnelle. C’est la crise, on ignore si on pourra payer les études des gosses, donc on arrête d’acheter des conneries.

Donc nos zélites ont vite fait le calcul : il faut trouver de nouveaux débouchés pour vendre les conneries. D’où l’importation massive de consommateurs faciles à berner, qui consommeront avec l’argent des impôts de la classe moyenne FDS, via les allocs. La boucle est bouclée.
Si on ajoute à ça la croissance induite par les capuchards de banlieues (assurances, sécurité privée, remplacement et reconstruction des biens dégradés ou détruits, etc.), c’est du tout bon.


Je me permet d'y ajouter une partie d'un autre message, en réponse à l'objection : pourquoi donc les faire venir pour qu'ils consomment, on ne pourrait pas la leur envoyer à domicile, la merde ?


Vous ne voyez pas la différence entre le consommateur africain en France, matraqué de publicité omniprésente, financé par les allocs donc en mesure d’acheter, déculturé et programmé pour suivre n’importe quelle mode, ne pouvant pas faire un pas sans tomber sur un lieu de consommation à enseigne géante… et son homologue vivant dans un village à deux cent bornes de Bamako ?

Du reste, je n’ai jamais prétendu que la recherche de nouveaux consommateurs abrutis était la seule raison. Je pense que c’est une des raisons majeures, il y en a d’autres.

De manière générale je ne suis pas super convaincu par la théorie d’un grand complot idéologique, homogène et universel, mené par telle ou telle obscure puissance à majuscule.

dimanche 21 novembre 2010

Pat Condell et les Dupont

Je n'aime pas toujours Pat Condell, mais dans sa dernière vidéo, il s'est surpassé :



Compte tenu du débit très rapide, la performance est plus agréable à regarder si votre niveau en anglais vous permet de vous passer des sous-titres. Les autres auront peut-être besoin de faire des pauses pour tout lire.

La partie qui me plaît le moins, au milieu d'un message très énergique sur la liberté d'expression, est celle sur le traitement des femmes par l'Islam, à cause de son ethnocentrisme acharné. Mais si on considère que Condell ne se préoccupe que de ce qui se passe en terre occidentale, alors je suis d'accord avec lui. Ethnocentrisme chez soi, relativisme à l'échelle du monde : je n'ai pas encore trouvé mieux.

En outre, je comprends qu'on se focalise sur le sort que l'Islam fait aux femmes : c'est, aux yeux de l'occidental moyen, le plus voyant, le plus choquant, le plus facile à rejeter. Cependant, une fois que l'on progresse dans la connaissance de l'Islam, on découvre de nombreuses autres raisons de le bouter hors de nos frontières : le traitement qu'il réserve aux dhimmis ou aux athées, la manière dont il efface à jamais les cultures conquises, son idéologie de violence, sa méconnaissance du moindre individualisme, son mépris de la raison humaine... Je pense que vous pouvez continuer la liste sans moi. En un mot comme en cent, mais Pat Condell ne l'exprime pas trop mal, l'Islam n'est pas une religion qui a pour défaut oppresser les femmes. L'Islam est un fascisme qui se fait passer pour une religion.

Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, voilà une chose qui m'a fait rire aujourd'hui : les rues de Rezé qui ont été renommées.

8h du matin, Mme Dupont sort de chez elle pour partir au travail, accompagnée de son mari. Elle se frotte les yeux. Trois fois.

"Marcel, le nom de la rue n'aurait pas changé ?
-Tiens, tu as raison... Le maire a du choisir un nouveau nom par signe de respect envers nos concitoyens musulmans...
-Tu crois ?
-Mais oui, certainement pour protester envers les attaques nauséabondes dont ils sont victimes ! Allah-Akbar, ça veut juste dire Dieu est grand, tu sais bien, on l'a même écrit sur une église, alors tu penses, c'est que c'est parfaitement acceptable pour les chrétiens...
-Mais... Mais je suis athée, moi... Je trouve ça un peu bizarre comme nom de rue...
-Arrête donc de râler et monte dans la voiture, je vais finir par croire que tu es raciste !"

Le soir venu...

