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jeudi 12 août 2010

Fièrement absurde

Quant on discute d'universalisme, de tolérance et d'immigration, on se retrouve fréquemment à utiliser le même genre de comparaisons : "tu ne voudrais pas que ton voisin vienne repeindre ton salon en rose fushia, ça ne veut pas dire que tu le détestes parce que le sien est de cette couleur", et autres variantes.

Malheureusement, la comparaison marche aussi dans l'autre sens.

Imaginons que vous ayez fait la stupidité (oui, je commence par vous supposer stupide. Désolée.) d'adopter un gamin qui s'avère être un voyou doublé d'un ingrat. Finalement, à bout de nerfs, vous le chassez de chez vous en déclarant que ce n'est plus votre problème. Le souci ? Les voisins chez qui il ira camper et dont il tentera de piller les frigos ne seront pas du même avis. Ils risquent de vous en vouloir et, en fin de compte, de se liguer pour renvoyer le gosse chez vous en vous ordonnant de faire l'effort de l'éduquer ou au minimum de l'enfermer dans votre cave où il ne généra personne.

Vous l'aurez compris, je parle de la déchéance de la nationalité pour les délinquants d'origine étrangère. La première fois que j'en ai entendu parler, je me suis dit que j'y étais plutôt favorable, mais que ce n'était qu'un coup de gueule de Sarkozy qui essayait de reconquérir l'opinion publique.

Il me semblait totalement évident qu'on parlait des délinquants ayant la double nationalité. Mais je commence à réaliser que non, on parle juste de délinquants d'origine étrangère (français depuis moins de dix ans), sans plus de précisions. Ce qui pose des soucis à tous les étages :

D'abord, beaucoup de "jeunes" que nous appellerions sans doute "d'origine étrangère" (puisqu'ils se baladent avec des t-shirts Algérie ma patrie jusqu'à la mort et autres Enterrez moi en Afrique...) sont en fait exclusivement français, et ce depuis une, deux, trois générations. Autant un individu pourrait sans doute trier ceux qui sont vraiment français, autant légalement, ça coince.

Ensuite, même parmi ceux qui viennent devenir français, je ne suis pas persuadée que beaucoup aient la double nationalité. A vérifier. Pour ceux qui l'ont, je ne suis pas contre le fait de la leur enlever. Ça leur fera les pieds. (Oui je sais, ça vole haut. Mais c'est un peu comme les femmes en burka : au fond de moi je m'en fiche que ces idiotes choisissent d'étouffer sous leur toile de tente et je ne crois pas que la loi aura un effet important, mais une occasion d'enquiquiner quelques intégristes ne se refuse pas.)

Enfin, comme ma petite histoire tentait de l'illustrer, virer les délinquants qui n'ont pas d'autre nationalité me semble tout bonnement impossible. Leur pays d'origine n'en voudraient pas même si on le payait et les balancer dans la nature, apatrides, n'aurait aucun effet bénéfique même si c'était faisable.

Donc, arrêtez moi si je me trompe, mais il me semble que c'est juste encore une bonne occasion pour certains de crier au nazisme, pour d'autres de faire les coqs, et pour à peu près tout le monde d'en pleurer ou d'en rire.

Pendant ce temps, j'ai des ami(e)s qui fricotent avec des français(es)-d'origine-étrangère. Ces derniers ne souhaitent pas se passer de sexe pre-marital ni de consommation d'alcool, parce que quand même, avouons le, c'est drôlement chouette. Mais la nourriture halal leur a donné un moyen pas trop contraignant de "vivre leur foi", et évidemment, leur partenaire se retrouve à adopter le même menu.

Je me contente de refuser d'en manger si on m'en propose, et de ne pas applaudir pour leurs aventures exotiques ceux qui m'annoncent qu'ils vont partager un dîner de ramadan avec la famille de chérichou. (Le ramadan, ce mois de jeun pendant lequel on ne parle que de bouffe...)

Mais si, comme le dit Bardot, 80% de la viande vendue en France est halal, je pourrais aussi bien arrêter de jouer les mécréantes et me faire inviter à la fête histoire de goûter les pâtisseries. Ou alors ne plus manger que du porc, là au moins on est sûr qu'aucun imam ne s'en est approché. J'hésite.

16 commentaires:

  1. "et les balancer dans la nature, apatrides, n'aurait aucun effet bénéfique même si c'était faisable."
    Et pourquoi pas? Que la nature s'en arrange!

