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samedi 20 novembre 2010

De l'indifférence.

Après avoir terminé d'écrire ce message, j'ai pris conscience qu'il pouvait ressembler à un sermon, et à un sermon adressé nommément à Marie-Thérèse Bouchard et à certains de ses commentateurs. Je ne vais pas le réécrire pour ne pas risquer d'offenser des "sensibilités", alors je le dirai une seule fois : ce n'est pas mon intention. Je ne veux donner de leçon de vie à personne. Chacun voit le monde et les moyens de l'affronter à sa manière : voilà la mienne.

Aujourd'hui, je suis allée lire le dernier message de Marie-Thérèse Bouchard, dont je ne suivais plus le blog depuis un moment. Elle avait écrit des textes que je trouvais très bons, et bien sûr c'était agréable de voir une fille de ma génération dans la "réacosphère" (si c'en est bien une, mais je suis bien placée pour savoir que c'est parfaitement possible). Mais pendant une longue période, ses messages ne m'intéressaient plus. Et à vrai dire, son dernier message ne m'intéresse guère plus. Elle y dessine une galerie de personnages qui est peut-être fine et acerbe, mais voilà : je ne fréquente pas de faux-cathos-tradis. Je ne fréquente pas d'étudiants des grandes écoles de commerce. Les petits anarchistes qui font des AG ? Oui, je vois mieux, et cela fait longtemps que moi-même, je les caricature pour le plaisir de mes camarades.

Elle parle un peu des étudiants et des professeurs de lettres et autres sciences humaines, et c'est un sujet que je connais bien. Est-ce qu'il y a un formatage idéologique ? Certainement. Est-ce qu'il s'agit d'une bande de crétins sans culture, sans esprit, sans passion ? Non. Surtout parmi ceux qui sont au niveau bac +3 ou +4. Est-ce que malgré tout, il y a des étudiants, des professeurs que je méprise ? Bien sûr. Mais je suis comme ça, un peu méprisante. Malgré cela, j'ai envie de défendre ce que j'ai connu : des professeurs d'une grande culture, préoccupés de la réussite de leurs élèves, consternés par l'état de l'éducation (qui autrefois, était "l'instruction", nous a un jour rappelé l'un d'eux) en France. Des élèves qui affrontent un système décourageant et des perspectives d'avenir dégueulasses, et qui malgré cela veulent lire, écouter, savoir, comprendre.

Mais je ne suis pas venue défendre ma chapelle universitaire. Chacun rencontre les étudiants et les profs qu'il veut ou peut : chacun les juge comme il le souhaite.

J'ai eu envie d'écrire à cause de ce mot "d'indifférence" que je retrouvais dans le discours de Marie-Thérèse et de plusieurs de ses commentateurs. L'indifférence, ses motifs (la médiocrité des français, la futilité de la lutte), ses conséquences (l'exil, le renoncement moral).

Comment se peut-il que je sois autant en opposition avec ce discours ? Pourtant, je suis indifférente, moi aussi. Vraiment. Je m'en fiche. De ce qui arrive. De ce qui arrivera.

J'ai deux pôles opposés. Il y a mon microcosme : ma famille, mes amis, mes œuvres préférées. Ma vie. Mes enfants, un jour. Rien d'autre ne compte pour moi. Le monde peut disparaître dans les flammes - je me fiche du monde.

Et il y a le macrocosme : l'univers, l’immensité du temps et de l'espace. Pas Dieu, peut-être que s'il y avait un Dieu, ça changerait les choses, mais même s'il y en a un dans l'univers, il n'y en a pas dans ma tête. Pour moi, l'univers, c'est ce vide infini, qui inspire en général cette réaction : nous ne sommes rien. Rien n'a d'importance.

Au milieu de cela, il y a ma civilisation, mon continent, ma langue, ma culture, mon peuple. Tellement plus grand que la bulle privilégiée que je veux protéger à tout prix. Tellement plus petit que l'univers. Mais c'est mon monde, et il est important pour moi parce que c'est dans ce monde que je veux élever mes enfants, et qu'ils élèvent leurs enfants. Il est important parce que mes ancêtres ont voulu que j'y vive, et que je le protège. Et parce que oui, je l'aime, profondément. Mes parents ont cru nous élever sans religion : ils se sont trompés. Les livres, le savoir, le génie occidental étaient leur religion, même s'ils l'ignoraient. Et je défendrai tout cela comme un fidèle défend son Église : mais si je dois choisir entre ma famille et mon temple, le choix est tout fait.