"Tiens, le nom de la rue est revenu à la normale ?
-Oh, arrête ça, s'écrie M.Dupont furieux. Tu sais bien que ce n'était pas un vrai changement, ce sont des sales petits nazis qui ont procédé à cette mascarade pour essayer de faire monter les tensions entre les communautés !
-Je n'y comprends plus grand chose...
-Mais ils n'y arriveront pas, tu m'entends ? Hors de question ! Je ne suis pas raciste, et je ne le serai jamais, la diversité est une richesse !
-Tiens, à propos de ça, la boucherie a changé de propriétaire. C'est du halal maintenant, il faudra trouver nos côtes de porc ailleurs.
-QUOI ?
-Marcel, du calme, tu es tout rouge...
-Je... Non, ce n'est rien... Je suis tout à fait pour le halal... Ca fait moins souffrir l'animal, j'ai lu ça quelque part.
-Ah ? Ca tombe bien, je crois qu'ils ont aussi une rue pour ça..."

samedi 20 novembre 2010

De l'indifférence.

Après avoir terminé d'écrire ce message, j'ai pris conscience qu'il pouvait ressembler à un sermon, et à un sermon adressé nommément à Marie-Thérèse Bouchard et à certains de ses commentateurs. Je ne vais pas le réécrire pour ne pas risquer d'offenser des "sensibilités", alors je le dirai une seule fois : ce n'est pas mon intention. Je ne veux donner de leçon de vie à personne. Chacun voit le monde et les moyens de l'affronter à sa manière : voilà la mienne.

Aujourd'hui, je suis allée lire le dernier message de Marie-Thérèse Bouchard, dont je ne suivais plus le blog depuis un moment. Elle avait écrit des textes que je trouvais très bons, et bien sûr c'était agréable de voir une fille de ma génération dans la "réacosphère" (si c'en est bien une, mais je suis bien placée pour savoir que c'est parfaitement possible). Mais pendant une longue période, ses messages ne m'intéressaient plus. Et à vrai dire, son dernier message ne m'intéresse guère plus. Elle y dessine une galerie de personnages qui est peut-être fine et acerbe, mais voilà : je ne fréquente pas de faux-cathos-tradis. Je ne fréquente pas d'étudiants des grandes écoles de commerce. Les petits anarchistes qui font des AG ? Oui, je vois mieux, et cela fait longtemps que moi-même, je les caricature pour le plaisir de mes camarades.

Elle parle un peu des étudiants et des professeurs de lettres et autres sciences humaines, et c'est un sujet que je connais bien. Est-ce qu'il y a un formatage idéologique ? Certainement. Est-ce qu'il s'agit d'une bande de crétins sans culture, sans esprit, sans passion ? Non. Surtout parmi ceux qui sont au niveau bac +3 ou +4. Est-ce que malgré tout, il y a des étudiants, des professeurs que je méprise ? Bien sûr. Mais je suis comme ça, un peu méprisante. Malgré cela, j'ai envie de défendre ce que j'ai connu : des professeurs d'une grande culture, préoccupés de la réussite de leurs élèves, consternés par l'état de l'éducation (qui autrefois, était "l'instruction", nous a un jour rappelé l'un d'eux) en France. Des élèves qui affrontent un système décourageant et des perspectives d'avenir dégueulasses, et qui malgré cela veulent lire, écouter, savoir, comprendre.

Mais je ne suis pas venue défendre ma chapelle universitaire. Chacun rencontre les étudiants et les profs qu'il veut ou peut : chacun les juge comme il le souhaite.

J'ai eu envie d'écrire à cause de ce mot "d'indifférence" que je retrouvais dans le discours de Marie-Thérèse et de plusieurs de ses commentateurs. L'indifférence, ses motifs (la médiocrité des français, la futilité de la lutte), ses conséquences (l'exil, le renoncement moral).

Comment se peut-il que je sois autant en opposition avec ce discours ? Pourtant, je suis indifférente, moi aussi. Vraiment. Je m'en fiche. De ce qui arrive. De ce qui arrivera.

J'ai deux pôles opposés. Il y a mon microcosme : ma famille, mes amis, mes œuvres préférées. Ma vie. Mes enfants, un jour. Rien d'autre ne compte pour moi. Le monde peut disparaître dans les flammes - je me fiche du monde.

Et il y a le macrocosme : l'univers, l’immensité du temps et de l'espace. Pas Dieu, peut-être que s'il y avait un Dieu, ça changerait les choses, mais même s'il y en a un dans l'univers, il n'y en a pas dans ma tête. Pour moi, l'univers, c'est ce vide infini, qui inspire en général cette réaction : nous ne sommes rien. Rien n'a d'importance.

