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dimanche 13 décembre 2009

La perle du jour

Yazid Sabeg, "commissaire à l'égalité des chances" (je ne peux pas résister à citer un titre pareil) s'exprime aujourd'hui. Normalement je ne vous dérangerais pas pour vous faire lire un discours cent fois rabâché (blabla identité nationale débat qui dérape blabla métissage), mais il y a tout de même un passage qui m'a sauté aux yeux:

"En avez-vous assez qu’on parle de l’islam comme d’une religion qui arriverait juste et qu’il faudrait accueillir?

Je regrette qu’on se trompe à ce point. L’islam est devenu la deuxième religion de France il y a 179 ans, lors de la conquête de l’Algérie. L’islam est la deuxième religion de notre pays aujourd’hui. C’est une situation de fait, plus une question d’accueil."

L'islam est devenu la deuxième religion de la France avec l'Algérie française... Maintenant, ils ont gardé leur pays, mais on a le droit de garder leur religion. Je sais pas pour vous, mais on me l'avait encore jamais faite celle-là.

Accessoirement, j'ai des grands-parents et un parent pieds-noirs. Or une des leçons à retenir de cette histoire, c'est qu'on peut faire rentrer, en quelques mois, un million de personnes chez elles. Même si elles étaient là depuis 150 ans. Il suffit de le vouloir vraiment et de s'en donner les (discutables) moyens. Alors peut être qu'ils devraient arrêter de nous y faire penser.

Le reste de l'article contient la réthorique habituelle, tellement matraquée et condensée que je ne sais pas comment on peut y être encore aveugle:

"Mais les musulmans qui prient dans la rue ne le font que parce qu’ils n’ont pas de lieu décent pour pratiquer. Il faut encore construire des mosquées."

Trop d'Islam? Reprend une louche d'Islam et ça passera mieux. Comment ça, hein, prier dans son salon? J'appele la Halde.

Au sujet d'une loi sur la burqa:

"Autrement, il faudra envoyer des policiers courir après les femmes en burqa dans les rues! Vous imaginez la violence des scènes?"

Jusqu'ici non, mais maintenant oui. Hmmm.

"On accuse le pouvoir d’instrumentaliser l’identité, l’islam, à des fins électoralistes, pour "challenger" l’extrême droite. C’est un problème. Nicolas Sarkozy est exempt de toute xénophobie, à 1000 lieues de tous préjugés. (...) Si ce débat nuit au Président, il nuira à la France."

Bien, Yazid. Faudrait quand même pas qu'on croit que le président est un méchant. Tu auras un susucre à la réelection.

mercredi 9 décembre 2009

Jean Raspail


ElleN (dont le blog est une lecture recommandée, même si je n'ai pas encore renoncé à la viande - surtout de porc) a partagé aujourd'hui un texte de Jean Raspail qui résume, je crois, magnifiquement la situation actuelle, avec ce qu'il faut de calme et d'humour. Au plus pourrait-on contester ses visions de l'avenir pour en proposer d'autres, plus positives ou plus sombres. Pour le moment, l'actualité lui donne raison: les français qui veulent résister le font en se communautarisant, en reconstituant des réseaux de solidarité, en achetant des terrains, en bâtissant des maisons, en fuyant certaines portions de territoires pour tenter d'en barricader d'autres. Ce n'est ni bien ni mal, c'est la réalité de la "lutte" actuelle.

La seule chose sur laquelle j'exprimerai un bémol, c'est le titre du post (j'avais accusé ElleN de l'avoir choisi mais on me souffle qu'il est de l'auteur): "la patrie trahie par la république". Il est tentant de prononcer ce genre de phrases quand on est face à quelqu'un qui s'acharne, en général avec un petit sourire supérieur, à expliquer que la République et la France, c'est pareil. Mais comme Raspail le dit lui même, la république n'est qu'une forme de régime politique: elle n'a rien trahit parce qu'elle ne peut rien trahir, ce sont les hommes qui l'ont investie et prétendent l'incarner qui ont commis cette trahison.

Pendant vingt ans j'ai cru sincèrement que je n'étais pas patriote, que ce mot était une insulte. Et un jour, je me suis dit: "ces gens ont trahit notre pays", et cela m'a frappé comme le pire, le plus insensé des crimes. Et je veux - je dois - continuer à considérer que ce sont "ces gens". Les appeler "la république", c'est leur faire un trop grand cadeau: c'est les confondre avec une entité immatérielle, un concept, alors qu'ils sont de chair et de sang, alors qu'ils peuvent payer.

Sans plus de blabla, je copie le texte.