    "Ou alors ne plus manger que du porc, là au moins on est sûr qu'aucun imam ne s'en est approché. J'hésite."
    N'hésitez plus! Vive le cochon! Enfin, quand je dis "vive", façon de parler. On ne va pas le manger vivant quand même...
    Pour le reste:
    Si j'adopte un ingrat, c'est mon choix (de l'adopter, pas qu'il soit ingrat).
    Mais là, on m'impose ce voyou ingrat. J'ai rien demandé, moi. Et même, je n'en veux pas!
    Alors s'il embête le monde, double nationalité ou pas, je le déchois. Tant pis pour lui. De toute façon, ce n'est pas une punition, c'est un bienfait puisqu'il hait la France et nous avec. On le libère, au contraire. Il va nous remercier d'être déchu. Sauf s'il retourne au bled qu'il appelle pourtant de ses voeux.

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  2. Je crois savoir qu'une disposition, dans la loi française, empêche de "fabriquer" un apatride. C'est-à-dire qu'en tout état de cause on ne peut déchoir sa nationalité française que quelqu'un qui en a une autre. Ce qui, à mon avis, n'est majoritairement pas le cas de nos chers "jeunes-des-cités".

    Donc, du vent, comme d'habitude.

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  3. Et personne pour se réjouir que le secteur Hallal offre à la France un de ses derniers relais de croissance ? Pays ingrat.

    Alistair le blog

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  4. Didier, c'est aussi ce qu'il me semble.

    Donc Carine, pour développer ma pensée, les foutre à la porte est certes tentant, mais la loi l'interdit, et puis si personne d'autre ne veut d'eux, ça ne ferait que des clandestins de plus...

    Pour ce qui est de la métaphore, effectivement le peuple n'a pas spécialement choisi cette "adoption". Mais "la France" si, à travers ses gouvernements...

    (On pourrait même dire que donc, le peuple a bien choisi, puisqu'il a voté pour ces gouvernements... Mais bon, on dira que les mensonges et l'absence d'alternative valable sont une excuse.)

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  5. Yo les biatches et les niggaz,

    écoutez, je pense sincèrement que personne ne foutra qui que ce soit à la porte, surtout pas Sarkozy et sa majorité. En somme je suis d'accord avec Clarissa, cette histoire de déchoire de la nationalité les délinquants immigrés ou fils d'immigrés n'a strictement aucun sens. Plein d'entre eux n'ont pas la double nationalité et de toute façon il y a fort à parier que leurs pays d'origine n'en voudraient pas.

    Ces pays profitent en fait de l'émigration vers nos contrées accueillantes: ils virent leur plèbe, font peut-être baisser leur taux de délinquance et font survivre une partie de leur population au chômage par le transfert de prestations sociales d'Europe vers chez eux.

    Si Sarko était vraiment à droite, ça se saurait.

    Le seul combat sérieux à mener, pour l'instant, est selon moi celui de notre propre liberté. Il me semble inutile de compter sur l'Etat et le gouvernement, ils sont à chier (de gauche, quoi) et le prouvent chaque jour.

    Le jour ou les Français seront vraiment libres, c'est à dire débarassés de la charge de l'impôt alimentant le système social, libérés des lois anti-discriminations et "anti-racistes" et libres de se défendre de la violence comme ils l'entendent sera un grand jour pour le nationalisme.

    En attendant, je ne crois pas en l'Etat. Il ne fera rien, jamais.

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  6. "Ces pays profitent en fait de l'émigration vers nos contrées accueillantes."

    Je ne suis pas sûre de ça.

    Ceux qui se barrent ne sont pas la plèbe mais ceux qui peuvent se permettre de payer le passeur, c'est à dire qui ont plus d'argent que leurs concitoyens. Ou alors ce sont des jeunes gens qui vont faire leurs études en Europe et y restent car ils savent que leurs conditions de travail ne seront jamais aussi bonnes dans leur pays, alors que celui-ci profiterait de leur compétence. Et puis il y a le fait que leurs jeunes dépensent leur énergie à essayer de partir au lieu de construire leurs pays.

    Il y a plusieurs intellectuels africains qui dénoncent les ravages de l'émigration. Le bloc identitaire en a déjà invité à faire des conférences en France, il faudrait chercher les références précises, je ne me souviens plus.

