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samedi 14 novembre 2009

Objection - épilogue


Je ne voulais pas mélanger les deux, mais cet extrait de roman se pense par rapport à mon message précédent.


"Un instant, pendant que Julia leur tourne le dos, Mary et Clarissa se font face. Pauvre conne, pense Mary, qui s'efforce pourtant de rester charitable, ou du moins sereine. Et puis non, que la charité aille se faire foutre. Tout plutôt que ces lesbiennes de la vieille école, habillées comme il faut, bourgeoises jusqu'à la moelle, vivant comme mari et femmes. Mieux vaut être ouvertement pédé, être John qui baise Wayne, qu'une gouine bien sapée avec un job respectable.

Hypocrite, pense Clarissa. Tu as trompé ma fille, mais moi, tu ne me trompes pas. Je sais reconnaître une conquérante quand j'en rencontre une. Je sais ce qu'il faut faire pour épater le chaland. Ce n'est pas difficile. Si l'on crie assez fort et assez longtemps, la foule se rassemble pour voir à quoi rime tout ce raffût. C'est le propre de la foule. Elle ne s'attardera pas longtemps, à moins de lui donner de bonnes raisons. Tu es tout aussi détestable que la plupart des hommes, tout aussi aggressive, tout aussi boulimique, et ton heure viendra puis passera."

Michael Cunningham, Les heures. (Traduction d'Anne Damour.)

2 commentaires:

  1. Excellente lecture. Ses autres livres aussi sont bien.

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  2. Oui, c'est un excellent auteur. Je crois que j'ai lu presque tous ses livres, mais celui-ci est exceptionnel.

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