« J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d’un colis piégé. Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C’est pourtant l’interrogation capitale. J’ai hésité. D’autant plus qu’en 1973, en publiant « Le Camp des saints », j’ai déjà à peu près tout dit là-dessus. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, sinon que je crois que les carottes sont cuites. Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu’ils sont chez eux chez nous (dixit Mitterrand), au sein d’une Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes (dixit Chirac), parce que la situation est devenue irréversible jusqu’au basculement définitif des années 2050 qui verra les « Français de souche » se compter seulement la moitié – la plus âgée – de la population du pays.

Le reste étant composé d’africains, maghrébins ou noirs et d’asiatiques de toutes provenances, issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec force dominante de l’Islam, djihadistes et fondamentalistes compris. Cette danse-là ne faisant que commencer (pour ne donner qu’un exemple : le délicat imam de Vénissieux, en vertu du jus soli, a engendré à lui seul seize petits citoyens « français »).

La France n’est pas seule concernée. Toute l’Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas – rapport de l’ONU (qui s’en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment – mais ils sont systématiquement occultés et l’INED pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l’Europe est l’un des phénomènes les plus sidérants de notre époque.

Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l’incurie des « gouvernances » et qu’il lui faudra affronter dans son âge d’homme…

Sans compter que les « Français de souche » (FDS), matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l’Homme, de « l’accueil à l’ autre », du « partage » cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites « antiracistes », conditionnés dès la petite enfance au « métissage » culturel, comportemental et biologique, aux impératifs de la « France plurielle » et à toutes les dérives de l’antique « charité chrétienne », n’auront plus d’autres ressources que de baisser la tête et les bras et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule « citoyen » du Français de 2050.

Ne désespérons tout de même pas ! Assurément, il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des « isolats », de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français – et pas nécessairement tous de race blanche – qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont été transmises de génération en génération. Mais cela ne leur sera pas facile. Face aux différentes « communautés » que l’on voit se former dès aujourd’hui sur les ruines de l’intégration (ou plutôt sur son inversion progressive puisque c’est nous qu’on intègre à « l’autre » à présent et non le contraire !) et qui, en 2050, seront définitivement et sans doute institutionnellement installées, il s’agira en quelque sorte d’une communauté de la pérennité française.

Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne et catholique, avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore (ce dont nous doutons sérieusement). Mais cela ne plaira pas. Le clash surviendra à un moment ou à un autre. Quelque chose comme l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés.

Et ensuite ? Ensuite la France (ou plutôt ce qu’il en restera !) ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des « bernard-l’ermite » qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait le « peuple français ». Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat. C’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans une sorte de reconquista sans doute différente de l’espagnole mais s’inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus. Ce n’est pas moi qui m’en chargerai, j’ai déjà donné. Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j’en suis sûr…

Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’ « éternelle » qui révulse les bonnes consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. .

Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces intellectuels qui, jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française. Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes.

Je sens poindre le mot « renégat », mais il y a une autre explication : ils confondent la France avec la République.

Les « valeurs républicaines » se déclinent à l’infini mais sans jamais faire référence à la France. Or, la France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie (idéologie avec un grand « I »), l’idéologie majeure. Il me semble, en quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde.

Parmi le flot de références que j’accumule en épais dossiers à l’appui de ce bilan, en voici une qui, sous des dehors bon enfant, éclaire bien l’étendue des dégâts. Elle est extraite d’un discours de Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d’une jeune française issue de l’immigration, ce jour-là, la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République… ».

Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure : « Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d’êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie » (Président Boumediene, mars 1974). Et celle-là, tirée du XXe chant de l’Apocalypse :

« Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée ».

Jean Raspail

paru dans la revue « Pieds-Noirs d’hier et d’aujourd’hui » (n° 153 de juin 2007)"

vendredi 4 décembre 2009

Chute libre

Malika Sorel sur l'observatoire du communautarisme:

"Enfin, concernant les Français de souche, cette pente victimaire n’aurait pas été aussi aisément suivie si les Français ne doutaient pas autant d’eux-mêmes et de leur propre identité. Cela se traduit par une grande propension du peuple français à l'auto-dénigrement, c’est assez frappant ! Si nos dirigeants politiques n’avaient pas eu cette tendance régulière à filtrer les pages de l’Histoire de France dans leurs choix commémoratifs, cela aurait très certainement aidé les Français à mieux assumer leur Histoire, aussi bien les pages d’ombre que les pages de lumière. Si vous observez ce qui s’est passé ces vingt-cinq dernières années, vous verrez que les dirigeants français se sont focalisés sur l’évocation ou la commémoration des pages sombres, quand dans le même temps ils refusaient de fêter les pages glorieuses de l’Histoire du peuple français, en dehors bien entendu du 14 juillet, qui est cependant devenu davantage un rituel auquel sont conviés les hôtes de marque étrangers, qu’une occasion pour le peuple français de se remémorer et de fêter son Histoire. Si vous n’évoquiez avec vos enfants que leurs échecs, sans dans le même temps souligner à leurs yeux leurs forces et leurs qualités, vous verriez rapidement se dégrader leur confiance en eux-mêmes. "


Ce que j'ajouterais, c'est que l'impact du choix des célébrations est sans doute réduit pour les générations qui ont reçu une solide formation en histoire - et le patriotisme qui allait avec. Et j'englobe là-dedans les générations qui ont fait mai 68: car elles ont reçu cette éducation, avant de la piétiner et d'en priver leurs enfants. Je ne me pose pas en juge céleste de tous ceux qui ont fait mai 68 et des valeurs qui ont été véhiculées à ce moment là, mais c'est une autre histoire.