A grande échelle, rien n'a d'importance. A l'échelle de ma vie, il n'y a qu'une poignée de personnes et de livres qui ont de l'importance. Cette contradiction reste dans mon esprit en permanence, et c'est par rapport à elle que je pèse tout.

A ce stade là j'imagine que beaucoup ont déjà cessé de me lire, et parmi ceux qui restent, beaucoup écarquillent les yeux en se demandant ce que j'ai bu, et d'autres soupirent en me voyant débiter de telles platitudes.

Ce sont effectivement des platitudes philosophiques, mais l'application pratique de cette philosophie est très utile, très concrète. C'est simple : maintenant, chaque nouvelle ignominie dont j’entends parler, chaque nouvelle absurdité que je remarque autour de moi, me fait rire. Elle me fait rire parce qu'elle n'a pas d'importance. Dans un siècle, nous aurons perdu et tout ce pour quoi nous avons combattu sera mort et enterré. Ou bien nous aurons gagné, et ces injustices affreuses, cette propagande grotesque, feront s'étonner ou s'amuser les lecteurs du XXIIe siècle. Dans un cas dans l'autre, tout cela n'aura bientôt plus d'importance.

Alors bien sûr, tout cela n'est ni théorique ni amusant pour la gamine de 12 ans qui s'est fait violer et dont l’agresseur a pris 5 ans dont 2 avec sursis. Mais je pense que nous avons le droit d'en rire, non, nous devons en rire. Nous devons en rire, avec mépris, avec colère, et avec indifférence.

Le rire n'est pas une chose insignifiante : c'est une arme indispensable pour supporter la vie, pour affronter le monde, et garder sa santé mentale. Le monde a toujours été laid, le monde a toujours été affreux, cruel, décevant, médiocre. Vivre a toujours été une souffrance. Et cela fait longtemps que des hommes prônent la solution que je prône à mon tour : apprécier la beauté que l'on peut, et rire de tout.

Voilà ce que j'aurais pu dire en une phrase, mais il fallait l'expliquer : l'indifférence est une bonne chose, parce qu'elle amène le calme. Le détachement est essentiel, parce qu'il permet de rire - ou plutôt, le rire permet ce détachement.

Si dans l'indifférence vous êtes encore en colère, il me semble que quelque chose cloche.

Si parce que vous êtes indifférents, vous renoncez, c'est votre choix. Mais pas le mien.

Qui peut savoir ce qui fera basculer les choses ? Aucune idée. Mais elles basculeront. Elles basculent toujours. Dans le sens que nous espérons ? Peut-être pas. On peut être indifférent, et pourtant coller des affiches, distribuer des tracts, préparer des élections, se débattre. On peut être indifférent et pourtant, comme je le fais, essayer encore de parler, de dénoncer, d'analyser, de rire et de faire rire. Peut-être, juste peut-être, que nous pourrons sauver ce monde (ou plutôt, lui donner un sursis). Ce monde qui n'a pas d'importance et qui compte plus que tout.

Malgré ce dernier paragraphe, quand je parle de "renoncer", je ne parle pas du fait d'abandonner la lutte politique (sous quelque forme que ce soit). Je ne parle pas non plus du fait de s'exiler (que ce soit dans un autre pays ou dans un coin tranquille de France). Faire passer en premier son temps, son plaisir, sa sécurité, ses proches : c'est tout à fait ce que je préconise.

Je parle de ce renoncement intérieur, existentiel, total. De cette résignation qu'exprime Marie-Thérèse en conclusion de son message, et que beaucoup partagent certainement.

De quoi avez-vous peur ? D'être ridicules ? Nous le sommes tous. De ne servir à rien ? Bien sûr. De la défaite ? La défaite n'a pas d'importance.

Vous avez découvert l'indifférence, je vous en félicite. Arrêtez de chialer, et riez un peu, maintenant.