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  7. En somme quand on dit que l'immigration n'enrichit pas mais au contraire appauvrit, ce n'est pas vrai que de l'Europe mais aussi de l'Afrique... Il est intéressant de se renseigner là-dessus. Prouver par A+B à l'interlocuteur qu'en défendant l'immigration de masse il encourage la stagnation de l'Afrique, ça a tendance à le calmer.

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  8. Clairement, l'émigration de cerveaux est une plaie pour le tiers monde, je pense à tous ces médecins Pakistanais du Londonistan par exemple, qui ensuite restent en Europe.

    Mais l'émigration de Bac moins cinq ne pose, je pense, pas de problèmes majeurs au tiers-monde. Ces immigrés, s'ils trouvent du boulot, enverront une part de leur paie au pays, et s'ils n'en trouvent pas, ce seront les allocations qu'ils enverront au pays. Il faut parler à des fonctionnaires qui s'occupent de ce genre de choses. Certaines prestations sont envoyées directement à l'étranger; j'avais lu un jour un chiffre donnant la part de prestations sociales occidentales + salaires perçus en Occident dans la construction de maisons d'habitation au Mali, c'était impressionant. Malheureusement je n'ai plus le chiffre.

    "Prouver par A+B à l'interlocuteur qu'en défendant l'immigration de masse il encourage la stagnation de l'Afrique"

    L'émigration de cerveaux en tout cas. Ca, plus d'autres phénomènes, comme l'aide financière attribuée à l'Afrique par le biais du FMI et de la Banque Mondiale, et sûrement d'autres trucs, comme les pressions d'organisations onusiennes sur les pays africains pour que ceux-ci n'utilisent pas leur charbon au nom de la lutte contre le "réchauffement", ce qui ne va pas les aider à faire une révolution industrielle.

    "Ceux qui se barrent ne sont pas la plèbe mais ceux qui peuvent se permettre de payer le passeur, c'est à dire qui ont plus d'argent que leurs concitoyens. Ou alors ce sont des jeunes gens qui vont faire leurs études en Europe"

    Vous oubliez l'immigration familiale (regroupement familial, visa pour motifs familiaux etc.) qui compte pour 65% au moins des entrées en France. Ces gens ne sont pas forcément très riches.

    Enfin trouver les causes du non développement de l'Afrique est un vaste débat, l'émigration y participe comme vous le disiez, mais je ne suis pas sûr que celle-ci soit uniquement négative pour les pays africains, et en tout cas elle est loin d'être la seule cause de leur sous-développement.

    Au fait, ça y est, vous êtes à Paris? Vous êtes allée vous balader à Barbès?

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  9. Je viens de me souvenir du nom de l'intellectuel africain qui lutte contre l'émigration: Emile Bomba.

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  10. Les carottes sont cuites depuis très longtemps... Inutile d'espérer quoi que ce soit de qui que ce soit, essayer juste de sauver sa peau et celle de ceux qu'on aime. Et puis se faire une raison, ils seront de plus en plus nombreux, autant essayer dès maintenant de leur trouver quelque charme... ou alors il reste la corde :-D

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  11. Louis : Pas encore été voir à Barbès, maintenant que vous le dites, je devrais essayer. Mais il y a déjà une rue par laquelle je passe tous les jours pour prendre le métro et où je me crois en Afrique.

    Aphrodite : J'essaie de me souvenir de la manière dont se termine la "discussion" entre Freund et Pierre Bérard..

    "Mais ne cultivons pas ce pessimisme qui est l'échappatoire des avortons ou l'alibi de la paresse. La messe n'est jamais dite, et beaucoup de tâches nous requièrent."

    Certes, il était plus facile de le dire à cette époque, mais le futur n'est jamais certain. Même si de toute manière, sauver sa peau et celle de ses proches reste la priorité.

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  12. "Il y a plusieurs intellectuels africains qui dénoncent les ravages de l'émigration."

    Mouais, bof.

    La plupart de ceux qui arrivent ici bossent dans le bâtiment ou la restauration, et ils sont infiniment plus nombreux que les 4 ou 5 médecins que l'on fait venir pour remplacer les médecins de campagne.
    D'ailleurs ils viennent plutôt des pays de l'Est donc même cet argument est bidon. Les seuls "qualifiés" qui viennent en France sont les prêtres catholiques africains!