Mais pour ce qui est de ma génération et des suivantes, la différence est vertigineuse. J'ai eu comme tout le monde des cours d'histoire-géo jusqu'à la fin du lycée, et j'ai toujours été une bonne élève : et pourtant j'ai eu le sentiment d'être sortie du lycée sans aucun bagage solide en la matière, et que tout ce que je sais sur l'histoire de France, je l'ai appris de moi-même après. Entendez par là: j'essaie de l'apprendre actuellement.

Ce sentiment sur l'éducation que j'ai reçue a été un peu relativisé quand j'ai constaté avec effroi le niveau de ma soeur, actuellement au lycée, en histoire. Faisons bref: il faut tout lui apprendre. Et je parle pourtant d'une gamine vive d'esprit, intelligente, et qui aime lire. (Et qui a hurlé à la mort quand suite à la votation Suisse elle a appris qu'il y a des minarets et des mosquées en France - il était temps de s'en rendre compte, gamine !)

Ce n'est pas une élève modèle non plus, mais ses oreilles ne se bouchent pas magiquement dès qu'on essaie d'y faire entrer du savoir, le problème ne vient donc pas que d'elle. Une petite anecdote pour vous représenter le niveau de ses camarades en classe de première: à la demande de nommer la couleur symbolisant le nazisme, ils ont répondu "le rouge".

Quand j'étais moi-même en première, une de mes camarades ne savait pas ce que représentait la croix gammée. C'était une fille dans une classe de trente élèves. Voilà: bientôt, un élève dans une classe de trente saura ce que c'est.

Un autre exemple facile est la signification des fêtes et vacances religieuses. Ma mère est allée au catéchisme, et évidemment elle les connaît toutes. Ma connaissance sur le sujet est plus que minable. Et ma soeur ne savait pas ce que représentaient Noël ou Pâques. Fermez le ban. Le pire en ce qui concerne la connaissance religieuse est que les étudiants en lettres reçoivent une petite réeducation en la matière et sont bien forcés, s'ils ont deux grammes de cervelle, de conclure qu'ils ne peuvent pas lire les textes des siècles passés sans connaître un peu la Bible. Mais les étudiants en économie, en sciences, etc, ont toutes les chances d'en rester à "beuah à quoi ça sert ?".

Mes grands-parents n'avaient pas besoin de célébrations pour se souvenir des moments de gloire de la France. Mais les adolescents d'aujourd'hui ? Ils n'auront connu que ça. En novembre, l'amitié franco-allemande. En juillet, la fête du feu d'artifice. En décembre, la fête des cadeaux. Le reste du temps, la fête de la repentance.

Mais à force, trop d'ignorance nuit à la bien-pensance. Quand des jeunes savent ce que c'est que le commerce triangulaire, le nazisme, la guerre d'Algérie, on peut encore essayer de les faire se battre la coulpe sur le sujet. Mais quand il s'agit des adolescents qui n'apprennent plus un seul bout de l'histoire de France, ni "sombre" ni "lumineuse", et qui connaissent la joie du vivre-ensemble avec les CPF, la culpabilité est la dernière chose qui leur vienne à l'esprit.

Le franc parler de ma sœur et celui de ses copains semble n'avoir aucun rapport avec les infinies précautions que je dois prendre avec les gens de mon âge et de mon milieu. Non, ces lycéens m'évoquent plutôt des ouvriers: ils donnent dans le "je déteste les musulmans", "je me suis encore fait taper par des arabes" et autres "foutons les dehors". Les messages constant qui leur ordonnnent de ne même pas penser ce genre de phrases ne sont visiblement pas arrivés à destination.

Et ils voteront Sarkozy.

Cette épiphanie m'est arrivée quand ma sœur m'a demandée si le président était "contre l'immigration". Je lui ai répondu que, quoiqu'il dise, les chiffres indiquaient que non.

Elle: "Il me semblait bien. Mais Machin, l'autre jour, il s'est encore fait taper par des arabes en rentrant, alors il a dit que la prochaine fois il voterait Sarkozy."

Moi: "Eh bien Machin n'a pas compris grand chose à l'affaire..."

Ma soeur: "Oui, mais il réfléchit pas, il est tout le temps énervé. Parce qu'il se fait taper. Et qu'il est puceau."

Que voulez vous ajouter après ça?