Au milieu de cela, il y a ma civilisation, mon continent, ma langue, ma culture, mon peuple. Tellement plus grand que la bulle privilégiée que je veux protéger à tout prix. Tellement plus petit que l'univers. Mais c'est mon monde, et il est important pour moi parce que c'est dans ce monde que je veux élever mes enfants, et qu'ils élèvent leurs enfants. Il est important parce que mes ancêtres ont voulu que j'y vive, et que je le protège. Et parce que oui, je l'aime, profondément. Mes parents ont cru nous élever sans religion : ils se sont trompés. Les livres, le savoir, le génie occidental étaient leur religion, même s'ils l'ignoraient. Et je défendrai tout cela comme un fidèle défend son Église : mais si je dois choisir entre ma famille et mon temple, le choix est tout fait.

A grande échelle, rien n'a d'importance. A l'échelle de ma vie, il n'y a qu'une poignée de personnes et de livres qui ont de l'importance. Cette contradiction reste dans mon esprit en permanence, et c'est par rapport à elle que je pèse tout.

A ce stade là j'imagine que beaucoup ont déjà cessé de me lire, et parmi ceux qui restent, beaucoup écarquillent les yeux en se demandant ce que j'ai bu, et d'autres soupirent en me voyant débiter de telles platitudes.

Ce sont effectivement des platitudes philosophiques, mais l'application pratique de cette philosophie est très utile, très concrète. C'est simple : maintenant, chaque nouvelle ignominie dont j’entends parler, chaque nouvelle absurdité que je remarque autour de moi, me fait rire. Elle me fait rire parce qu'elle n'a pas d'importance. Dans un siècle, nous aurons perdu et tout ce pour quoi nous avons combattu sera mort et enterré. Ou bien nous aurons gagné, et ces injustices affreuses, cette propagande grotesque, feront s'étonner ou s'amuser les lecteurs du XXIIe siècle. Dans un cas dans l'autre, tout cela n'aura bientôt plus d'importance.

Alors bien sûr, tout cela n'est ni théorique ni amusant pour la gamine de 12 ans qui s'est fait violer et dont l’agresseur a pris 5 ans dont 2 avec sursis. Mais je pense que nous avons le droit d'en rire, non, nous devons en rire. Nous devons en rire, avec mépris, avec colère, et avec indifférence.

Le rire n'est pas une chose insignifiante : c'est une arme indispensable pour supporter la vie, pour affronter le monde, et garder sa santé mentale. Le monde a toujours été laid, le monde a toujours été affreux, cruel, décevant, médiocre. Vivre a toujours été une souffrance. Et cela fait longtemps que des hommes prônent la solution que je prône à mon tour : apprécier la beauté que l'on peut, et rire de tout.

Voilà ce que j'aurais pu dire en une phrase, mais il fallait l'expliquer : l'indifférence est une bonne chose, parce qu'elle amène le calme. Le détachement est essentiel, parce qu'il permet de rire - ou plutôt, le rire permet ce détachement.

Si dans l'indifférence vous êtes encore en colère, il me semble que quelque chose cloche.

Si parce que vous êtes indifférents, vous renoncez, c'est votre choix. Mais pas le mien.

Qui peut savoir ce qui fera basculer les choses ? Aucune idée. Mais elles basculeront. Elles basculent toujours. Dans le sens que nous espérons ? Peut-être pas. On peut être indifférent, et pourtant coller des affiches, distribuer des tracts, préparer des élections, se débattre. On peut être indifférent et pourtant, comme je le fais, essayer encore de parler, de dénoncer, d'analyser, de rire et de faire rire. Peut-être, juste peut-être, que nous pourrons sauver ce monde (ou plutôt, lui donner un sursis). Ce monde qui n'a pas d'importance et qui compte plus que tout.

Malgré ce dernier paragraphe, quand je parle de "renoncer", je ne parle pas du fait d'abandonner la lutte politique (sous quelque forme que ce soit). Je ne parle pas non plus du fait de s'exiler (que ce soit dans un autre pays ou dans un coin tranquille de France). Faire passer en premier son temps, son plaisir, sa sécurité, ses proches : c'est tout à fait ce que je préconise.

Je parle de ce renoncement intérieur, existentiel, total. De cette résignation qu'exprime Marie-Thérèse en conclusion de son message, et que beaucoup partagent certainement.

De quoi avez-vous peur ? D'être ridicules ? Nous le sommes tous. De ne servir à rien ? Bien sûr. De la défaite ? La défaite n'a pas d'importance.

Vous avez découvert l'indifférence, je vous en félicite. Arrêtez de chialer, et riez un peu, maintenant.