    "Vous oubliez l'immigration familiale (regroupement familial, visa pour motifs familiaux etc.) qui compte pour 65% au moins des entrées en France."

    Plus de l'ordre de 80% puisque Sarko s'est acharné à rappeler pendant les éléctions que l'immigration de travail c'était moins de 20%.

    N'allez pas à Barbès, ça ressemble trop à ce que sera la France dans 20 ans, un coup à se faire prescrire du Prozac. En plus, c'est crade.

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  13. Les chiffres exacts (Louis avait raison, je n'avais pas compté les réfugiés + étudiants étrangers):

    L’immigration de travail représentait en 2003 environ 5% de l’immigration légale d’après les estimations de l’Observatoire statistique de l’immigration (2005), les autres flux de l’immigration se composant par ailleurs des regroupements familiaux (63% du total soit 101 937 personnes), des bénéficiaires du droit d’asile (8% du total soit 9 790 personnes), des étudiants étrangers (+55 000).

    http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/controle-immigration/controle-immigration-vers-immigration-choisie.html

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  14. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  15. "Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer" comme disait Charles le Téméraire, qui savait de quoi il parlait. Je cite sa formule parce qu'elle me paraît de la même eau que la réponse de Julien Freund, mais je lui trouve davantage d'éclat (c'est le privilège des gens qui se font tuer sous les murs de Nancy).

    Comme je vois que le pessimisme est de mise ici, et que j'ai récemment été gagné par un optimisme que d'aucuns jugeront béat, je vous invite à lire mes réflexions dans les commentaires de ce billet sur un autre blog, où je m'efforce de trouver des raisons d'espérer. C'est probablement consubstantiel au fait d'être optimiste (je ne sais pas, j'ai trop peu d'expérience en la matière), mais j'ai envie de répandre mon humeur guillerette ces temps-ci.

    Cela dit, même si mes prédictions venaient en effet à se réaliser, vous pointez du doigt un problème qui ne s'en posera pas moins : que va-t-on bien pouvoir faire des millions d'allogènes qui peuplent aujourd'hui la France. C'est un vrai problème, c'est même sans doute le principal problème qui se posera à nous, si par bonheur (quelqu'un a dit miracle ?) nous finissons par nous réveiller.

    Je dois vous avouer que je n'ai pas de solution. Vous avez mentionné quelques difficultés très réelles à l'expulsion pure et simple. Je pense toutefois que ce sera l'unique solution pour éviter le carnage. Après tout, les rois d'Espagne ont bien expulsé les Maures, mais évidemment à l'époque ils n'avaient pas les États-Unis pour leur mettre des bâtons dans les roues (d'un autre coté, à force de vivre à crédit sur le reste du monde et de financer leur économie par la planche à billet, je n'irais pas parier que dans vingt ans de cela, les Américains seront encore en mesure d'acheter des bâtons pour les mettre dans les roues de qui que ce soit). Ces choses-là sont moins facilement admises de nos jours...

    Cependant, histoire de nuancer quelque peu les difficultés en question, j'aimerais obtenir quelques informations. D'abord, en ce qui concerne ce que l'excellent Didier Goux (dont il m'a semblé comprendre récemment, à mon grand désarroi, qu'il était journaliste) a mentionné, il me semble (c'est à vérifier) que la disposition dont il parle n'est pas une loi proprement dite, mais un traité que la France a signé, mais qu'elle n'a pas ratifié (à vérifier également). Par conséquent, le traité en question, qui devrait primer sur la loi nationale d'après la Constitution s'il avait été ratifié, ne peut nous contraindre à rien. Par ailleurs, je serais curieux de connaître exactement la proportion de "jeunes" qui n'ont que la nationalité française. Je ne suis pas absolument certain qu'elle soit aussi écrasante que cela. Après tout, le droit du sang prévaut dans la plupart des pays dont ils sont issus (où l'on n'est pas aussi con que chez nous) et leurs parents ont généralement la nationalité des pays en question, pays avec lesquels la France a passé des accords pour autoriser la double nationalité. Si quelqu'un a des données précises sur cette question, je suis très intéressé.

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  16. Oups, on dirait qu'en corrigeant les fautes dans mon commentaire, j'ai passé à la trappe le lien vers mes réflexions sur les raisons que nous avons de nous montrer optimistes. C'est donc ici que cela se passe : http://marietheresebouchard.blogspot.com/2010/09/preemigration.html

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