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samedi 27 novembre 2010

Rien à battre.

Quand on met en évidence l'immigration de peuplement en France (sa violence, ou sa simple existence), on se retrouve souvent face à des allogènes qui clament fièrement : "Vos ancêtres n'avaient qu'à pas nous coloniser". Certains le présentent comme une sorte de compensation financière que nous leur versons, d'autres comme une expiation morale, d'autres carrément comme une vengeance de leur part. Loi du talion. Terre pour terre, colonisation pour colonisation. Et je comprends parfaitement leur jubilation. Ils sont excités, on le serait à moins : conquérir un pays si ancien, si (autrefois) puissant, contre lequel on a des comptes à régler, et tout cela sans même risquer sa vie, c'est certainement jouissif.

Mais cet "argument" me laisse de marbre. Mon propre grand-père aurait pu aller tuer leur grand-père, violer leur grand-mère, et piller leur village que ça ne changerait rien. J'en serais navrée. Je désapprouverais ces actes. Mais je ne m'en excuserais pas, parce que je n'ai rien fait de mal. Et surtout, ça ne me pousserait pas à leur céder le moindre bout de terrain, ni symbolique, ni concret.

Alors que ce soit dit, une bonne fois pour toutes : mes ancêtres ont colonisé les vôtres, et je n'en ai rien à battre.

Dans le même ordre d'idée, j'adhère tout à fait à ce que dit Didier Goux ici.

5 commentaires:

  1. Les occidentaux ont colonisés le monde parce qu'ils étaient les plus forts. (Les chinois en savent quelque chose, cf. révolte des boxers.) Aujourd'hui, l'Occident se laisse coloniser parce que c'est devenu une civilisation mentalement faible. (Et les chinois, lentement mais sûrement, préparent leur revanche.) Comme quoi, rien n'a changé sous le soleil, il n'y a guère que la loi du plus fort qui compte.

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  2. Bon, me voilà coincé : si je dis que j'adhère pleinement à ce court mais vigoureux billet, on va m'accuser de renvoi d'ascenseur...

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  3. Didier > Il y a des ascenseurs qu'il n'est pas honteux de renvoyer !

    Anthony > Comme vous l'avez remarqué, notre cas est malgré tout assez exceptionnel, en cela que nous ne subissons pas la colonisation parce que nous y sommes contraints par la supériorité économique, scientifique et militaire de notre colonisateur, mais du fait de l'absence de volonté de notre part.

    Clarissa > Vous n'imaginez pas (à moins que, précisément, vous n'imaginiez très bien), à quel point je rêve de voir quelqu'un répondre exactement ça, sur un ton calme et serein, à quelque excité de la repentance à la télévision. On peut toujours rêver...

    J'en profite également pour me joindre aux félicitations que vous adressez à Didier pour son billet. Je l'aurais bien fait sur place, mais j'ai croisé mon ami Dorham dans les commentaires et je me suis senti obligé de lui tailler un costume pour l'hiver (qui s'annonce froid à ce qu'il paraît), ce qui m'a fait négliger les devoirs auxquels votre billet me rappelle.

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