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mardi 27 octobre 2009

Citations

Parce qu'il n'y a pas de raison que M. Goux soit le seul à citer Julien Freund (même si je reconnais que lui cite des extraits de l'essence du politique quand j'en suis encore au dialogue avec Pierre Bérard):


"P.B. - Le racisme et l'antiracisme... Il y a quelques années le racisme seul suscitait interrogation et condamnation. L'antiracisme allait de soi ; c'était la réponse légitime à la vilenie.

J.F. - Oui, il devient urgent non seulement d'interroger l'antiracisme, mais de le faire parler. La révérence pieuse qui entoure ce prêchi-prêcha est devenue insupportable !

P.B. - Il y a une hésitation de la doxa antiraciste. L'Autre doit-il être envisagé comme le semblable ou comme le différent ?

J.F. - Mais, Bérard, ce n'est pas une hésitation, mais une confusion ! La vulgate antiraciste, c'est un alliage d'insuffisance théorique et d'arrogance rhétorique. Et en prime, l'alibi d'une morale incontestable.

P.B. - Soit. La substance de l'antiracisme est mouvante parce qu'elle est surdéterminée par des manigances tactiques, tantôt assimilationniste sur le mode républicain, tantôt différentialiste dans une perspective qu'on pourrait dire... américaine...

J.F. - Ce sont ces errements qui le rendent difficile à saisir. Je ne suis pas persuadé qu'ils soient seulement tactiques. D'ailleurs les deux discours fonctionnent côte à côte dans un agrégat extravagant de paralogismes. Mais de leur point de vue ça n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est la posture morale. La pureté des intentions est censée cautionner l'échafaudage intellectuel, comme dans le pacifisme."

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"J.F. - Vous savez... Justifiant les noyades de Nantes, le conventionnel Carrier proclamait déjà que c'était par " principe d'humanité " qu'il purgeait " la terre de la liberté de ces monstres "...Porté à l'incandescence idéologique le concept d'humanité comme n'importe quel autre peut devenir une incitation au meurtre. Il n'y a pas d'idée tolérante ; il n'y a que des comportements tolérants. Toute idée porte en elle l'exclusivisme, et les énoncés mirobolants d'aujourd'hui n'échappent pas à cette règle."

Je surligne cette partie qui relève du bon sens élémentaire mais qui, formulée si clairement, a permis de démêler des noeuds dans ma tête.

Je ne dirai jamais assez ce que je dois à ce "dialogue" de Bérard et Freund. Il restera sans le moindre doute la pierre de touche de mon passage à l'âge adulte*.

(* Félix, Brisby, on ne se moque pas!)

3 commentaires:

  1. Oh que oui ce dialogue apparaît comme un texte fondateur pour beaucoup dont moi.
    J'ai même essayé de trouver l'email de PB pour lui dire merci.

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  2. C'est également ce que j'ai lu en premier. Puis, le livre de Taguieff, bonne introduction à "L'Essence" également.

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  3. Les rates ne mordent (presque) jamais

    mais qu'est ce qu'elles sucent

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