14 commentaires:

  1. "Je parle de ce renoncement intérieur, existentiel, total. De cette résignation qu'exprime Marie-Thérèse en conclusion de son message, et que beaucoup partagent certainement."

    Je ne le partage pas et je vous remercie de votre billet. Rire, oui, si on veut. Renoncer, non, jamais.

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  2. Badabok (sur le point de changer de pseudo)20 novembre 2010 à 07:43

    Vous faîtes bien d'évoquer les différents plans auxquels chacun appartient, parce que justement ceux-ci n'appellent pas la même réponse de la part des individus critiques de notre époque. Défendre farouchement sa famille me semble évident, son pays/peuple/ensemble anthropologique en est une conséquence logique ; et en effet tout ça n'est rien au regard de l'univers et de l'infini. Cependant, c'est notre rôle malgré tout de défendre une place (celle de notre famille et de notre peuple) et des intérêts au sein de cet infini.
    Conséquemment, l'indifférence peut sembler illogique contrairement au détachement.
    Le rire détaché dont vous parlez me semble être un cordon sanitaire salvateur, fruit d'une maturation et d'une certaine expérience de la vaine amertume, quand l'indifférence n'est plus qu'un aveu d'échec et un renoncement, amer justement. La distinction me semble assez importante car les comportements induits par les deux états d'esprits ne sont pas comparables et n'appellent pas les même conséquences.

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  3. Intéressant Badabok. Il est de toute manière toujours difficile de trouver le vocabulaire pour s'exprimer sur ce genre de sujet. Tout le monde appelle une table une table, mais quant à définir l'indifférence, le détachement, la résignation... Nous sommes en tout cas tout à fait d'accord sur le "rire détaché".

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  4. Je ne suis pas certain que l'indifférence soit le bon mot pour ce que vous décrivez, mais évidemment je ne suis pas dans votre tête. C'est aussi sans doute parce que je ne crois pas qu'il soit possible d'être indifférent quand on a les yeux en face des trous, ce qui évidemment n'est pas le cas de tout le monde, mais qui est assurément le vôtre et celui de Marie-Thérèse Bouchard. Quand vous expliquez pourquoi l'issue du grand chambardement qu'on voit s'opérer sous nos yeux est indifférent, j'ai l'impression de lire Épicure sur la mort, mais je suis plus convaincu par le raisonnement quand il vise à nous convaincre que la mort n'est pas à craindre. En effet, dans ce cas, la mort dont il s'agit, c'est la mienne, or je n'ai jamais cru vivre éternellement, tandis que la mort dont vous parlez, c'est celle de la civilisation européenne, dont il semblait pourtant dans l'ordre des choses qu'elle me survive, et non pas l'inverse. Alors je dirais plutôt qu'il faut s'efforcer, sans jamais espérer y parvenir vraiment, d'atteindre à un détachement teinté d'ironie. Pour cela, il est certain que le rire est le meilleur moyen, c'est même sans doute le seul pour ne pas devenir complètement fou. Cela étant dit, de mon coté, depuis quelques temps, je suis devenu plutôt optimiste quant à l'avenir de l'Europe. J'ignore combien de temps je resterai dans cet état d'esprit, alors j'en profite pendant que cela dure.

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  5. Pour ce qui est des étudiants et des professeurs, je veux bien reconnaître que tous ne sont pas complètement imbéciles et ignares, mais enfin vous ne m'ôterez pas de l'esprit que c'est le cas de la plupart d'entre eux. Il est vrai que, d'un autre coté, les étudiants d'IEP sont certainement parmi les plus superficiels qui soient, ce qui peut avoir quelque peu affecté mon jugement. J'ai eu des professeurs, qui étaient loin d'être des cas isolés, qui n'auraient jamais dû pouvoir enseigner, tant ils étaient médiocres et incompétents.

