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mardi 15 septembre 2009

Aller-retour.

Aujourd'hui, j'ai un court trajet en train à effectuer. A la gare, je suis accueillie par des pubs énormes, tombant du plafond. Un bébé métis nommé « Clio » m'adresse un grand sourire édenté. A côté, en commentaire: « Baby boom ». Overdose de symboles. Je préfère ouvrir L'essence du politique, même si ce pavé est assez peu pratique à manier quand on n'est pas confortablement installé.

Finalement je monte à ma place. Comme à chaque fois, je me promet de mettre le trajet à profit pour lire, et à la place je regarde le paysage. Nous sommes dans la campagne, le ciel est encore bleu, la lumière du crépuscule très douce.

Le train traverse de nombreux villages ; à un moment, mon regard aperçoit un homme sur le trottoir, habillé en casquette-jogging. Il est assis en tailleur sur le sol, mains dans le dos, attachées derrière un panneau de signalisation.

Cette vision hallucinante se grave dans mon esprit, mais elle ne dure en réalité qu'une seconde et le paysage continue à défiler. Bouche bée, je regarde autour de moi, mais personne d'autre ne semble l'avoir vu. Je me dis qu'il faudrait prévenir quelqu'un – mais qui? Je ne connais même pas le nom de cet endroit.

Je renonce donc à intervenir, et je reprend mon livre. Regarder le paysage est une activité moins paisible que je ne croyais.

Le lendemain, trajet dans le sens inverse. Dans le tram, à ma droite, un type (plus blanc que blanc) avec une pathétique petite barbe blonde, un bonnet sur la tête, un sweat « truand 2 la galère ». A ma gauche, deux vieux arabes habillés en costards européens le regardent d'un air blasé.

A dix heures du soir, je sors avec une amie en quête de nourriture grasse et toute préparée. Nous croisons une bande de trois, comment les appeler? Des néo-nazis suédois, bien sûr, qui viennent à nous coller de très près pour nous adresser quelques amabilités. Sur le coup, l'adrénaline me met en colère, c'est vingt mètres plus loin que la trouille arrive. Je m'en veux d'avoir « répondu » ; et puis je m'en veux de m'en vouloir.

Enfin chez moi, je (mal)bouffe devant une série de SF américaine, mais c'est bien mérité. Mon plan de carrière: n'importe quoi qui me permette de ne jamais franchir le pas de ma porte.

2 commentaires:

  1. C'est peut être un plan de carrière mais pas un plan de vie.

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  2. Voyage autour de ma chambre : Xavier de Maistre toujours d'actualité...

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