    J'ai aussi eu d'excellents professeurs, je pense notamment, à la fac, à un professeur de grec et un autre d'anglais, pour qui j'ai le plus grand respect. Pourtant, l'une d'entre elles m'a confié récemment qu'elle envisageait de quitter l'université publique, ce qu'on peut comprendre quand on sait le panier de crabes qu'est l'université française. J'ai aussi eu un excellent professeur de sciences politiques à l'IEP, qui sait faire preuve d'une véritable ouverture d'esprit(il n'a pas du tout les mêmes opinions que moi, que ce soit sur le plan théorique ou politique), ce qui, croyez-moi, est extrêmement rare et fort nécessaire quand on enseigne à un hurluberlu dans mon genre. Mais il a été écrasé par tous les médiocres qui infestent l'IEP en question, celui de Bordeaux, où il est maintenant traité comme un paria.

    Et surtout je répète, parce que j'en suis intimement convaincu, que notre époque a tué la capacité des gens, de l'immense majorité en tout cas, à se laisser toucher par le sublime, par la beauté. J'ai une idée de billet sur cette question, qui parlera de Mucius Scaevola dans Tite-Live et de la réaction des gens qui lisent cette histoire aujourd'hui, mais je n'ai pas encore eu le temps de l'écrire. Bref, si je vous dis tout cela, c'est parce que j'ai dans l'idée que, peut-être, j'étais parmi les commentateurs auxquels vous pensiez en écrivant ce billet. Si c'est le cas, ne vous tourmentez pas, vous n'avez pas froissé ma sensibilité, laquelle en a vu d'autres. D'ailleurs, l'ayant relu, il ne m'a pas l'air moralisateur du tout ce billet, mais peut-être est-ce tout simplement que je ne l'ai pas compris.

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  6. J'ajoute que ce billet de Bouchard aura au moins eu le mérite de vous faire sortir de votre léthargie "bloguesque", ce dont on ne peut que se féliciter, même si j'ai préféré le billet où vous expliquiez que vous aviez fait l'effort de regarder des vidéos d'abattage pour pouvoir regarder en face le contenu de votre assiette. J'espère que vous ne nous priverez pas trop longtemps de votre prose après cela.

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  7. Vous avez bien fait de répondre, il me semble. Et vos deux textes sont à relire en regard l'un de l'autre, ce que je ferai demain matin.

    Cela étant, j'ai plutôt eu l'impression que ce que Marie-Thérèse/Marion présentait comme un état d'esprit et une ligne de conduite "gravés dans le marbre" était plutôt le fruit d'un abattement brutal et passager comme nous pouvons tous en avoir, mais singulièrement les jeunes gens.

    Il me semble en tout cas que, au-delà du désaccord que vous exprimez fort bien, tant qu'il y aura des personnes comme elle et comme vous pour tentez d'effacer l'ignominie de ma génération et de celle qui l'a précédée, on ne pourra pas totalement désespérer de l'avenir.

    Et ça me suffira pour ce soir.

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  8. Vous êtes prête pour l'Arnaque à mon avis (au sens jungerien bien sûr)

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  9. Philippe > Malheureusement ma léthargie de blogueuse est due à mon activité dans bien d'autres domaines... Mais j'essaierai quand même de ne pas tout à fait abandonner les lieux.

    Pour ce qui est de l'indifférence, comme je l'ai dit à Bada, je suis attachée au concept, mais pas au terme, qui n'est peut-être pas le mieux choisi.

    Didier > Oui, c'est très possible que ce ne soit que passager. Et si elle a eu une période de grands espoirs, c'était à peu près forcé qu'elle traverse une phase de dégoût ensuite.

    Pierre > Je connais un tout petit peu Jung, mais là, je suis perplexe.

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  10. Junger, Clar, pas Jung :)
    (Et j'ignore si c'est une coquille ou de l'ironie, mais je suppose que Pierre voulait faire référence à l'Anarque, pas à l'Arnaque.)

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  11. Je suis donc encore plus perplexe !

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  12. Je viens d'aller lire le texte de MTB et ses commentaires.
    Je suis comme toi, d'ordinaire je la lis peu. Elle fait partie de ces gens, à l'instar de Fromage+, que je trouve brillants, qui ont même des fulgurances, mais qui ont manifestement des vies et des fréquentations trop différentes des miennes pour que leurs blogs me "parlent" vraiment. Ca fait trop longtemps que je me suis retiré du monde et que je n'ai pas eu l'occasion d'allumer une télé, ni de discuter avec des bobos insupportables, donc même si je peux imaginer la souffrance de personnes qui elles semblent y être contraintes (comme MTB et Fromage+ par exemple), je vois bien que je ne peux pas réellement comprendre ce qu'elles traversent.
    Là, pour le coup, ça m'a intéressé, à la fois la sincérité de son texte et celle des différents commentaires. Y'a des tripes sur cette page, ça change des poses et des narcissismes auxquels on est habitué dans la trucosphère. (La sincérité ordinaire, le ressenti rudimentaire, sont aussi les raisons pour lesquelles je continue de me sentir assez à l'aise sur Desouche, y compris parmi les commentaires de connards odieux, parfois précisément sauvés à mes yeux par leur spontanéité et leur prose brut de décoffrage.)

    Sur le fond, je suis tout de même foutrement d'accord avec toi. Le renoncement intime est un caprice trop coûteux, dans notre position.
    Et pourtant, on en a suffisamment parlé en privé, tu sais tout le crédit que j'accorde à "l'action politique", aux discours enflammés et tout le bazar.
    Mon ambition politique se limite à mener une vie droite, essayer d'être un bon exemple, et faire assez de blé pour garantir aux miens sécurité et qualité de vie. (L'exil non, parce que bordel je suis chez moi, mais le repli sur les siens, le souhait de ne pas être le dindon de la farce, la nécessité d'échapper aux bienfaits de la diversité et de vivre loin, très loin d'elle, ce sont des choses que je comprends parfaitement, et que je partage.)
    Mais la question que je me suis posé en lisant le texte de MTB, c'est : pour quelle excellente raison faudrait-il accepter de se laisser gagner par le dégoût et le désespoir ? Pour faire plaisir à nos ennemis ? On peut très bien être déçu par les partis, les courants sociétaux, sans pour autant cracher au visage de son pays.
    MTB est très loin d'être la seule à suivre ce chemin, son cas est plus intéressant car elle a eu le mérite de ne pas y aller par quatre chemins, c'était très sincère et bien expliqué, mais beaucoup d'autres disent la même chose à demi-mot.
    Ce que j'ai toujours envie de leur répondre, dans ces cas-là, c'est : faites comme moi, cessez de fréquenter les cons, si ça vous rend malheureux ! Qu'est-ce qui vous y oblige ? Assumez, faites des choix de vie, faites des choses dont vous serez fiers, ici et maintenant, ne jouez plus le jeu si le jeu vous dégoûte ! N'attendez pas la bénédiction de la société pour mener la vie que vous voulez et vous entourer de qui vous voulez !
    Construire plutôt que chialer sur les ruines, quoi.

    Ca vaut encore le coup. Il existe encore en France des tas de beaux coins où tout est à faire.

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  13. Sincèrement, je ne pense pas que tout soit déjà plié. Dans un sens, ce serait plus rigolo. On pourrait se lâcher une bonne fois, devenir de vrais salopards joyeux, mourir dans un éclat de rire, tout ça. Faire en sorte que nos ennemis se souviennent longtemps de la colère des derniers hommes du Nord, comme dirait l'autre. Mais l'heure du foutu-pour-foutu n'est pas encore arrivée, un tas de solutions raisonnables sont encore possibles.
    Qui passent par les petits ruisseaux communautaires, et paradoxalement, par un certain degré de chacun pour soi, mais ce n'est certainement pas en accablant de malédictions ("quel pays de merde, je me barre !") la terre de ses ancêtres qu'on se sentira mieux.
    Même si un jour je suis *obligé* d'émigrer pour sauver la vie de mes gosses, je ne crois pas que je pourrai mépriser mon pays comme ça...
    Il y a trop de générations derrière nous qui méritent mieux qu'un crachat.


    (Et pour Junger, faut qu'on cause, une bonne petite facho comme toi ne peut pas demeurer ignorante à son sujet. Bien que je ne sois pas moi-même un fan absolu, mais bon, mérite le détour quand même.)

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  14. Ouups Oui, je voulais parler d'un très grand allemand Ernst J. et bien de l'anarque et pas l'arnaque. L'arnaque, c'est moi !

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